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Le triomphe de la vérité

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Rejet du projet de révision de la Constitution du Bénin: Voici comment la coalition d’hommes d’affaires et de forces extérieures a fait échouer le projet


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Le rejet de l’initiative du président Patrice Talon relative à la modification de la loi fondamentale du Bénin, loin de toutes les opinions, est un jeu réussi par la convergence des efforts de trois grandes forces extérieures ayant leur version au sein de la 7ème législature. Les propos jugés incendiaires de la doyenne d’âge des Elus de l’actuelle législature ayant pétanqué le jeu, n’est pas un acte prémédité. Au regard des interventions de certains députés des différentes forces politiques présentes au Parlement sur le rapport de la Commission des lois, tout était parti pour la prise en considération du projet de loi relative à la modification de la Constitution du 11 décembre 1990. Une promesse électorale du candidat Patrice Talon sur la base de laquelle, plus de 67% de la population lui a fait confiance. Mais certains hommes d’affaire tapis dans l’ombre et qui s’expriment à travers leurs représentants au Parlement ont saisi l’occasion pour régler leur compte avec l’actuel chef de l’Etat. Sébastien Ajavon, Issa Saley, Souwi, Martin Rodriguez, Séfou Fagbohoun et certains ministres du régime de Boni Yayi n’ont pas raté l’occasion qui, pensent-ils, leur a été offerte pour porter un coup dur à Talon. Il avait fallu que Maman Rosine Soglo détonne au parlement pour que les députés commencent par recevoir des coups de fils intempestifs des leaders insoupçonnables dans le vil dessein de les mettre en déroute. Une confusion totale mêlée d’une atmosphère de méfiance s’était installée au sein des groupes parlementaires. Les groupes des hommes d’affaires autrefois constitués d’un côté et les thuriféraires de l’ancien régime d’un autre côté, se sont enfin retrouvés pour rejoindre le camp de ceux qui pensent que le rejet de l’initiative pourrait permettre au gouvernement d’assouvir les besoins essentiels du peuple béninois. Y-a-t-il un lien étroit entre la révision de la Constitution et la morosité économique dans laquelle vivent les populations ? On peut aisément comprendre la division qui s’est observée au sein des députés de l’alliance des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe), la défection au sein du groupe parlementaire de l’alliance Union fait la Nation (Un) de Bruno Amoussou qui pourtant réclamait la paternité du régime du Nouveau départ ainsi que les votes surprises de certains députés de l’alliance des Forces démocratiques Unies (Fdu) du député Mathurin Nago. Ces forces extérieures, émanent-elles de la coalition de la rupture qui vient de recevoir un coup, ou de certains anciens ministres du président Boni Yayi qui ont réussi leur coup ?

Et pourtant…
Aucune œuvre humaine n’est parfaite. L’actuel homme fort de la Marina l’a reconnu dans son adresse au peuple béninois, le jeudi 23 mars 2017. Patrice Talon avait martelé qu’il s’agit d’une proposition émanant de lui et qui ne pouvait passer à l’Assemblée nationale sans être amendé par les députés ayant reçu mandat du peuple. Mais la politisation à outrance et l’esprit de sauvegarde des intérêts égoïstes avaient emporté sur le bon sens au point de s’opposer à cette noble vision de renforcer les institutions de la république pour une lutte efficace contre les crimes économiques, la corruption et la dilapidation des ressources de l’Etat à chaque échéance électorale. En déposant le projet de loi relatif à la modification à l’Assemblée nationale, Patrice Talon n’avait la prétention d’avoir déposé une Bible contenant des écritures saintes dont personne ne pouvait amender une seule virgule. A la veille de l’ouverture officielle de la session extraordinaire consacrée à l’étude du projet, le chef de l’Etat avait affirmé que « le débat sur les mérites ou les défauts d’une Constitution, sur la nécessité de l’abolir ou pas, de réviser telle ou telle de ses dispositions, est un débat sans fin, chaque jour enrichi de nouveaux arguments, chaque jour relancé par des franges d’opinions nouvelles. » Pour lui, ceci est un signe de bonne santé et de la vitalité de la démocratie dans tous les pays du monde ayant fait cette option. C’est dire que les émotions prêtées à l’homme ne peuvent émousser son ardeur à faire de son mandat, une réussite comme il l’a d’ailleurs toujours souhaité.

Germin DJIMIDO

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