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Le triomphe de la vérité

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Réaction des béninois sur le bilan de l’an 1 du gouvernement de la rupture: Syndicats et société civile apprécient la gestion Talon, critiquent et réclament plus de sociabilité


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Michel Alokpo, membre du cadre de concertation des confessions religieuses
« Le bilan est plus ou moins positif… il reste beaucoup à faire »
« Avec l’évaluation qui a été faite par les organisations de la société civile, je peux dire globalement que ce un an du gouvernement Talon est plus ou moins positif parce qu’il y a eu des promesses qui ont été réalisées et des promesses qui ont été enclenchées. Mais, le volet social n’a pas été pris en compte. Je pense que le style managérial doit pouvoir changer pour permettre aux béninois de participer réellement à la gestion du pouvoir. Il faut un style participatif, un leadership transformationnel pour amener le bas peuple à dire son opinion sur la gouvernance et permettre à la base de participer à la gestion du pouvoir. Il faut qu’il n’y ait plus de précipitations dans les prises de décisions. Il faut retenir que parmi les promesses tenues, la dépolitisation de l’administration publique est un élément qui a été mis en avant, au regard de ce qui a été fait aujourd’hui. Il s’agit du recadrage du système universitaire, diplomatique, les concours frauduleux qui ont été annulés. Je pense que le gouvernement de Patrice Talon fait de son mieux pour donner de l’espoir à ce peuple mais, il reste beaucoup  à faire. Il a encore quatre ans et l’échec du vote du projet de loi sur la révision va affecter son programme d’actions. Il va falloir qu’il dialogue avec la base, qu’il intègre toutes les couches sociales et politiques à sa gouvernance. Il ne peut pas gouverner seul et un pays n’est pas une entreprise. Sociologiquement, il faut qu’il recadre ses actions  en prenant en compte l’avis du peuple »

Léon Bani Bio Bigou, professeur à l’Université d’Abomey-Calavi
« Si on veut que le niveau social évolue, il faut voir ce qui se passe sur le plan juridique »
« Ce qui m’a frappé, c’est certaines décisions courageuses. Il y avait des dossiers d’une certaine importance pour le peuple qui n’avaient pas été réalisés depuis le président Kérékou et l’existence des douze départements. Il a réglé courageusement ces problèmes. Je sens aussi qu’il a le sens de pragmatisme. Il veut aller vite. Par rapport à certains aspects économiques du pays, je sens aussi une certaine volonté de vouloir mettre un peu de l’ordre dans ce domaine. Ce qui ne plait pas à tout le monde, et c’est normal. Il a l’idée mais il y a beaucoup de choses à dire dans sa mise en œuvre. L’idée est juste car il faut mettre un peu d’ordre. Dans le cadre institutionnel, notamment pour le projet de révision de la constitution, il faut retenir deux aspects. Le fond du problème et la manière dont il peut se faire. Je n’ai rien à dire du point de vue du principe. Du point de vue du fond, c’est un projet qu’il faut améliorer et cela a été dit. Il y aurait problème si ce projet était à prendre ou à laisser.  Au niveau de l’approche, il y en a qui ne se sentaient pas à l’aise et  qui se sont prononcés. Sur ce point, il y a des insuffisances du point de vue approche. Cela ne remet pas en cause la pertinence des insuffisances à corriger. Il y a beaucoup de choses à revoir et il faut toujours réfléchir à la question liée à l’approche. Quand on fait le rapprochement dans tout ce que nous constatons comme insuffisance dans la gouvernance économique et financière, qu’on le veille ou pas, ça puise ses racines au niveau de certaines insuffisances sur le plan institutionnel. Quand on a des textes qui ne permettent pas de sanctionner ceux qui font mal, cela aura un impact au niveau social. Quelqu’un peut aller détourner sans qu’on le poursuive et la société souffre parce qu’il y a une minorité qui monopolise les ressources. La nature de certains textes n’arrive pas à prendre et à corriger par rapport à la gestion économique. Tout est lié et si on veut que le niveau social évolue, il faut voir ce qui se passe sur le plan juridique ».

Dr Gilles Lèkpon, enseignant à l’université
« L’élève peut mieux faire et doit mieux faire »
« C’est à la fois une expérience et une épreuve pour lui parce qu’il peut ne pas savoir qu’il allait être évalué sur ses promesses. C’est pédagogique pour lui et pour une personne qu’on évalue, on peut lui donner comme appréciation, élève peut mieux faire et doit mieux faire. Il a pris des engagements sur un quinquennat mais à partir de la première année, l’évaluation est anticipatrice. Cela permet de savoir qu’il faut savoir s’ajuster et s’équilibrer sur le temps à venir et faire des actions pour que l’avenir soit fructueux pour les concitoyens. Il y a des hauts et des bas, des non événements mais tout ça doit être corrigeable pour qu’on aille de l’avant. Il y a assez de défis à relever. On veut tous savoir ce que le président Talon fait sur le plan social. Ça suffit pour dire que le plan social n’est pas mis en avant. Communément, les économistes disent que toute politique sociale est antiéconomique et que tout investissement économique est antisocial. Le chef de l’Etat doit trouver un médium entre ses deux pour réussir ses projets de développement. C’est des actions qu’il faut pouvoir faire et il doit beaucoup jouer sur le régime social. C’est l’humain qui se développe avant que le matériel ne l’accompagne et non l’inverse. L’humain a besoin de se maintenir en bon équilibre et je pense que c’est l’expérience qu’il faut faire ».

Martin Assogba, Président de l’Ong Alcrer
« Nous voulons le voir mettre véritablement en musique la question de la lutte contre la corruption et l’impunité »
«  C’est un bilan mitigé. Il y a du bon et des ratés. C’est normal que nous puissions mettre l’accent sur le bon de manière objective et mettre l’accent sur les ratés pour éviter que le chef de l’Etat ne tombe dans des travers. Premier raté, il faut que le chef de l’Etat fasse en sorte que la cour constitutionnelle ne lui reproche plus ses prises de positions dans un certain nombre d’actes. Cela fragilise l’autorité. Il faudrait que le chef de l’Etat soit à l’écoute du peuple, qu’il mette en place un autre groupe composé des gens qui ne sont pas proches de lui et dont il est le président, pour les consulter. Ce n’est pas sûr que tous ceux qui l’entourent lui disent la vérité et il faut qu’il écoute les populations. Nous ne lui demandons pas de se faire gouverner par la rue mais nous lui demandons de mettre en place la technique adéquate pour recueillir les impressions des uns et des autres que ceux qui sont à ses côtés. Tels que nous nous connaissons, nous ne recherchons que nos intérêts et nous aimons trop caresser nos dirigeants dans le sens des poils pour les avoir. Nous voulons le voir mettre véritablement en musique la question de la lutte contre la corruption et l’impunité. Il faut aussi qu’il fasse en sorte que l’éducation civique  et morale devienne une réalité dans nos écoles, à partir de la maternelle à l’université, à travers les centres de formations, les ateliers et autres. On ne peut pas investir tout ce qu’il met dans les infrastructures sans avoir des citoyens de type nouveaux qui puissent savoir ce qu’on appelle le bien commun et le patrimoine national et comment il doit être exécuté. Le président Talon se prépare pour mettre en application ses promesses. C’est un problème de réparer ce qui est gâté. On peut le comprendre mais je lui demande d’ouvrir un peu la vanne pour qu’on sente que les choses veulent reprendre. Nous avons marché sur la tête pendant au moins dix ans parce qu’on voulait faire du populisme et on en a fait tout le temps. Mais, ce n’est pas pour autant qu’il faut nous priver de nos libertés. Les libertés acquises doivent être protégées et doivent pouvoir être exercées. Dans un encadrement précis. C’est normal qu’il nous laisse nous exprimer. Qu’il mette la police à la disposition de ceux qui veulent marcher afin d’éviter les dérives et que les organisateurs soient mis face à leurs responsabilités dans ces cas. C’est ce que nous avons fait tout le temps. Le béninois est jaloux de sa démocratie et de sa liberté ».

Wassi Taïrou, Manutentionnaire
« Bilan négatif »
« Le bas peuple l’a élu parce qu’il avait besoin d’un changement. Mais en un an d’exercice de pouvoir, il n’a fait que de mécontents. Il a supprimé les concours frauduleux on est d’accord mais jusqu’à présent il n’a pas réorganisé ces concours. Ceux qui ont fait deux ans de service dans les sociétés ont été remerciés et sont à la maison. Les opérations de libération d’espace publique sont venues empirer la situation. Les petites commerces sont en bernes les femmes les jeunes tout le monde cri, les primes des fonctionnaires sont cassé. Bref, il n’a fait que de mécontents en un an sans rien produire à part l’instauration des douze départements et l’assainissement des dépenses au sommet de l’Etat. Ce qui lui a permis d’économiser  des milliards pour les caisses de l’Etat et pourtant, la morosité ne cesse d’agrandir.   Et avec tout ça, il voulait réviser la constitution. C’est faux il n’a qu’à d’abord revoir sa copie et on verra le reste ».

Pierre Lawani Viéra
« Un an sans bilan »
Si ce n’est l’exigence de la tradition, il aurait été bien mieux que le régime de Patrice Talon s’abstienne de dresser un bilan après ses 365 jours d’activité. Au fond, presque rien de concret n’a été réalisé si ce ne sont quelques avancées dans le secteur de l’énergie (là encore, plus d’annonces que de réalisations), la décentralisation avec le choix des six nouveaux chefs-lieux de départements et les préfets, le sport avec une meilleure considération pour les athlètes.
Pour le reste, le régime Talon n’a pas de bilan.
Ne pas avoir de bilan et avoir un bilan négatif sont deux réalités contraires. On peut s’imaginer que ce fût 12 mois de conception (de cuisson de repas) et qu’on n’attendra pas forcément 12 autres mois pour en voir les premiers effets, notamment sur le quotidien du Béninois.   Autrement, la Rupture et le nouveau départ resteront des mots à l’instar du Changement et de la Refondation comme on le constate aisément depuis 12 mois.

Chérubin Padonou, président de l’Association « Missité » qui œuvre pour le maintien du basfond de Cocotomey
«Talon est sur la bonne voie mais il doit revoir sa politique sociale»
« En tant que Béninois, je peux dire que le chef de l’Etat est sur la bonne voie. Il est en train de faire de bonnes choses. Quand on arrive, au Bénin maintenant on sent que les villes, en l’occurrence, Cotonou sont propres. Cotonou est bien claire depuis quelques mois. Quand les étrangers viennent, ils seront que le Bénin dispose aussi de quelques belles villes comme Cotonou. C’est lui qui a fait que le pont de Cocotomey sera une réalité bientôt. Nous sommes en train d’attendre cette réalisation depuis des années. Plusieurs chefs d’Etat nous ont promis cela mais ce n’est jamais réalisé jusque-là. Mais il n’a qu’à essayer d’écouter la population un peu. Les gens ne trouvent pas à manger. Les Béninois ont faim. S’il peut d’ici quelques mois améliorer le panier de la ménagère ce serait une très bonne chose qui aiderait tout le monde. Les Béninois souffrent trop ces derniers temps. Si je prends l’exemple de Feu président Mathieu Kérékou, il ne connait ni diplômés ni analphabètes. Il aidait tout le monde parce que nous sommes tous des Béninois et nous avons le droit de vivre dans notre pays. Talon doit revoir sa copie sur le plan social Je sais qu’il veut que le pays change, que les faux médicaments ne nous tuent plus mais il doit aussi augmenter les salaires des travailleurs et rendre la vie souple aux populations. Pour le moment ce n’est pas encore mal mais il peut mieux faire pour le bonheur des populations. Il n’a qu’à oublier les critiques et faire son travail tout en mettant de l’eau dans son vin. Il n’a pas savoir ce dont les Béninois ont besoin. Peut-être que Candide Azannaï lui donne des conseils et il n’écoute pas. Il doit écouter la voix du peuple sinon sera grave pour la suite de son mandat. Je sais qu’il a une vision pour ce pays. »

Etienne Aguia, professeur vacataire d’Histoire et Géographie: «Talon a dit qu’il va améliorer nos vies mais on ne voit rien venir»

« Depuis son avènement il y a un an, il y a des choses positives et négatives. Il faut reconnaitre que le président Talon a fait beaucoup de bonne chose. Il y a par exemple, le délestage qui  définitivement jugulé. La crise énergétique est conjuguée au passé pour les Béninois. Tout le monde sait le cauchemar que l’énergie a causé pour les populations, il y a encore quelques mois. Le chef de l’Etat l’a dit et l’a fait. Il a diminué le train de vie de l’Etat. Il y avait des institutions inutiles et budgétivores qu’il a dû supprimer pour faire de l’économique au pays. Les autres régimes n’avaient pas pu en finir et c’est à mettre à son actif. Malheureusement, tout n’est pas rose. Il y a trop de choses négatives que le président et son gouvernement n’ont pas pu régler jusque-là.  La vie coûte excessivement chère ces dernières temps. J’ai quitté un collège ce jeudi matin où les enfants criaient me disant que leurs parents ne leur donnent plus de l’argent pour venir à l’école. En ce qui concerne le déguerpissement, il y a beaucoup de bonnes dames qui ont été renvoyées de leurs lieux où elles arrivaient à trouver un peu de moyens pour aider leurs époux. Il fallait analyser la situation avant de poser ces actes pour que cela ne retourne pas contre les paisibles populations. Aujourd’hui, les bonnes dames sont à la maison et ne font plus rien. A l’arrivée de Talon, les enseignants ont posé un certain nombre de problèmes. Il a dit qu’il va y trouver des solutions. Mais depuis un an, rien n’y fit. Nous sommes en grève actuellement. Tout ceci aura de répercussions sur les résultats de fin d’année. Le président Talon doit revoir sa copie. Pendant la campagne, il a dit qu’il va améliorer nos vies mais on ne voit rien venir concrètement. Tout compte faire, il y a quand même espoir. On peut toujours espérer tel qu’il a commencé, il peut réussir s’’il remet les pendules à l’heure. Il vient de faire juste un an donc en quatre ans, il peut faire encore beaucoup de choses pour le pays. Il a dit de l’attendre pendant deux ans. Il vient de faire un an. On va attendre pour voir ce qui va se passer l’an prochain. C’est surtout au niveau social que le chef de l’Etat doit nous convaincre réellement. Tout le monde a mal, les gens crient et la vie est difficile ces derniers temps. » 

La Rédaction

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