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Le triomphe de la vérité

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Justice: L’affaire Dangnivo au tribunal ce jour


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La nébuleuse affaire d’assassinat de l’ancien fonctionnaire du ministère de l’économie et des finances, Pierre Urbain Dagnivo a repris de plus bel à la Cour d’Appel de Cotonou. Après le report du mardi 03 novembre 2016, sur demande de la défense et de la partie civile, ce dossier relatif à la disparition mystérieuse de Pierre Urbain Dangnivo a enregistré de nouvelles révélations la semaine écoulée. Des révélations qui ont amené les avocats à demander la comparution de l’ancien ministre Bernard Lani Davo. Ce dernier selon les déclarations de l’accusé, lui aurait donné 200.000 F, 80.000 F et 20.000 F successivement lors de ses visites à la prison civile de Cotonou.  En effet, Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou étaient au banc des accusés. Plusieurs témoins sont aussi cités pour comparaître. Il s’agit du patron des renseignements (Dsld) le commandant Enock Laourou, du cabinet militaire du chef de l’Etat, de l’ancien chef PJ du commissariat central de Cotonou, le contrôleur général de police Prince Mouftaou Alédji, du général Robert Gbian, de l’ancien Commandant de la brigade des recherches de Cotonou et de plusieurs autres officiers de l’armée et de la police. « Cette affaire de Dangnivo est une pièce théâtrale et l’heure a enfin sonné pour que la vérité triomphe. Ceux qui l’ont assassiné se reconnaissent et m’ont juste utilisé parce que j’avais opéré un vol et j’étais dans leurs mains », a lancé l’accusé qui plonge à nouveau la salle dans un silence.
Dans son développement, il demande à la Cour comment quelqu’un qui a été arrêté le 16 août 2010, peut-il assassiner quelqu’un le 17 août ? Il affirme avoir endossé ce crime contre la promesse d’une somme de 25 millions FCFA et sous la pression de plusieurs autorités surtout la hiérarchie militaire, à commencer par le contrôleur général de police Prince Mouftaou Alédji, le général Sèmèhlan Cocou Lègba, l’ancien Commandant de la brigade des recherches de Cotonou et d’autres agents sous leur tutelle. Une déclaration qui donne des moyens tant à la défense qu’à la partie civile. Sur les différentes questions du ministère public, il est parfois agressif et répond même par des questions surtout lorsqu’il aborde celle relative à son téléphone dont le répertoire porterait le numéro de Pierre Urbain Dangnivo.

De graves déclarations
« Comment puis-je savoir l’utilisation faite de mon téléphone alors que le commissaire l’a saisi déjà le 16 août ? », a demandé l’accusé en déclarant qu’il n’a jamais fui de la prison et que ce sont les autorités même qui ont organisé sa sortie et l’ont conduit jusqu’à la frontière de Hillacondji.
« Comment je peux m’évader d’une prison où il y a 13 portails sans être appréhendé ? », a-t-il demandé à la Cour avant de raconter les conditions dans lesquelles on l’a fait sortir et accompagner jusqu’à la frontière pour lui remettre 50.000 FCFA comme argent de poche en lui interdisant de ne plus jamais revenir au Bénin. Des déclarations qui chaque fois font applaudir le public réuni dans la cour pour suivre l’audience à travers le haut parleur installé pour la circonstance.
Le sieur Alofa a affirmé que c’est chez le commissaire Alédji et à la Dsld qu’on l’a préparé à dire ce qu’il doit déclarer devant le juge d’instruction, si on l’amène au tribunal parce que le ministre de la justice au moment des faits Grégoire Akofodji lui a promis de le libérer après trois mois en prison. Dans la foulée, il cite les visites qu’il reçoit régulièrement lorsqu’il était en détention. Il a avoué avoir reçu celle de l’ancien ministre Bernard Lani Davo qui lui a donné 200.000 F, 80.000 F et 20.000 F. Les avocats demandent aussitôt la comparution de ce dernier. Alofa rappelle à la Cour que c’est le commissaire Alédji qui lui a demandé de citer son co-accusé le nommé Donatien Amoussou qui est aussi appelé à la barre. Dans un français cohérent et un ton agressif, il dit qu’ils ont péché en ficelant très mal leur montage qui va bientôt les éclabousser. Il a fait des révélations très graves qui risquent de plonger la République. Il a affirmé qu’il a même été invité à la présidence de la République mais qu’il n’a pu rencontrer le chef de l’Etat. Les médecins légistes cités comme témoins à la barre n’ont pas satisfaire aux questions des avocats mais ont permis à l’assistance de se faire une idée d’un probable montage. L’ancien commissaire de Godomey invité lui aussi à la barre s’est vu dans une contraction terrible au cours de son audition. Ce qui a poussé le président de séance à lui demander de produire la main courante du mois d’août 2010. Sur ce, la séance a été suspendue pour être renvoyée au mercredi à 8h. Au regard des révélations, on risque d’assister à un procès qui peut secouer l’entourage de l’ex chef de l’Etat. Rendez-vous donc ce mercredi à la Cour d’Appel pour la suite.

Wandji A.

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