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Le triomphe de la vérité

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6ème congrès ordinaire pour une alternance à la tête de la 2ème confédération syndicale du Bénin: La CSA-Bénin élit son nouveau secrétaire général, cette semaine


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Candidat au poste du secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) pour le congrès de l’organisation syndicale annoncée pour démarrer ce jour, Anselme Coovi Amoussou est l’invité de votre rubrique hebdomadaire ‘’INVITE DU LUNDI’’. Administrateur du tourisme,  enseignant au lycée technique d’Amitié Sino béninoise d’Akassato, Anselme Coovi Amoussou est l’actuel 2ème secrétaire général adjoint de la Csa-Bénin.  Connu de par ses activités syndicales, puisqu’il est responsable d’un syndicat enseignant dénommé le Syndicat national des Enseignants pour le renouveau éducatif au Bénin (Synere-Bénin) affilié à la CSA-Bénin. Il fait partie de la seconde génération digne de prendre la relève de la lutte syndicale,  aujourd’hui au Bénin. Très pointu dans ses analyses et caractérisé par une objectivité appréciée de ses camarades, l’enseignant qui prétend succéder au secrétaire général Dieudonné Lokossou, reste aujourd’hui le seul favori en mesure de prendre les rênes de la confédération. Dans cette interview, le candidat parle de son parcours syndical, de ses ambitions et attentes de la part de ses camarades.

L’Evénement Précis : Comment se porte la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa Bénin) ?

Anselme Amoussou :   Cette question paraît plus complexe qu’elle n’y paraît au premier abord. Je vous dirai que la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin se porte bien du point de vue de son fonctionnement et du respect des principes de démocratie interne et de l’exercice des fonctions classiques du syndicat. La CSA-Bénin est aujourd’hui la deuxième confédération sur l’échiquier national et compte 190 syndicats de base répartis en 11 fédérations de branches.  Elle a connu un accroissement de ses effectifs de plus de 40% en 10 ans. La CSA-Bénin, c’est des Unions Départementales dans toutes les régions du pays. La CSA-Bénin, c’est également des nombreux projets en faveur des travailleurs dans le domaine de la sécurité et santé au travail, de la lutte contre le harcèlement en milieu professionnel, du respect du code de la route et de la formalisation des activités du secteur informel. Par ailleurs, nous revendiquons fièrement notre participation aux combats pour la préservation des acquis sociaux et démocratiques. La CSA-Bénin se porte donc très bien car elle a véritablement accru sa visibilité nationale régionale et internationale en tant que force sociale au service des travailleurs et du peuple tout entier. Mais la CSA-Bénin doit faire des efforts sur le plan de l’autonomie financière, de la capacité de mobilisation, du recours à la recherche syndicale et de la disponibilité de ressources humaines sur thématiques majeures.

Depuis quand avez-vous intégré le monde syndical et précisément la Csa-Bénin ?
Mon syndicat s’est affilié à la CSA-Bénin en 2005 à l’issue d’un congrès  extraordinaire tenu à Cotonou. Cela coïncide avec mon engagement dans l’action syndicale. Je suis secrétaire général d’un syndicat de base de l’enseignement primaire et secondaire. De 2008 à 2009, j’ai été l’un des porte-parole du Front d’actions des syndicats de l’Education. Mandat au cours duquel nous avons réussi à redonner un peu de leur dignité aux enseignants en  décrochant un certain nombre d’acquis mémorables. Il s’agit des fameux 25% et du reversement des enseignants communautaires et autres contractuels locaux. Il s’agit aussi de l’augmentation des indemnités de logement. Au sein de la fédération des syndicats de l’Education affilés à la CSA-Bénin, j’ai été l’adjoint du camarade Alphonse da Silva, actuel Directeur de m’office du Baccalauréat (DOB), puis celui du camarade Siméon Pépin avant de diriger cette même fédération jusqu’à mon entrée au BEN/CSA-Bénin depuis 2011, comme deuxième Secrétaire Général Adjoint. Pour finir sur ce registre, je suis membre de deux réseaux africains de recherche syndicale. Il s’agit du Comité d’Analyse et de Recherche Syndicale et de l’African Labour Research net work (CARES-Bénin et ALRN). J’ai donc mené au Bénin, plusieurs recherches sur les questions relatives à la protection sociale, à la dérèglementation du marché du travail, à la formalisation de l’économie informelle etc…

Quel  a  été votre rôle au sein du bureau exécutif depuis que vous êtes, membre et aujourd’hui, secrétaire général adjoint ?
Mon rôle a été d’accompagner le Secrétaire Général dans son action à la tête de la CSA-Bénin. Selon les dispositions de l’article 39 des statuts de la confédération, je suis chargé , en tant que 2ème secrétaire Général adjoint, de la coordination des organes spécialisés (comité des femmes, comité des jeunes et comité des séniors), de la mobilisation et de l’organisation des travailleurs. Je supplée au besoin, le secrétaire général et son 1er adjoint. Je dois dire que j’ai été un des plus proches collaborateurs du camarade Dieudonné Lokossou que je remercie au passage pour son leadership. J’ai donc été au cœur du fonctionnement de l’institution CSA-Bénin. A ce titre,  je crois avoir contribué aux succès et beaucoup appris des revers.

Citez nous quelques-uns de vos acquis dans votre collaboration avec le Secrétaire général Dieudonné  Lokossou.
Avec le Secrétaire général Dieudonné  Lokossou, j’ai personnellement appris beaucoup de choses, car sa gouvernance a été une gouvernance marquée par la confiance et la proximité avec ses adjoints. Il est rassembleur et a toujours œuvré pour l’unité au sein de la confédération. Tous les protagonistes de  la mini crise survenue après le 5ème  congrès sont en très bons termes aujourd’hui avec lui. J’ai donc appris que le leader ne doit jamais entretenir des rancœurs et des malentendus.  Il a un franc-parler et une qualité d’écoute qui lui donnent une longueur d’avance sur ses interlocuteurs. Je pense avoir copié cette pratique.

Aujourd’hui, vous êtes pressenti prochain Secrétaire général. Le confirmez-vous ?
Le Secrétaire général  Lokossou a fait valoir ses droits à la retraite et ne se présente plus. Nous sommes trois adjoints autour de lui et nous avons travaillé  ensemble pendant plusieurs années. Je suis le seul encore en mesure de continuer cette belle aventure. Je vous confirme que je suis candidat au poste de secrétaire général de la CSA-Bénin et que j’ai le soutien, non seulement du premier responsable, mais aussi des autres membres du Bureau Exécutif National.

Quelles sont vos motivations ?
Je pense poursuivre l’œuvre entamée avec le camarade Lokossou et tous les autres membres du Bureau exécutif  national, ensuite, mettre également en pratique un certain nombre d’idées novatrices pour faire franchir à la CSA-Bénin un nouveau palier et enfin, apporter ma contribution à un renouveau du syndicalisme béninois aujourd’hui confronté à des défis importants comme celui de la prolifération des syndicats et de la déréglementation du marché du travail.

Une fois élu, quels seront vos défis pour la Csa ?

Mes ambitions pour la CSA-Bénin sont multiples et variées. Je peux les résumer en 10 pôles essentiels à savoir :
i- Renforcer les capacités des membres par une dynamisation de l’éducation ouvrière et des programmes de formation en vue de constituer un vivier de jeunes formateurs au sein de la CSA.
ii- Accroître la capacité de mobilisation de la confédération par un meilleur fonctionnement des fédérations, des structures décentralisées et des organes techniques en vue de rapprocher la CSA de ses membres.
iii- Réaliser l’autonomie financière de la CSA-Bénin par la diversification des partenariats internes et extérieurs de même que par la mise en place d’une politique de collecte des cotisations syndicales.
iv- thématiques majeures de l’heure, en rendant opérationnel le département de recherche syndicale.
v- Créer un centre d’écoute et d’assistance juridique pour les travailleurs en activité et aussi pour les retraités. Ce centre assistera les travailleurs en conflit avec leur employeur et les retraités dans les démarches fastidieuses de fin de carrière.
vi- Notre pays n’a pas une culture de la négociation et du compromis… Il existe donc un besoin de pédagogie de la négociation qui suppose la confiance et le respect de l’autre
vii- Notre conception de l’entreprise, c’est celle d’une communauté humaine de création de richesses par le travail

Quelles sont vos attentes de la part de vos camarades de lutte ?
J’attends de mes camarades une collaboration empreinte de respect mutuel et de confiance. Nous devons bannir la guerre de leadership si nous voulons aller de l’avant. Cela est d’autant plus nécessaire que les défis qui nous attendent dans ce contexte de déni du social sont sérieux.

Réalisé par Emmanuel GBETO

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