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Le triomphe de la vérité

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Edito: Tout est contre Talon


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logo journalAdam Boni Tessi est probablement le pire président de la HAAC depuis la mise en place de cette institution. La légèreté avec laquelle cet ancien député et ancien maire de la commune de Nikki, prend sa fonction est pour le moins sidérante.
Rappelez-vous. Le 29 octobre 2014, ce même président a rendu public un communiqué invitant les médias à « surseoir immédiatement toute diffusion ou publication des déclarations de membres du COS-LEPI et de tous autres acteurs qui ne sont pas de nature à faciliter le dialogue en vue d’une sortie de crise dans l’intérêt supérieur de notre pays et de sa démocratie. »  Ce fut une « mesure conservatoire » prise par le Président seul qui avoua dans un autre communiqué en date du 04 novembre n’avoir consulté aucun autre membre de son institution.  Bien entendu, l’article 55 de la loi organique n°92-021 du 21 août 1992 relative à la HAAC octroie au président, un certain « pouvoir d’injonction ».  Toutefois, Il ne peut en user de façon pertinente qu’en cas d’urgence et de façon exceptionnelle. Et c’est même en vertu de cela que par sa décision DCC 15 -042 du 26  février 2015, la Cour constitutionnelle avait jugé que le Président n’avait pas tort et qu’il n’avait donc pas violé la constitution.  Elle avait souligné que la HAAC,  pour des motifs de sauvegarde de l’ordre public et de l’unité nationale notamment, « dispose d’un pouvoir souverain d’appréciation  et peut prendre toute mesure qu’elle estime nécessaire pour  prévenir tout dérapage dans les médias de nature à mettre en  péril l’ordre public ou l’unité nationale, dans la limite des dispositions de la Constitution.»  Ce « pouvoir souverain d’appréciation » est un glissement jurisprudentiel dont la HAAC peut désormais user à temps et à contretemps, sous les prétextes les plus divers.
On voit clairement que l’institution, sous la coupe de son président, n’en est pas à son premier coup. Adam Boni Tessi l’a dernièrement montré en fermant dans un même élan six chaines de télé et une radio : « mesures conservatoires » selon la loi ou encore « pouvoir souverain d’appréciation », selon la Cour Constitutionnelle. Le jour où il lui plaira, il pourra même arracher leur matériel et en user à son gré, dans son salon ou, pourquoi pas, pour le bonheur de son troupeau de bœufs. Institution fragile par nature, la HAAC est en train  de se saborder à petits feux, sous les coups de boutoir de son président.
On ne connaît au personnage, aucune sympathie pro-Talon. S’il avait pu monter dans l’arène, Adam Boni Tessi aurait certainement fait voter pour Zinsou, lors des dernières consultations électorales, tant il est ancré dans les FCBE. Ceci est bien compréhensible, puisque l’ancien maire de Nikki doit une  bonne partie de son ascension politique à Boni Yayi. Mais ce qui est bien étrange, c’est l’interprétation  de ses récents actes  par une certaine opinion publique. On prétend, et ceci est bien répandu de bureau en bureau ou de marché en marché, que l’opération a été commanditée par le Chef de l’Etat. Comment cela peut-il donc être possible ? Par quelle acrobatie intellectuelle peut-on aboutir à ce genre de conclusion dantesque ? Où trouve-t-on les ressources logiques de pensée pour mêler le Chef de l’Etat à tout ce qui est mauvais dans le pays ?
Car, à priori, le président de la HAAC, n’a aucun ordre à recevoir du Chef de l’Etat. Celui-ci ne dispose d’aucun pouvoir de coercition ou de représailles contre l’institution, sauf à bloquer son fonctionnement avec des manœuvres budgétaires. Mieux, n’étant pas de sa chapelle politique, Boni Tessi ne peut être soupçonné de chercher par des coups de boutoir, à se repositionner pour bénéficier d’un second mandat supplémentaire.  Il sait bien que ce serait impossible. Nommé en juin 2014, il en a encore pour trois ans encore.
En réalité, toute la vie politique nationale est aujourd’hui focalisée autour de la rivalité supposée entre Patrice Talon et Sébastien Ajavon. Cette rivalité alimente divers fantasmes eux-mêmes créés par des chapelles bien connues. Bien sûr, cette interprétation hasardeuse et loufoque, empêche la HAAC d’être mise devant ses propres responsabilités.
Non, si Boni Tessi n’a pas agi en 2014 sous la dictée de Talon, ce n’est pas en 2016 qu’il le ferait.

Par Olivier ALLOCHEME

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