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Le triomphe de la vérité

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Tournée du Chef de l’Etat dans le septentrion: Voici ce que Talon a dit sur l’affaire Ajavon, la crise énergétique, ses ambitions pour le Bénin, le Pag et autres


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talon-pataA l’occasion de sa première descente dans le septentrion depuis qu’il est au pouvoir, le président de la République, Patrice Talon, a fait une déclaration assez fournie sur plusieurs sujets brûlants de l’actualité. Les problèmes de développement, la pauvreté grandissante, la crise énergétique, le Programme d’action gouvernementale, l’attente des béninois sur les capacités du régime à leur assurer le bien-être, l’affaire Ajavon …. Vendredi dernier, devant les autorités politico-administratives, des élus locaux, des représentants de jeunes, femmes et autres, réunis dans la salle de conférence de la mairie de Parakou, le chef de l’Etat n’a pas fait économie de vérité sur plusieurs sujets, qui, visiblement lui tenaient à cœur. Voici l’intégralité de sa déclaration.

 

Intégralité de la déclaration du Président Patrice Talon à Parakou

 

« Monsieur le maire de la commune de Parakou et cher ami,

Monsieur le préfet,

Messieurs les honorables députés et amis,

Mesdames et messieurs les membres du conseil municipal de Parakou,

Majestés, têtes couronnées, autorité religieuses et culturelles et traditionnelles,

Élus locaux,

Distingués hôtes,

 

Merci pour votre accueil,

C’est avec émotion que je m’adresse à vous parce que depuis tout à l’heure, quand je suis rentré dans la ville de Parakou, j’ai ressenti une charge émotionnelle immense. Vous aurez dû constater que je suis venu sans aucun ministre. Je ne suis accompagné de personne, sauf un ou deux amis, parce que quand on va chez soi, ou bien quand on va chez son époux ou son épouse, ou alors de façon plus générale, quand on va chez quelqu’un qu’on convoite ou désire, qu’on a dans son cœur, on ne se fait pas accompagner. On n’a pas besoin de ça. J’ai fait exprès de venir seul , faire ce face à face avec vous dans cette ville mythique, symbole de notre vitalité démocratique et politique. Je m’adresse à vous et j’ai la chair de poule parce que Parakou m’a vu grandir. Pas parce que j’y ai vécu mais mon épanouissement professionnel, s’est exprimé à partir de Parakou comme carrefour. Vous savez que c’est le secteur agricole qui m’a révélé. Et pour ceux qui me connaissent, j’ai passé mes parties les plus émouvantes, les plus éprouvantes, les plus actives de ma vie professionnelle en partant de Parakou vers les contrées agricoles du Bénin. C’est donc tout naturellement que je me sens redevable de vous. C’est donc pour moi , en tant que Président que vous avez choisi, une occasion rare de vous exprimer mon attachement à marquer Parakou, la ville idyllique. Parakou manque de tout comme un peu Cotonou et le Bénin, tout entier. C’est vrai que notre capitale économique qui parait attrayante pour les jeunes, constitue un leurre qui trompe vraiment par rapport à ce dont nous disposons au Bénin. Nous avons presque tout perdu au Bénin, sur tous les plans. En écoutant le maire tout à l’heure, j’ai eu l’impression que Parakou est le seul enfant malade du Bénin, malheureusement non.

 

« Tout le Bénin est malade »

 

Tout le Bénin est malade. Que ce soit au plan du développement général, au plan des infrastructures, de l’école, de la santé, de la sécurité, tout est à faire. Quand je faisais la campagne, je suis venu à Parakou où je vous ai dit que je suis prêt pour la fonction. Je connais mon pays et à quel point, il va mal. Je vous affirme que je demeure prêt et je me suis déjà mis au travail. Mais les sept mois qui viennent de s’écrouler ont été pour moi, éprouvants. Il a fallu consacrer mes jours et mes nuits à repenser plus que je l’imaginais, à réorganiser le pays dans tous les sens, les secteurs pour faire face au quotidien et engager la réflexion pour la suite. Nous avons eu beaucoup de mal à gérer le quotidien. Nous avons eu autant de mal à réfléchir, structurer, avoir les compétences qu’il faut pour mettre en place une politique pertinente dans tous les domaines. Vous savez, quand on a faim, on est impatient. Quand on manque de tout, chaque minute qui passe, paraît une éternité. On n’a pas le temps d’attendre. Et c’est ce que nous vivons aujourd’hui. Mes compatriotes qui ont fondé tant d’espoir dans mon élection, ont l’impression que les sept mois qui viennent de s’écouler constituent déjà presque tout le mandat. C’est à raison qu’ils sont si impatients, parce que nous manquons de tout. Mais, on a beau avoir faim, il n’est pas convenable de manger un plat mal préparé. Il faut avoir la patience d’attendre qu’il y ait les ingrédients, qu’ils soient mélangés pour être portés au feu que la sauce mijote et que le repas soit digeste. Nous venons de finaliser tout en gérant le quotidien notre plan d’actions pour les quatre ans et demi qui nous restent. Et je voudrais vous dire ici, en face, et les yeux dans les yeux, qu’à la fin du mandat, vous serez fier de moi. Nous n’avons pas la prétention de tout régler, mais nous allons faire l’essentiel, nous allons mettre le pays sur les rails. Dans les domaines de l’environnement, du développement local, de la sécurité, de la santé, de l’éducation, le Bénin n’aura pas grand-chose à envier à ses voisins. Le Bénin pourra dire et espérer que chaque jour sera meilleur aux jours précédents. A Parakou, l’on peut constater que ce qui manque au Bénin entier, manque fondamentalement aux Parakois. Le maire a énuméré beaucoup de choses, il a oublié d’autres, ou bien c’est par pudeur qu’il n’est pas allé plus loin. Mais dans quelques mois, puisque maintenant, nous avons établi avec pertinence ce qu’il faut faire dans chaque domaine, nous avons les accords de principes de tous nos partenaires techniques et financiers, nous allons donc dans quelques mois, mettre le pays entier en chantier.

Le projet de budget 2017 et ses ambitions pour Parakou

Nous avons déposé le budget 2017 au parlement avec une projection budgétaire de 2010 milliards et nos compatriotes sont restés sceptiques parce que nous avons vu ici annoncer des budgets de 1000, 1100 de 1200 milliards mais qui sont réalisés à peine à moitié. C’est donc tout naturellement que les compatriotes ont dit oui, un budget de 2010 milliards mais qui sera réalisé à combien ? À 800 ou à 1000 maximum ? Mais c’est parce que ceux qui le disent ne me connaissent pas. Ceux qui me connaissent, savent très bien publiquement que je n’annonce pas ce que je ne suis pas capable de faire. Parakou est au cœur du programme, le Borgou est au cœur de notre programme. Pour vous dire les choses les plus visibles qui vont se faire assez rapidement, et ça a été le premier contact du gouvernement avec le maire de Parakou, il y a quelques jours, je ne sais pas s’il a eu l’occasion de vous en parler, nous avons entamé déjà les diligences pour qu’ en 2021 au plus tard, il n’y ait plus une seule rue non bitumée ou non pavée à Parakou. Au plus tard en 2021, il n’y aura plus une seule rue qui ressemblerait à une piste à Parakou. La ville sera assainie. L’Etat fera avec la municipalité, les investissements nécessaires pour résoudre ce problème de circulation qui vous déconforte tant tous les jours. L’hôpital de Parakou, qui est un centre hospitalier universitaire où nous formons nos médecins d’aujourd’hui et de demain, comme il l’a dit est devenu un mouroir. Et, c’est dans cet environnement que nous formons nos médecins. Le plateau technique est devenu obsolète, parfois, dans certains domaines, inexistant. Nous avons décidé d’investir pour restaurer la qualité du plateau technique. Nous avons eu le courage de dire que le populisme ne sera pas notre mode de gouvernance et que là où il faut serrer la ceinture, il faut avoir le courage de fermer pour que là où il faut laisser survivre, les structures comme celle-ci soient d’envergure. Vous avez notifié, combien le pays a été secoué par notre décision de restreindre les universités. C’est parce que nous avons la volonté de faire de chaque université, un véritable pôle de connaissance et de développement. L’université de Parakou, qui jusqu’à aujourd’hui, est restée embryonnaire sera digne d’être le pôle d’apprentissage du savoir de la partie septentrionale de notre pays. C’est pour dire que nous avons la volonté de faire de l’éducation nationale, un véritable moteur de développement du présent et de l’avenir. C’est pour ça que nous avons le courage, au risque de déplaire à un grand nombre de nos concitoyens, de prendre cette décision qui symbolise notre volonté. Nous avons décidé également de ne plus laisser l’éducation être le chantre de la politique. Vous savez que nos partis politiques, nos mouvements politiques, nos autorités politiques, n’ont de terroir que le secteur de l’enseignement, de la santé, parce que ce sont les deux secteurs qui déploient un grand nombre de fonctionnaires dans nos contrés.

 

Plus de référendum, mais une consultation

Une autre réforme est en cours pour enlever aux autorités politiques d’aujourd’hui et de demain, la main mise sur l’administration de l’éducation nationale. Parce qu’il ne servira à rien, d’investir des milliards dans l’infrastructure dans des recrutements fantaisistes pour faire croire que le secteur de l’éducation nationale est performant alors que l’investissement n’a d’autres buts que la politique. Il faut comprendre que les réformes sont indispensables et préalables à l’investissement, si non, nous allons gaspiller nos pauvres sous et sur ce plan, j’aimerais pouvoir compter sur vous parce que nous allons entamer dans quelques semaines, une tournée nationale pour expliquer à nos concitoyens, du bien fondé de nos réformes. J’ai pris sept mois pour construire un programme d’action qui va être mis en œuvre et dans les deux trois mois à venir au maximum, je vais vous soumettre mon projet de réformes. Ce ne sera pas un référendum, parce que juridiquement, nous n’avons pas les moyens de le faire, mais ce sera une consultation. Je vais vous consulter sur l’ensemble des réformes que je pense opérer sur le plan politique, pour soutenir la réforme administrative et je voudrais vous prier de nous faire confiance, de croire en moi pour me donner un feu vert pour ces réformes afin que pendant les quatre ans qui restent, l’équipe puisse se consacrer à la mise en œuvre efficace du programme. Pour revenir là-dessus, je vais me permettre de vous citer quelques domaines dans lesquels nous allons faire suivre ces réformes. J’ai commencé par parler tout à l’heure des rues de Parakou, et je veux faire remarquer qu’au plan du logement social, ce qui a été fait est une honte. Notre pays a gaspillé des milliards pour mettre en œuvre un programme qui ne ressemble à rien et qui ne répond à rien. Nos concitoyens ont besoin de logement. Rares sont nos concitoyens qui ont l’épargne qu’il faut pour se construire par eux-mêmes et sur leur économie une maison. Rares sont nos concitoyens qui ont accès aux crédits bancaires or tout le monde a besoin d’avoir une maison. Une politique censée, c’est celle qui permet de mettre à la disposition des concitoyens, tout doucement, année par année, décennie par décennie, les maisons à leur portée et de confort à leur portée. Si nous parvenons à mettre à votre portée, que vous soyez salariés de l’Etat, salariés du privé, commerçants ou artisans, des maisons bien faites qui vous seront vendues avec des taux d’intérêts presque zéro à payer sur 20ans, 25ans, le problème de l’habitat sera résolu. Une politique efficace, intelligente de l’habitat, c’est simplement cela. Mobiliser les ressources appropriées qu’il faut pour offrir à ces concitoyens, des maisons qu’ils sont capables de payer tout le long de leur vie sans qu’à la fin, il n’est à payer 2 fois, trois la valeur de la maison. Parce que quand on va au crédit pour 10% et qu’on paye une maison sur 15ans, on a payé plus de deux fois la valeur de la maison. Ce sont ces choses-là qui nous ont pris 7 mois. Bientôt, nos grandes villes dont Parakou feront l’objet d’une mise en œuvre efficace d’une politique de l’habitat. L’Etat investira aux côtés de la municipalité pour mettre à disposition des grandes villes notamment Parakou les infrastructures nécessaires et dignes d’une capitale. Quand on rentre dans Parakou, on a l’impression d’être dans un gros village. C’est regrettable. Nous avons un programme sur le plan touristique de grande envergure. Dans deux, trois semaines, nous allons éditer et publier le programme d’action dans ses détails et vous verrez ce que nous avons planifié dans ce domaine et qui impactera chacune de nos régions.

Au plan agricole, ce secteur qui occupe ¾ de mon cœur, nous savons tous qu’une politique efficace de promotion de filière agricole peut apporter de la richesse globalement. J’ai commencé par donner le ton. Pour ceux qui savent observer, vous aurez dû voir que la gestion de la filière coton a changé. Et quand la commercialisation va commencer, vous verrez que les choses vont se passer de manière responsable, sans folklore et de manière efficace. Nous avons appris qu’on doit plus de 4 milliards aux transporteurs au titre de la campagne dernière. Il me semble bien que le payement de ces 4 milliards doit démarrer dans quelques jours. S’ils ne sont pas informés, je crois qu’ils le sont déjà puisque nous avons donné les instructions et la filière a les moyens de le faire. L’Etat ne sortira aucun franc pour cela. Le budget national ne payera pas les factures des transporteurs parce que la filière a les moyens de le faire. Vous savez que pendant les dernières années, nous avons englouti des centaines de milliards pour soutenir la filière coton. Ces sous auraient pu servir à faire les écoles, les rues, les hôpitaux, ce dont nous avons besoin. Pourtant, ces centaines de milliards n’ont pas changé la vie des cotonculteurs.

Sécurité , l’eau et l’énergie

Un autre domaine dans lequel nous attendons le concours de tous globalement, c’est le domaine de la sécurité. Les braquages, les agressions, ceux qui attaquent les transporteurs sur les grands axes qui ont trouvé un terrain aisé, nous donnent l’insomnie. Nous avons commencé par équiper en matériel roulant la police, la gendarmerie. Nous sommes en train de mettre en place un programme de financement budgétaire des gendarmeries, des commissariats, parce que ceux-ci n’ont pas les moyens de faire face à ce qu’on leur donne. Vous savez que les dotations en carburant d’une brigade de la gendarmerie, ce n’est pas plus de 20 mille francs par an. Comment voulez-vous qu’une gendarmerie n’ait pas de carburant et qu’on lui demande de faire face à sa mission. Et c’est bien pour cela qu’ils vous rançonnent. Vous savez que ce qu’on prend aux usagers de la route et qui nous fait tant mal, qui nous tracasse tant, sont malheureusement destinés à faire fonctionner les gendarmeries. C’est la triste réalité de notre pays. C’est vrai, une partie va dans la poche de ces frères en tenue, mais une bonne partie sert aussi au fonctionnement des unités. C’est malheureux. Ainsi, avant le 1er janvier, nous aurons doté la plupart de ces unités en moyens roulants et de budget de fonctionnement qui nous permettra de les punir quand ils vont vous rançonner et vous harceler sur les voies. Et au même moment, nous allons pouvoir faire face à l’insécurité. Je ne resterai pas toute la nuit pour vous dire ce que nous allons faire. J’en ai envie et je risque de vous fatiguer.

Il y a un domaine dans lequel le Bénin est en souffrance. L’eau et l’énergie. C’est par là je finirai. Tout le monde connait la situation dans laquelle nous sommes en matière de distribution d’eau potable. Avant la fin du mandat, nous allons couvrir les besoins d’eau à 100%. Le besoin est évalué à environ 600 milliards de francs CFA et c’est à notre portée. L’Etat, les partenaires feront l’investissement nécessaire pour que partout au Bénin, il y ait l’eau à boire. Dans ce domaine, nous ferons mieux que la plupart des pays africains. Il y aura de l’eau partout pour tout le monde. Pour l’énergie électrique, vous avez dû constater que les choses ont commencé par s’améliorer. Mais soyez rassurés. J’avais dit qu’à partir du mois d’octobre, il n’y aura plus de délestage mais peut-être des coupures d’électricité. On n’y a pas encore réussi vraiment mais la situation s’est beaucoup améliorée et je peux vous dire qu’au plus tard en janvier, il n’y aura plus de délestage au Bénin. On a pris quelques retards. Mais vous savez tous déjà que les grandes villes notamment dans le sud, il n’y a presque plus de délestage. Il y a des coupures, ou bien ce sont des transfos qui sont en panne ou ce sont des lignes électriques qui tombent, ce sont des coupures d’électricité, mais l’indisponibilité de l’énergie pendant des jours, n’existe plus. En 2019, le Bénin sera totalement indépendant en matière d’énergie. Nous faisons partie d’une communauté, la Communauté électrique du Bénin, dans la salle, il y a bien des gens qui savent de quoi, il est question et qui seront bientôt concernés. Nous sommes dans une communauté et nous avons décidé ensemble de prendre de l’énergie ici ou là, au Ghana, au Nigéria, en Côte-d’Ivoire, mais ce système a montré ses limites. Et comme le courant dans une ville est comme le sang qui coule dans les veines, nous ne pouvons pas continuer de prendre le risque de laisser à la seule volonté d’une communauté régionale. Nous allons être responsables nous-mêmes. Nous ne sortirons pas de cette communauté, mais nous ferons les investissements qu’il faut pour qu’à tout moment, nous soyons capables de suppléer aux insuffisances de la communauté électrique du Bénin. Cela est important parce que ça nous impacte beaucoup pour le développement économique. Un pays qui se modernise ne peut pas faire , face à ses besoins de travail sans énergie. Ce sont des choses, quand ça vous manque, on en pleure, mais quand on l’a, on n’est plus sensible à ses avantages. Vous êtes surement au courant et vous lisez sur les réseaux sociaux, sur la toile, il y a beaucoup d’intoxications, beaucoup d’impatiences qui s’expriment, ce qui contribue à la vitalité de la liberté et à la démocratie, c’est une bonne chose, mais parfois, ça peut démobiliser ceux qui sont fragiles, parce qu’on dit, cela fait sept mois, mais ils ne font rien. Il ne fait rien depuis 7 mois. Mais on a fait beaucoup de petites choses, et c’est pour cela que ceux qui parfois à Porto-Novo, à Cotonou et même ici, n’ont plus de délestage, ils ont oublié qu’il y a quelques mois, il passait des jours sans électricité. Je veux simplement dire par là que j’ai besoin de votre mobilisation, j’ai besoin que mes compatriotes soient déterminés pour serrer encore la ceinture, afin qu’on parvienne rapidement à résoudre les problèmes qui se posent à notre pays, des problèmes d’insuffisances en toute chose. Nous allons construire le pays, vous allez commencer à voir les effets, très bientôt, mais au même moment, il sera nécessaire de serrer la ceinture. Nous allons lutter contre la fraude.

L’affaire Ajavon

J’ai du mal à parler de lutte contre l’impunité mais je vais me permettre de parler publiquement de quelque chose, sans le dire, qui m’interpelle et que je voudrais bien, qu’elle vous interpelle aussi. Est-ce que nous sommes prêts à lutter contre l’impunité ? Non ! Je n’ai pas l’impression, parce qui il y a eu des évènements qui se sont passés, il y a pas longtemps, il y a quelques jours, j’ai vu combien j’ai reçu la pression de mes concitoyens. De beaucoup d’autorités politiques, morales, de grandes personnalités pour consacrer ce qui n’est pas admis.

En fait, ceux qui sont concernés par le péché, ce ne sont pas les nigérians, les burkinabé, les togolais ni les ghanéens. Ce sont les béninois. C’est nous qui vivons dans ce pays en grande majorité. Les pécheurs, ce ne sont pas les chinois, ce ne sont pas les américains, c’est nous les béninois et nous sommes tous pécheurs. Nous faisons tous des bêtises d’une manière ou d’une autre. Parfois, ça passe inaperçu, parfois ça se voit. Quand ça passe inaperçu, il n’y a que Dieu pour le sanctionner. Mais quand ça se voit dans la cité, la communauté globalement doit sanctionner.

C’est le seul moyen de préserver la paix, l’unité, l’équité et le progrès social. Si publiquement, les péchés deviennent des actions de gloire, je pèse mes mots, si chaque fois que quelqu’un doit faire un péché et ne sera pas capable d’apprécier que c’est un péché et que c’est au contraire une action de gloire, c’est dangereux pour le pays. Il est important pour nous, que publiquement, nous ayons au moins la mesure, le courage, de ne pas faire l’apologie du péché parce que après, il n’y a plus de repère.

Je voudrais inviter mes concitoyens, les uns les autres, à être conscient de cela sans qu’on ne se rejette les uns les autres. Il ne s’agira jamais de rejeter quelqu’un parce qu’il a commis une erreur mais il est important, je le répète pour la cité, que publiquement, on ne fasse pas, on ne glorifie pas ce qui n’est pas admis.  A bon entendeur, salut. »

 

Source : page Facebook de la présidence de la République

Transcription : La Rédaction

NDLR : Les Intertitres insérés dans cette déclaration ont été proposés par la rédaction

 

 

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