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Bernard Lani Davo, ex-ministre et ancien député à l’Assemblée Nationale, ne partage pas le même avis que tous ceux qui pensent et exigent la publication systématique de tous les rapports des audits, commandités par les gouvernants. « Moi, je suis contre la publication des rapports d’audits, parce qu’elle ne règle en réalité aucun problème. C’est la gestion des résultats qui doit nous préoccuper » , a-t-il affirmé hier sur l’émission «Zone Franche » de Canal 3 dont il était l’invité. Pour lui, dès que l’audit vient à son terme et que les résultats existent, il faut pouvoir les exploiter convenablement, et s’il y des sanctions, il faut les appliquer en tenant compte des dispositions légales en vigueur. En transmettant des résultats d’audits récents à la justice sans chercher à les révéler au public préalablement, le gouvernement Talon ne semble avoir rien fait de grave, selon Lani Davo. Ce qui importe, pour lui, c’est comment faire pour sauvegarder l’existant.
Entre autres sujets abordés au cours de cette émission hier, le ministre Davo a donné ses appréciations sur le Programme d’action du gouvernement Talon, saluant surtout le fait qu’il n’est pas qu’un programme mais se décline en des projets bien précis, 280 au total étalés sur tout le quinquennat. Même s’il ne se veut pas très optimiste sur la réalisation effective de ces 280 projets avant la fin du mandat de Talon, il pense « qu’il vaut mieux avoir de l’ambition que de ne rien faire ». Quant au projet de budget de l’Etat, exercice 2017, d’un coût global de 2010 milliards de FCFA, actuellement en examen au parlement, l’invité se dit également rassurant quant à la mobilisation de ce montant. «Lorsqu’on a des gens qui ont la pratique de la Bceao, du Fmi et autres, aujourd’hui à la tête des instances de gestion de notre pays, il faut pouvoir leur faire confiance » a-t-il dit. Il n’a pas manqué toutefois d’en appeler à la vigilance des députés dans l’étude de ce projet pour que les taxes et autres contraintes financières qui s’y trouvent ne pèsent pas lourdement dans la poche des béninois, qui affrontent déjà difficilement une conjoncture économique récurrente. Il se réjouit aussi du récent vote de la loi sur le Partenariat public privé, qui est au cœur des investissements annoncés dans le budget 2017.
Parlant des projets de réformes politiques et institutionnelles annoncées par le régime Talon, Bernard Lani Davo, n’approuve pas celle relative au mandat unique. « Je suis contre le mandat unique. Mon souhait est qu’on maintienne le principe d’un mandat renouvelable une seule fois, consacré par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Il faut absolument que nous continuons de donner l’occasion au peuple de juger celui à qui il a donné sa confiance » a-t-il soutenu.
Quant à l’affaire de 18 kg Cocaïne qui a récemment défrayé la chronique, et dans laquelle, le Président directeur général du Groupe Cajaf Comon avait été interpellé avec trois de ses collaborateurs et gardés à vue pendant une semaine, avant d’être relaxés, «au bénéfice du doute », Bernard Lani Davo se demande « si un jour la vérité va jaillir de cette affaire ». Mais il refuse de croire, contrairement à beaucoup d’autres que cette affaire a des connotations politiques »
Christian TCHANOU
