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Au Bénin, le corps du défunt inhumé n’est pas respecté. Des personnes mal intentionnées prennent d’assaut les cimetières à la recherche des organes humains sous le regard impuissant de l’Etat.
Les tombes continuent d’être profanées au Bénin et les cimetières végètent toujours dans une insécurité totale. C’est le triste constat fait lors d’une descente effectuée au cimetière PK 14. Dans la soirée de ce mardi 1er novembre 2016, date de célébration de la fête de Toussaints, le sieur Victor Bassou ne s’en revenait pas. Accompagné de son fils pour mettre au propre et embellir le tombeau de sa feue mère, Elisabeth Bassou, l’agent du trésor à la retraite ne savait où mettre de la tête. « Ils ont défoncé la partie supérieure de la tombe », confie-t-il. Portant le N°544 dans le lot des tombes situées du côté droit à l’entrée du cimetière, la tombe a véritablement connu une destruction. L’opération a consisté à casser les bétons pour avoir accès facile au corps. « C’est triste puisque je ne sais ce qu’ils en feront », déplore-t-il. Le fait est désormais récurrent dans les cimetières au point où les parents ont de difficultés à retrouver la tombe de leurs proches. Alain Serges Akakpo s’en désole lui aussi. « Il y a quelques années, je suis aussi allé faire le même constat au cimetière d’Akpakpa, où nous avons enterré en son temps notre oncle », a-t-il dénoncé. « L’origine de l’acte serait bien connu de certains qui resteraient complices », ont tous deux martelé. Malgré la proximité de ce lieu de repos des défunts avec la voie inter-Etat Cotonou-Lomé, des individus mal intentionnés réussissent à profaner des tombes. Mais chose inquiétante, les cimetières de Cotonou et d’Abomey-Calavi ne sont pas les seuls concernés. En 2012, une centaine de tombes a subi les affres de la profanation dans le cimetière central de la commune de Dangbo dans le département de l’Ouémé. A cet effet, Joseph Affaton, responsable du cimetière rencontré sur les lieux a confié que la profanation des tombes est une pratique récurrente au cimetière de Dangbo. « Je ne sais pas ce qu’ils font avec la tête des morts. Chaque fois, ils viennent pour ouvrir les tombent et emportent certains organes prélevés sur les corps enterrés «, s’est-il désolé. La problématique de la profanation des tombes semble encore une équation non résolue pour les administrateurs de cimetières au Bénin.
Du commerce au délit
La course effrénée à la richesse expliquerait la situation des profanations. Et c’est à cela que servent les ossements humains. A en croire Prosper Y. proche d’un charlatan, « les organes humains volés, servent à des travaux spirituels occultes ». Ils sont souvent utilisés dans la fabrication de différents produits de chance, de protection, de bonheur et autres. Cet avis est partagé entièrement avec un autre sage rencontré dans un village de la commune d’Allada dans le département de l’Atlantique. Sur la question, il affirme : ces objets sont utilisés pour faire des rituels spécifiques à des étrangers qui viennent de l’extérieur du pays. La situation interpelle de plus l’Etat et la justice pour arrêter le tir afin d’éviter ces coups bas infligés aux populations. Par ailleurs, « devant le droit, profaner une tombe et violer une sépulture sont des délits prévus et réprimés par la loi », selon le juriste, Serge Aimé Tossou. Le faire, c’est comme une atteinte portée à l’ « intégrité du cadavre ». Cela est susceptible et passible d’emprisonnement et d’amende. La sentence reste selon lui, la même pour la « violation ou la profanation, par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures, d’urnes cinéraires ou de monuments édifiés à la mémoire des morts ». Dès lors que les deux incriminations ont été réalisées par les mêmes individus en même temps, la peine s’aggrave. Le droit s’impose pour que les défunts aient la paix dans leur tombe.
Emmanuel GBETO
L’obscurantisme va toujous nous aliéné. C’est faux que veut on faire avec des ossements. De la connerie. SPD