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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec l’Ambassadeur du Japon au Bénin, SEM Daini Tsukahara: « Le Japon a fait de grandes réalisations au Bénin »


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ambassadeur-du-japon-okDe 2012 à 2016, la coopération entre le pays du soleil levant, le Japon, et le Bénin, a connu un essor favorable. Plusieurs œuvres ont été réalisées tant à l’endroit des populations rurales qu’urbaines. Ceci, à travers la construction des salles de classe pour renforcer les conditions d’enseignement, l’approvisionnement des populations en eau potable, la réhabilitation des centres de santé et bien d’autres projets qui ont vu le jour. Au terme de ces quatre années de vie et d’actions au développement, au Bénin, le patron de la coopération entre le Japon et le Bénin, SEM l’Ambassadeur Daini Tsukahara, revient sur les grandes réalisations, fruit des bonnes relations entre les deux pays. Il évoque aussi l’arrivée de son successeur qui maîtrise bien les contours des relations entre les deux nations et rassure de la bonne poursuite de la coopération entre le Bénin et le Japon.

L’Evénement Précis : Excellence Monsieur l’Ambassadeur, comment passez-vous vos derniers jours à Cotonou ?

SEM l’Ambassadeur Daini Tsukahara : Ces derniers jours sont consacrés aux visites de courtoisie pour exprimer mes sincères remerciements et gratitudes aux diverses personnalités et personnes avec qui j’ai travaillé. Je passe des journées chargées et remplies d’émotions. J’ai passé quatre années auprès des personnes et amis qui m’ont montré leur sympathie. Tous les souvenirs reviennent et nous avons passé de très bons moments.

Pendant les quatre années de coopération avec le Bénin, vous êtes resté plus un ambassadeur de terrain que de bureau. Comment ça se fait ?
C’était mon souhait. J’ai la conviction qu’au bureau, on n’arrive pas à bien saisir la réalité. On apprend beaucoup de choses sur le terrain et nous avons besoin de publicités sur le Japon car, la présence de notre propre ambassade au Bénin date de 2010. Il y a beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas ce que le Japon faisait au Bénin. J’ai alors compris ma mission qui était d’aller sur le terrain, de rencontrer les populations et de créer des liens d’amitié.

Vous venez de conduire pendant quatre années, la coopération entre le Japon et le Bénin. Quel est l’intérêt du Japon à œuvrer  pour le développement d’un pays de l’Afrique de l’ouest comme le Bénin?
Le Japon apprécie le Bénin parce qu’il est l’un des pays ouest africains respectés pour sa démocratie  et qui s’engage à mener la politique de développement durable et de réduction de la pauvreté. Nos deux pays entretiennent de bonnes relations de coopération et d’amitié en partageant des points de vue communs sur beaucoup de points et intérêts généraux. En plus, sur le plan géo-économique, le Bénin et le Japon se ressemblent. Nos deux pays n’ont pas de ressources naturelles importantes. Les deux peuples partagent certains caractères, le respect aux aînés et aux supérieurs, la tolérance à la différence culturelle et religieuse, l’humilité, et bien d’autres choses. Je pense que, de  son expérience, le Japon pourrait apporter au Bénin, des éléments de bonnes réflexions pour son développement.

Quel bilan peut-on faire après quatre années passées à la tête de la coopération entre le Bénin et le Japon ?
Le Bilan est très positif. En quatre ans, nous avons réalisé beaucoup de choses. Ceci, avec l’effort du personnel de l’ambassade, des partenaires, des autorités béninoises, des organisations non gouvernementales, des municipalités, des parents d’élèves. C’est cette union qui caractérise le fruit de cette coopération. Dans le cadre de grands projets, nous avons inauguré l’Ecole Normale des Instituteurs à Djougou et réalisé la construction des salles de classe de l’enseignement primaire dans les départements de l’Atacora et de la Donga. Cette année, les travaux de construction de l’Hôpital d’Allada ont enfin démarré et ceux du projet d’approvisionnement en eau potable des communes de Glazoué et Dassa-Zoumé sont prévus pour les mois à venir. En utilisant le fond de contrepartie de l’aide alimentaire et du don hors projet, nous avons financé le projet de construction des salles de classes, la 2ème phase du projet village de millénaire de Banikoara, le projet Commune de millénaire de Bonou ainsi que l’appui à l’initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel. C’est une initiative saluée par tous, car nous avons besoin de paix et pour y arriver, il faut éduquer, sensibiliser les populations et passer à l’action pour concrétiser l’entente, la compréhension et le respect mutuel pour créer l’ambiance de la paix. Nous avons financé également une vingtaine de micro-projets soumis par les ONGs en faveur de la population à la base. Ces projets sont relatifs à la construction des salles de classe, la réhabilitation des centres de santé et fourniture des équipements de base, le renforcement des capacités des maraichers, l’autonomisation des femmes intervenant dans le domaine agricole. Divers autres projets ont été menés avec les organisations internationales telles que, le PNUD, l’UNICEF, la Banque Mondiale, la Croix rouge etc. Le projet nutritionnel, le soutien aux sinistrés des inondations, le renforcement du CPADD et bien d’autres encore, font partie de ces projets financés par le Japon et exécutés par les institutions internationales. Il ne faut pas oublier la présence des experts japonais dans le domaine de la santé et l’agriculture, ainsi que la quarantaine de jeunes volontaires japonais qui travaillent avec leurs homologues béninois dans plusieurs domaines.

Quels sont les domaines prioritaires de la coopération entre le Japon et le Bénin ?
Traditionnellement, le Japon intervient dans les domaines qui répondent directement aux besoins fondamentaux des populations à la base. C’est à dire, la santé, l’approvisionnement en eau potable, l’éducation, la sécurité alimentaire. Depuis 2012, le Japon a fixé 3 grands axes prioritaires de la coopération au Bénin qui sont : la santé, le secteur primaire, principalement, l’agriculture et la pêche , le développement des ressources humaines. Ce n’est pas exclusif. Au contraire, s’il y a des projets importants et urgents, nous pouvons toujours examiner la possibilité de leur réalisation. C’est le cas de l’approvisionnement en eau potable, exécuté dans les communes de Glazoué et de Dassa-Zoumè. Car, nous savons que la population béninoise souffre énormément de manque d’eau. Nous le faisons parce que le Japon est un donateur traditionnel dans le domaine de l’approvisionnement en eau en milieu rural. Prochainement, nous allons procéder au réexamen de notre orientation de la coopération vis-à-vis du Bénin, compte tenu du récent développement et de l’analyse.

Quels sont les résultats concrets obtenus dans ces domaines prioritaires de ladite coopération?
Les résultats sont très satisfaisants. Il est vrai que des défaillances peuvent intervenir plusieurs années après leur réalisation, et nous avons aussi rencontré quelques difficultés dans l’exécution de ces projets. Ces difficultés sont parfois relatives au retard observé dans l’exécution des travaux que la partie béninoise devrait assumer et dans l’affectation du personnel nécessaire pour mener à bien ces projets. Malgré ces difficultés, nous sommes toujours en discussion avec les autorités compétentes afin de résoudre les problèmes. Je ne suis pas pessimiste sur ce point. C’est normal que le gouvernement ait eu des difficultés financières, surtout ces dernières années où la conjoncture économique n’est pas favorable et aussi à cause du problème économique du pays voisin, le Nigéria, dû à la chute du prix du pétrole et la dévaluation du prix du Naira. Dans ce contexte, on essaie de chercher des compromis, de demander des efforts auprès des parents d’élèves par exemple. Deux semaines après mon départ, mon successeur pourra prendre le relais. C’est un homme bien, qui maîtrise les dossiers relatifs à la coopération. Je suis convaincu  qu’il est capable de renforcer davantage les coopérations d’amitié que nous avons amorcées. Je souhaite que les Béninois, à tous les niveaux, accordent la même bienveillance, l’amitié et le chaleureux accueil à mon successeur, afin qu’il puisse bien accomplir sa tâche d’ambassadeur.

En dehors de ces domaines précités, le Japon intervient aussi dans l’accompagnement des populations à la base. A quoi sert cet accompagnement ?
C’est un mécanisme qui nous permet d’intervenir directement et d’une manière prompte en faveur des populations à la base. En termes de micro-projets directement exécutés avec les ONGs au profit des populations à la base, le financement est direct et rapide. Ce qui n’est pas le cas pour le projet gouvernemental pour lequel nous envoyons une mission d’études pour vérifier et négocier avec les populations sur l’impact, l’envergure du financement du Japon, les contraintes financières et budgétaires, l’attente des populations et autres facteurs. Cette étude prend assez de temps et touche une petite partie de la commune. Par contre, le financement aux micro-projets initiés par les     ONGs en faveur des populations à la base, peut se réaliser plus vite. C’est une forme de coopération plutôt décentralisée. Souvent les ONGs travaillent en faveur des populations à la base et essaient de leur apporter un coup de main. L’Ambassade du Japon les accompagne en leur assurant le financement à leurs projets. Jusqu’ici, nous venons de financer des projets tels que, la construction des modules de salle de classe, la réhabilitation des centres de santé et la fourniture des équipements médicaux de base, l’approvisionnement en eau potable, l’autonomisation des groupes des femmes etc. C’est une partie de la coopération décentralisée et nous demandons aussi l’appui de la municipalité qui est souvent prête à supporter une partie du financement et à assurer un appui technique ainsi que le suivi.

Quelles sont les perspectives à envisager pour une meilleure coopération qui profite aux deux pays ?
Je pense qu’une coopération dans le domaine du développement des ressources humaines et des infrastructures scolaires pourrait être profitable à nos deux pays. Il faut aussi prendre en compte la coopération sur l’échange culturel. Ce n’est pas encore le cas, mais quand on prévoit, dans les années à venir, la présence des sociétés japonaises sur le sol béninois, ces sociétés japonaises pourraient faire recours aux ouvriers qualifiés qui connaissent la culture japonaise. Et au cas où le financement sous forme de crédit devient possible, la coopération dans le domaine de l’amélioration des infrastructures de base qui favorisent le fonctionnement normal des sociétés privées serait bénéfique pour les sociétés de nos deux pays.

Pour vous qui avez donné l’impulsion de la coopération japonaise au Bénin, combien avez-vous pu mobiliser pour réaliser ces œuvres ?
Contrairement à certains partenaires techniques et financiers qui offrent une enveloppe financière pour une période déterminée, le Japon ne fixe pas préalablement le montant de sa coopération pour chaque pays. D’après les statistiques publiées par l’OCDE, ces dernières années, le montant moyen alloué annuellement par la partie japonaise au Bénin, s’élève à environ 24 millions de dollars US, la coopération technique comprise.
Vous avez fait le tour du Bénin et êtes imprégné de l’état de dégradation de nos routes. Pourquoi le Japon n’intervient-il pas dans la construction des infrastructures routières au Bénin ?
La réalisation des grands projets d’infrastructures routières nécessite un financement important. La construction des routes de bonne qualité sur un kilomètre, il y a une vingtaine d’années, coûtait à peu près 50 millions de yen japonais. Cela a sûrement augmenté à cause de l’inflation. Si on réhabilite les routes sur 50 ou 100 kilomètres,  cela nécessite énormément d’argent et le montant alloué annuellement au Bénin, par le Japon, est insuffisant pour la réalisation de ce projet. Dans notre système de coopération, cela peut se faire par exemple par le financement sous forme de crédit. Dans le passé, le Japon a accordé, une fois au Bénin, une coopération sous forme de crédit. Après le financement accordé, le remboursement de dette a commencé. Mais à mi-chemin, nous avons consenti l’annulation de créance. Depuis, c’est uniquement la coopération sous forme de don que le Japon accorde au Bénin. Et récemment, nous avons commencé à examiner la possibilité de réintroduire la coopération sous forme de crédit. Si la décision de la réintroduction de crédit est faite, cela ouvre la voie au financement pour la réalisation des projets plus grands comme les projets d’infrastructure économique.

Nous constatons aujourd’hui que les entreprises japonaises sont carrément absentes du Bénin. Pourquoi cela et à quand les investissements massifs pour créer des unités créatrices de richesse?
Au Bénin, nous avons la CFAO qui était une entreprise française mais rachetée par une société japonaise. Il y a aussi la présence des représentants de la société DAIHO et de NIHONSEKKEI qui travaillent dans le cadre du projet de construction de l’Hôpital d’Allada. La présence de ces deux entreprises est temporaire car elles repartiront à la fin des travaux. Je souhaite que les entreprises japonaises s’intéressent plus au Bénin mais, le rendement n’est pas encore assez suffisant pour susciter la mobilisation des entreprises japonaises au Bénin. La consommation ici est de 10 millions d’habitants, ce qui n’est pas suffisant. Par contre, certaines entreprises japonaises se sont déjà installées au Nigéria. Le grand marché attire l’investissement étranger. Je crois que le Bénin a des avantages d’être situé juste à côté du Nigéria et de continuer par être un pays stable et pacifique. Mais pour jouir pleinement de ces avantages, il me semble impératif que l’intégration économique régionale s’accélère, comme à l’image de l’Union Européenne. A ce moment-là, la perspective des investissements au Bénin deviendrait une réalité. Pour le moment, les investissements massifs des entreprises japonaises au Bénin ne sont pas envisagés, mais je pense que la création de partenariat entre les petites et moyennes entreprises japonaises et les entreprises béninoises est toujours possible. Sur ce point, il y a déjà quelques hommes d’affaires japonais qui cherchent des partenariats pour des projets innovants et qui ont déjà pris contact avec certaines entreprises béninoises. Je souhaite que cela se pérennise.

L’une des grandes initiatives de la coopération entre le Japon et l’Afrique est la TICAD. L’Afrique a accueilli en août dernier, la toute première sur le continent. Quelle est l’importance de cette conférence pour le continent ?
La TICAD est un processus que le Japon a initié en 1993 au moment où le sentiment de l’afro-pessimisme se répandait et que beaucoup se tournaient vers l’Europe de l’Est comme la région d’espoir de développement et d’investissement. C’est à ce moment que le Japon a opté pour la prospérité de l’Afrique, qui serait celle du Japon et du monde entier. Avec cette conviction, Le Japon a réussi de persuader les principaux partenaires internationaux, tels que les Nations Unies, le PNUD, la Banque Mondiale, qui sont devenus co-organisateurs de cette conférence, à faire retourner l’attention de la communauté internationale sur l’importance du développement de l’Afrique. Je peux dire que la TICAD est un précurseur de différentes rencontres de même genre organisées aujourd’hui, par divers partenaires. Bien que ce ne soit pas une conférence qui traite des engagements financiers, le Japon présente chaque fois les mesures concrètes de l’assistance envers l’Afrique et elles sont toujours respectées. Nous avons organisé cette conférence en symbiose avec d’autres partenaires comme le PNUD, le Système des Nations-Unies, la Banque mondiale et les systèmes d’organisations onusiens. Cette initiative a attiré beaucoup d’attention sur le problème de développement de l’Afrique et le Japon a continué ce processus, tous les 5 ans. Au cours de la première conférence, l’attention des partenaires techniques et financiers a été attirée sur le problème de développement en Afrique. Nous avons proposé un partenariat sud-sud car les pays asiatiques ont beaucoup d’expériences en matière de développement. Pour la deuxième conférence, c’était sur le partenariat et l’appropriation, avec pour initiative, de soutenir les projets des pays africains. Ce qui est devenu un élément clé de la TICAD. A partir des autres éditions, nous avons instauré l’implication du secteur privé car nous avons la ferme conviction que le partenariat public-privé pourra améliorer le domaine du développement en Afrique. C’est le secteur privé qui joue un rôle important dans la création de l’emploi et il faut le soutenir en associant le secteur privé japonais à ce mode de développement. La dernière conférence a eu lieu sur le continent africain et plus précisément à Nairobi, au Kenya. Elle a été la toute première qui se tenait sur le continent. Cela a permis aux nombreux responsables des entreprises japonaises qui ont participé à la TICAD, d’examiner les perspectives pour leur investissement en Afrique ou de partenariat avec les Africains.

Que pouvons-nous retenir de la participation du Bénin à la TICAD ?
Comme à chaque édition, les Chefs d’Etat béninois ont activement participé à la TICAD. Ils ont été informés des plans d’actions adoptés pour développer le continent. Ce n’est pas une conférence d’engagement financier, mais le Japon présente ses ambitions aux pays africains. Nous ne décidons pas de ce qu’il faut allouer à chaque pays africain pour réaliser ses projets, mais nous convergeons nos efforts en conformité avec ce qu’on a décidé. Il est trop tôt de se prononcer sur l’apport de cette conférence au développement du Bénin. Les discussions de Nairobi ont débouché sur un programme d’actions. Nous allons donc travailler pour réaliser et faire en sorte que ces recommandations soient atteintes.

Lors de la dernière TICAD qui s’est tenue à Nairobi, plusieurs entreprises japonaises ont signé des accords de coopération avec une vingtaine de pays africains. Malheureusement, le Bénin ne figure pas sur cette liste. Quelles en sont les raisons?
Je sais que certaines entreprises japonaises ont signé une sorte de mémorandum avec certains pays africains. Il est vrai que le Bénin ne figurait pas parmi ces pays. Ces sociétés japonaises ne dévoilaient pas des raisons de leurs choix, donc j’ignore les causes. Pourtant, ça ne veut pas dire que les japonais ne s’intéressent pas du tout au Bénin. Durant ces 4 années, j’ai constaté que les visites des japonais au Bénin se sont intensifiées. Si je ne me trompe, parmi les mémorandums signés à Nairobi, il y en a un sur le partenariat des échanges d’étudiants et de professeurs entre les universités japonaise et africaine. Ce genre de partenariat est en train de naître entre nos deux institutions universitaires. Il y a aussi un homme d’affaires japonais qui examine la possibilité d’un partenariat des affaires. Si ces affaires étaient très avancées, elles pourraient être inclues parmi les mémorandums à signer à Nairobi.

En dehors de l’hôpital d’Allada, quel autre grand projet le Japon a entrepris ?
Nous pouvons citer le contrat de don d’approvisionnement en eau potable. Il y a aussi la mission d’études dans le domaine de l’éducation. Dans le cadre de la coopération technique, nous envisageons démarrer la deuxième phase du projet Provac qui vise à augmenter la production halieutique. La première phase a consisté à élargir les aquaculteurs et la seconde phase servira à accroitre la production de tilapia, de poissons chats, etc. Il y aura aussi une consultation périodique pour faire le point de la situation de la coopération et échanger sur les nouvelles orientations de la coopération.

Vous avez été un ambassadeur très chanceux, grâce à la construction d’une chancellerie et de la résidence, en moins de quatre ans
Je suis chanceux et ravi d’avoir été le premier ambassadeur japonais à prendre office de cette nouvelle chancellerie et de la résidence. C’est le fruit de mon prédécesseur qui a beaucoup œuvré pour sa réalisation. C’était aussi mon cas quand j’étais au Sénégal et en Guinée Conakry. J’avais travaillé à établir les nouveaux plans de l’ambassade ou de la résidence. A un moment donné, j’ai été appelé à une autre fonction et mon successeur a bénéficié du résultat des travaux. Cette fois-ci, je suis reconnaissant à tous ceux qui ont travaillé pour la construction de cet édifice. C’est grâce à eux que j’ai pu travailler pendant quatre ans

Vous serez remplacé par quelqu’un qui connait très bien le domaine de la coopération, n’est-ce pas ?
Exactement. Monsieur KONISHI a été un de mes anciens collaborateurs. C’est un homme avec qui je travaillais ensemble. Il travaillait longtemps pour la JICA et maîtrise bien le système et les dossiers de coopération. Il a aussi une connaissance des personnes ressources avec qui on peut négocier pour réaliser les projets. Il a travaillé pour le Ministère des affaires étrangères du Japon pendant quelques années et, quant à moi, j’ai été affecté une fois au siège central de la JICA pour une durée de trois ans. J’ai travaillé avec lui et nous avions , côte à côte ,nos postes de responsabilité.

Pour vous qui avez eu le temps de connaitre les gouvernements béninois. Lequel appréciez-vous ?
J’ai partagé de meilleurs moments avec les autorités béninoises.

Vous voici au terme de votre mission diplomatique au Bénin. Vous êtes-vous senti à l’aise dans l’exercice de cette mission?
Effectivement, je me suis senti très à l’aise au Bénin. Premièrement, parce que je travaillais dans le passé pour le Bureau de la coopération, au Ministère des Affaires étrangères au Japon et aussi pour la JICA. Donc je connaissais déjà la base du système de coopération. Deuxièmement, le Bénin est mon 4ème pays en Afrique. Cela veut dire que je connaissais comment se comporter en Afrique. Troisièmement, les Béninois et les Japonais ont des traits en commun. Je veux dire que nos deux peuples partagent certains caractères notamment, le respect, la tolérance à la différence culturelle ou religieuse, la docilité, l’humilité, le polythéisme traditionnel, etc. Cela m’a beaucoup aidé dans ma mission au Bénin.

Vous gardez de bons souvenirs du Bénin ?
Je garde de très bons souvenirs du Bénin. Partout, j’ai été accueilli, les bras ouverts,  par les Béninois et j’en suis très reconnaissant.

Quel a été votre plus beau souvenir au Bénin ?
Chaque déplacement, chaque rencontre, les amitiés partagées, les dîners, les cérémonies d’inauguration et autres, ont été des moments inoubliables. C’est un trésor pour moi car dans la tradition de la cérémonie du thé au Japon, une vie est égale à une rencontre. Chaque rencontre peut être considérée comme unique et il n’y aurait peut-être plus de rencontre avec cette personne. Il faut se souvenir de tout et saisir aussi la moindre minute pour essayer de toucher le cœur de cette personne. C’est un moment unique et chaque moment que j’ai vécu a été un moment de bonheur.

Quel a été votre mauvais souvenir ?
Il y a eu des moments de stress parce que certains projets étaient difficiles à être réalisés. Mais, il n’y a pas eu de mauvais souvenirs. Je ne donne aucun engagement au dossier qui est difficile mais je les examine sérieusement sur leur faisabilité.

Que diriez-vous pour conclure cet entretien ?
Je souhaite profiter de cette interview pour exprimer, à travers votre journal, mes sincères gratitudes et remerciements aux autorités béninoises ainsi qu’au peuple béninois, pour leur amitié et leur sympathie à mon égard. Je leur demanderai de persévérer dans le travail et de garder espoir. Il y a assez d’épreuves mais il ne faut jamais se décourager, car seul le travail permet de surpasser les difficultés. Je souhaite une très bonne chance à la jeunesse béninoise. Ces 4 années que j’ai passées auprès de vous, je ne les oublierai jamais. Vous m’avez donné tant de confiance et de souvenirs inoubliables.

Entretien réalisé pour
l’Evénement Précis par
Gérard
AGOGNON et Rastel DAN

 

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