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Le triomphe de la vérité

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Déclaration SG CSA-Bénin, Dieudonné Lokossou sur les revendications syndicales: « Le président Talon aura du grain à moindre en 5 ans »


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... Dieudonné Lokossou menacent.

… Dieudonné Lokossou menacent.

Invité de l’émission hebdomadaire de la chaine de télévision Canal 3, le dimanche 18 septembre 2016, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) est revenu sur les points ayant fait objet d’échanges au cours de la première session de la commission paritaire de négociation entre membres du gouvernement et les syndicats. Saluant la forme et le fond des échanges de par leur qualité, Dieudonné Lokossou a, néanmoins invité le gouvernement à respecter ses engagements vis-à-vis des travailleurs. Parlant du secteur de l’éducation qui a fait objet en grande partie des échanges, le syndicaliste pense que si la rentrée  prochaine doit être apaisée, cela dépendra du gouvernement.

 

Au total combien de dossiers ont  fait objet d’étude lors de la session de la commission nationale du dialogue sociale, le jeudi dernier ?

SG/Dieudonné Lokossou : Je dois d’abord vous remercier pour cette invitation et ensuite les travailleurs qui font beaucoup pour le pays. Effectivement, le gouvernement sur la base des cahiers de doléances  que nous avons déposé à la veille de la fête du travail, dans lequel nous avons largement parlé des enseignants, nous a convoqués à l’Infosec où, on a étudié 15 points au total, en dehors des doléances déposées par le front dont, on n’est pas informé. On n’a donc pas pu épuiser tous les points. Ce n’est que partie remise. Alors parmi les 15 points, l’enseignement a occupé une grande partie des échanges. Vous savez qu’il y a eu entre temps des grèves concernant le relèvement de la valeur du point d’indice. Les enseignants ont été arbitrairement écartés. Avec les contestations des confédérations et du front, on a connu une exécution parce que, c’est à hauteur de 20% mais on a pris en compte que 27 000 enseignants, si je dois m’en tenir aux chiffres avancés par le Directeur de cabinet. Donc, il y a des corrections à faire à ce niveau pour qu’on arrive à hauteur de 25%. Il y a le cas des retraités de la fonction publique en général, à qui on doit étendre cela. Ensuite, il y a eu les enseignants de  la maternelle qui travaillent depuis des années à crédit. Ils n’ont jamais été payés alors que nous sommes dans un Etat de droit et il faut corriger le tir. Je pense que c’est assez grave de laisser des travailleurs dans de telles conditions. Moi, je n’ai pas hésité à dire que si le gouvernement ne règle pas ce problème, on ne va pas manquer d’aller devant le BIT. C’est vrai qu’on ne peut pas accuser le gouvernement actuel d’être responsable de cela, mais l’Etat est une continuité. Ce que j’ai noté, pour la rentrée, tout le monde souhaite une rentrée apaisée. Mais au même moment, j’ai suivi un élément dans lequel les enseignants soulèvent encore de  revendications relatives aux actes. A côtés de cela, il y a des contractuels dont certains ont de contrat, d’autres non, et une troisième catégorie qui a passé des concours professionnels, et recruter pour travailler sans salaire. Je suis formellement contre les différentes appellations, Agents permanent de l’Etat (APE), contractuels, volontaires, communautaires. Il faut qu’on trouve une formule pour remettre en scène notre fonction publique. Le président Talon a du pain sur la planche. Et comme il a la volonté de réussir, je crois qu’en 5 ans, il aura du grain à moudre.

Par rapport aux enseignants formés dans les écoles normales d’instituteurs, certaines centrales proposent un recrutement en lieu et place. Qu’est ce qui a été retenu ?

Quand nous avons rencontré le Chef de l’Etat, il a émis le souhait sans prendre contact avec les cadres, que l’on recrute directement, ceux qui sont formés dans les écoles. Mais le ministre du travail  dans son intervention lors de notre séance a dit qu’elle était bloquée par les textes parcequ’on ne peut pas prendre les gens toute de suite. Elle a estimé qu’à cause de leur nombre, qu’il faudra les tester puisqu’on avait eu à faire des reversements sous le régime passé, et il y a eu beaucoup  de choses introduites dans l’enseignement avec des  conséquences négatives sur la formation à travers les résultats des dernières années. Ce qui serait souhaitable même  si on doit faire le texte, il faut prendre le risque de recruter les gens formés académiquement. Avant, il y avait des recrutements directs  des gens qui ne sont  pas formés mais qui, sur le terrain, ont fait de grands progrès. Donc il faut toujours essayer cela sans écarter la volonté du gouvernement à départager les gens à travers des concours pour recruter les meilleurs. Nous ne pouvons pas dans un pays comme le nôtre où on veut promouvoir l’excellence, faire l’apologie de la médiocrité.

La rentrée est dans quelques jours. Est-ce que vous ne craignez pas un blocage ?

Je crois qu’on a sérieusement attiré l’attention de la ministre de la fonction publique et son collègue du secondaire. Ils ont pris des engagements pour accélérer la procédure pour que ce qui est  possible n’arrive.

C’est vrai que vous avez également abordé la question de l’enseignement supérieur, notamment la crise qui prévaut actuellement ou l’Intersyndical  a suggéré que les sanctions affligées aux 21  étudiants soient retirées. Cela porterait entorse aux libertés syndicales ?

D’abord à l’Université, il faut dire que ce sont des associations qui sont assimilées aux syndicats  et donc, ils sont appelés à défendre les intérêts des étudiants. Alors, il y a quand même une discipline à observer  et à faire observer.   Je ne suis jamais d’accord avec ceux qui empêchent les autres de jouir de leur droit, d’aller composer. Le faire, c’est porter entorse à la liberté de l’autre. Nous sommes même des défenseurs de liberté, mais quand on veut déclencher une grève, s’il y a des gens qui ne veulent pas respecter, on ne peut pas les obliger. L’année dernière, c’était pareil. Mon collègue de la Cosi-Bénin et moi, avions intervenu  auprès du recteur. Maintenant que tout est rentré dans l’ordre, est ce qu’il faut accepter que de façon cycliquequ’on invalide une année ou exclure les gens ? C’est nous qui avions demandé que les 21 étudiants soient rétablis. On l’a dit aussi au président de la République qui nous a dit que le recteur a une autonomie. Je profite pour interpeler la conscience du recteur qui est aussi père d’étudiants afin qu’il revoit avec ses collègues, cette sanction à la baisse. Il y a déjà la Fneb  qui a donné le top en se désolidarisant. Et lorsqu’on fait cela, on dit qu’on a trahi. Le syndicaliste doit être  raisonnable. Il ne doit pas s’écarter des raisons du droit.

 

Parlant des négociations. Dites si les négociations se sont réellement déroulées dans la forme juridique même de la Charte nationale ?

Non. Vous savez qu’il  y a une commission paritaire.  La Charte nationale du  dialogue social est autre chose. Je crois le président Ajavon et les ministres ne peuvent pas poser leur signature par fantaisie. Donc je crois que ce n’est pas dans ce  cadre qu’on est allé, mais plutôt dans le cadre du décret qui régit la commission paritaire. Dans n’importe quel pays, c’est ceux qui sont signataires de quelque chose qui ont la priorité et ceux qui ont refusé peuvent rejoindre. Je pense qu’au-delà de tout ça, les négociations se sont bien déroulées.Car moi, je précise sans être « Talonniste » que nous avons déposé un cahier de charges et le  gouvernement a compilé et retenu aux moins 15 points fondamentaux qu’il nous a soumis. Dans cela, on a parlé des  vacataires, des contractuels, du point d’indice, la journée pédagogique de réflexion qui se tiendra le 29 septembre, et des primes de rentrée. Quant aux autres  points où les gens ont été lésés par rapport  au relèvement du point d’indice, on est resté à hauteur de 20%. Le directeur  de cabinet a pris l’engagement formel de corriger cela. Je crois que moi, je suis toujours prudent car je me retrouve en face des politiques. Et comme j’ai l’habitude de le dire, la politique est l’absence de la vérité. Pour moi, le président Patrice Talon est un politicien.

Compte tenu de tout ce que vous avez évoqué sur ce plateau, est ce que cela augure d’une rentrée apaisée ?

Je crois que je viens de voir à la télévision de même que les autorités impliquées dans la commission du dialogue. S’il y a des résistances de la part de l’Intersyndicale des contractuels dont nous avons abondamment parlé, je crois que les ministres concernés doivent se ressaisir. Car, si les gens demandent d’audience et on refuse de les recevoir, c’est incorrect. Il faut écouter les gens pour garder la tension apaisée. Ce sont les ministres interpelés et qui n’ont pas réagi qui vont bloquer la rentrée. Or, moi en tant que parent d’élèves et d’étudiants, je ne souhaite pas avec plaisir que l’année soit  encore perturbée par des grèves qu’on pourrait éviter.

A quand la prochaine session de la commission ?

Je  crois que le débat sur les 15 points n’a pas été achevé, de même que les points du secteur de la santé et autres. C’est donc  le gouvernement qui a le droit de convoquer les sessions. La balle est dans son camp s’il veut effectivement une rentrée paisible.

Un dernier mot pour mettre fin à cet entretien

Les parents d’élèves et d’étudiants doivent être sereins. J’appelle les camarades de la maternelle, les contractuels, les communautaires, les vacataires à la sérénité, pour accepter les négociations et savoir raison garder. L’héritage est lourd et on ne peut pas tout régler en 5 mois. Il faut du temps.

Transcrit par Emmanuel GBETO

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