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Entretien avec Armel Agboton sur le football béninois: « Le plateau Dragons-Requins peut redonner un engouement au public »


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Armel Agboton ancien international béninoisAncien joueur des Dragons de l’Ouémé et international béninois, Armel Agboton, aujourd’hui président de l’association Santé Plus à Orléans en France, a initié un match de gala qui va opposer les Dargons de l’Ouémé aux Requins de l’Atlantique. Ce sera au stade Charles de Gaulle de Porto novo. Il donne,  dans cet entretien, les raisons qui sous-tendent ce projet. Lisez plutôt

Pourquoi avez-vous initié pour ce dimanche un match entre les anciens Dragons-Requins ?

Je sais que le football béninois souffre d’un mal crucial depuis une dizaine d’années au Bénin. Les gens ne vont plus au stade. Tout le monde est découragé de ce qui se fait actuellement dans ce secteur. Un plateau Dragons-Requins peut donner un engouement au public et peut drainer du monde au stade. C’est pourquoi nous avons cherché ce plateau de choix. C’est un label Dragons-Requins. A travers ce match qui était mythique dans le bon vieux temps, nous voulons soulever les foules pour qu’elles aillent au stade. Dès lors, nous pouvons mobiliser des fonds pour la construction du centre de dialyse d’Akpro-Missérété.

Pourquoi la construction de ce centre ?

Ce centre vient combler un vide. Sur le plan sanitaire, nous avons un problème technique. Le Bénin manque d’un peu de tout. Surtout ceux qui souffrent de l’insuffisance rénale sont presque laissés à eux-mêmes. Par exemple, au centre de dialyse du Cnhu (Centre national hospitalier et universitaire), il y a plus de malades que de poches disponibles. Le projet African Galaxie a pour objectif de soulager les Béninois qui souffriraient de ce mal. Nous ne venons pas pour arrêter le mal mais contribuer à diminuer la peine de nos compatriotes. C’est ma contribution aux souffrances des populations de mon pays.

Nous sommes à quelle étape du projet actuellement ?

Nous avons eu un domaine de deux hectares à Akpro-Missérété aux bons soins de la mairie et surtout, du maire Michel Gbahoun.  Nous avons posé la première pierre, le 06 septembre 2014. Le terrain est encore nu. C’est notre troisième année de bataille pour pouvoir réaliser ce projet. Nous sommes à la phase charnière de ce projet. Il est impératif que d’ici à la fin de l’année, les travaux commencent effectivement sur le chantier de façon à avoir une visibilité.  Cela permettra de faire toucher du doigt à mes partenaires français qui n’attendent que le démarrage pour apporter leur contribution au projet. En France, mes partenaires me disent de démarrer d’abord, de « mouiller le maillot » quitte à ce que les choses commencent et eux , ils viendront.

Qu’est- ce qui bloque le démarrage des travaux ?      

Un peu de fonds. Il nous manque un peu de fonds pour le démarrage. D’où l’organisation des galas football, pleins de petites choses pour mobiliser un peu de fonds au profit du projet. Il faut que nous ayons notre propre budget sans chercher à tendre la main à droite et à gauche. Je sais qu’en Afrique et plus particulièrement au Bénin, le social n’est pas la chose la mieux partagée. Ce qui n’est pas le cas en Europe. Il y a une différence de culture à ce niveau. Mais nous savons que les gens vont changer de mentalité et lorsqu’on va leur dire de participer à une œuvre sociale ou caritative, ils le feront. Par exemple, s’acheter un ticket de 500f ou 1000 f Cfa pour entrer au stade permettrait de soulever les fonds et avoir un budget personnel pour débuter les travaux.

En tant qu’ancien international, quel regard portez-vous sur le football béninois ?

Je suis de près tout ce qui se passe dans le milieu du football béninois. Ce football dans lequel j’ai grandi et qui m’a permis d’aller un peu partout au Bénin, en Afrique et même en Europe. Le constat est là que depuis une décennie, le football béninois n’avance pas. Il faut un cadre de réflexion et trouver le remède aux maux dont souffre ce football. do Rego Saadou, les frères Zèvounou, moi et d’autres, nous sommes issus des championnats scolaires. Il n’y a plus  rien de tout cela actuellement. Il faut que les instances sportives, les décideurs gouvernementaux et autres mûrissent les réflexions pour voir comment ce football sera géré,  les prochaines années.

Que proposez-vous concrètement pour que le football béninois sorte de l’ornière ?

Je ne suis pas le patron au niveau du football béninois. On a des idées. Tout revient de droit au ministre des sports qui est en place. Mais en tant qu’ancien footballeur,  je pense qu’il y a des choses à faire. Il faut remettre de l’ordre dans les championnats à tous les niveaux. Il faut trouver les bonnes personnes aux bonnes places. Il faut remettre en place le championnat scolaire dans son ancienne philosophie. Le football est devenu du business. Il faut énormément de l’argent. Il faut avoir une politique du football. Il y a des hommes très intelligents au Bénin et qui sont aussi dans le secteur du football. On peut trouver ensemble des solutions à ce football.

Les athlètes béninois étaient aux J.O il y a quelques jours. Toujours des contre-performances et pas encore de médaille…

  On parlait du football , mais il faut se rendre à l’évidence que c’est le sport en général qui ne marche pas dans notre pays. Il faut dans l’unité , travailler, travailler d’arrache-pieds. Il faut mettre les moyens à disposition des athlètes et construire des infrastructures sportives. Cela dénote de la volonté politique. Il faut former les cadres et les entraineurs sportifs.

Nous sommes à 48h de ce grand match. Est-ce que tout est fin prêt ?

Un niveau optimal par rapport au match aller,  il y a quelques jours. Il y a beaucoup de tension et d’engouement. On n’ira pas au campement comme nous le faisions dans le vieux temps. On est prêt à en découdre. Que ce soit à Cotonou, Porto-Novo et environs,  les gens en parlent. La fièvre monte, la température monte aussi. Le stade Charles de Gaulle sera plein, dimanche. A travers ce match, nous allons prouver que le football béninois n’est pas encore dans un état végétatif.

Un mot pour conclure l’entretien…

Si vous aimez le football, même si vous ne l’aimez pas et que vous aimez le social, venez nombreux au stade, ce dimanche pour accompagner le football à travers ce projet caritatif. Le plateau proposé est le remake des mythiques classico que le Bénin a connu dans le bon vieux temps. Il faut juste acheter son ticket de 500 ou 1000 f pour soutenir ce projet qui a pour objectif de soutenir une frange de notre population qui souffre de l’insuffisance rénale.

Entretien réalisé par Mathias COMBOU

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