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Le triomphe de la vérité

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Audience au domicile de l’ancien président de la République: Bernardin Akitoby rend hommage à Nicéphore Soglo


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président Nicéphore Soglo saluant son hôte Bernardin Akitoby a la fin de l'audienceLe chargé des affaires financières  au Fond Monétaire International, le Béninois Bernardin Akitoby s’est rendu vendredi  05 août 2016, au domicile de l’ancien président Nicéphore Soglo. Il a été question pour le haut fonctionnaire international de se ressourcer auprès de  son inspirateur et de lui rendre hommage pour les actes posés au sein des institutions de Breton Wood et à travers le monde et qui font de lui un repère.

La question de lutte contre la corruption et la dévaluation de la monnaie nigériane qui se répercute sur le marché financier béninois sont les sujets autour desquels, le président Nicéphore Soglo et son hôte, le fonctionnaire international au FMI, Bernardin Akitoby ont échangé. Pour l’ancien président maire de Cotonou, ‘’la corruption est le Sida du développement’’ et dès lors que le gouvernement actuel fait de ce combat, son cheval de bataille, il est important de  l’accompagner et de trouver des solutions aux problèmes économiques et financiers. « Bernardin est un spécialiste de ces questions et de plus, il est un compatriote. Voilà pourquoi je n’ai pas voulu le laisser comme ça, lors de son passage à Cotonou et je crois qu’on peut profiter de sa présence  pour aborder un certain nombre de questions », a laissé entendre le président Nicéphore Soglo, avant de poursuivre. « Un, la corruption et de deux, que fait-on, lorsque la première économie du continent dévalue  sa monnaie ?  Que faisons-nous et quel conseil le Fond Monétaire et la Banque Mondiale peuvent nous donner ? Puisque, lorsque les Etats Unis, la première économie mondiale, dévalue sa monnaie, c’est que tout le monde est par terre et nous avons parlé de toutes ses questions », a déclaré le président NicéphoreSoglo, visiblement très préoccupé par la situation actuelle.  Mais pour l’hôte, le fonctionnaire international, Bernardin Akitoby, au-delà des questions économiques et de la lutte contre la corruption,sa présence chez le président Nicéphore Soglo est porteuse de message d’hommage et de reconnaissance.

L’Intégralité de la déclaration de Bernardin Akitoby à l’issue de ses échanges avec le président Soglo

–         Un fonctionnaire sollicité de par le monde

D’abord, permettez-moi de remercier le président Soglo qui, malgré son calendrier très chargé a voulu me consacrer un peu de son temps. Et comme vous venez de l’énoncer, c’est mon illustre devancier dans les institutions de Breton Woods à travers la Banque Mondiale. Alors, puisque je travaille sur des problématiques économiques financières complexes au niveau international,  je suis venu le voir, me ressourcer et prendre ses sages conseils. Donc nous avons discuté en général sur le redressement des Etats, puisque c’est sur ça que je travaille, nous avons parlé de la mobilisation du financement au niveau international pour le développement, on a parlé  de la gestion des crises au niveau international et on s’est attardé sur le problème de la corruption qui est un problème majeur, un problème mondial. Comme vous le savez, j’ai eu l’honneur de diriger une étude du FMI, cette étude a été dévoiléel’année dernière au sommet mondial des chefs d’Etat à Londres contre la corruption, après cela, j’ai été invité par l’association américaine des procureurs généraux venus du monde entier pour donner une conférence pour leur dire ce qu’il faut faire pour atténuer le phénomène de la corruption. A la suite de ça, j’ai été invité par les Nations unies où j’étais à New York, il y a quelques semaines où j’ai parlé aussi de la corruption, puisque c’est un problème de développement, pour voir qu’est-ce qu’il faut faire pour que nous puissions atteindre les objectifs du développement durable en agissant une fois encore sur la corruption. Donc, je me suis entretenu sur toutes ces questions avec le président Soglo.

–         Des marques de reconnaissance et des notes  personnelles entre les deux hommes

Nous avons aussi parlé sur des notes personnelles, et vous savez, le président Soglo m’a beaucoup inspiré. Quand j’étais jeune élève ici, étudiant, il était déjà là-bas, administrateur de la Banque Mondiale, je le voyais venir rencontrer souvent le président Kérékou, il était partout dans le monde. Il m’avait aidé à fortifier ma vision de devenir un fonctionnaire international et donc, ça m’a permis de visualiser là où je devais aller. Et, chaque fois qu’on visualise là où on doit aller, on finit toujours par y arriver. Il nous avait montré, lorsqu’il était aux affaires, qu’on peut avoir de l’ambition pour son pays, quand on a travaillé à l’international et qu’on a vu toutes ces choses-là à travers le monde, on peut rêver pour son pays, travailler pour et en un temps record, faire des progrès énormes. Donc, c’est ce qu’il a démontré. Vous savez que dans mes fonctions, je rencontre les décideurs politiques, financiers et économiques venus des quatre coins du monde et chaque fois qu’ils savent que je suis béninois, ils me demandent toujours les nouvelles du   président Soglo et ils me disent tout le bien qu’ils pensent de lui, me demandant de lui transmettre leurs hommages. Donc, c’est aussi ça ; je suis venu pour lui transmettre les hommages de ses amis à travers le monde. Je dois le dire en fait, que j’ai suivi ces témoignages à travers le monde, que ce soit de Nelson Mandela, d’Aimé Césaire, et d’autres de ses amis à travers le monde, je mesure vraiment la chance que nous avons de l’avoir et je suis venu lui dire toute mon admiration et ma profonde gratitude pour ce qu’il représente pour le Bénin, pour l’Afrique et le monde.

–         L’appel de Bernardin Akitoby au peuple béninois et à la jeunesse

Nous enclenchons une nouvelle dynamique politique et je me réjouis des progrès qui s’accomplissent depuis un certain temps et en regardant le président Soglo, je voudrais dire ceci de façon très solennelle à tous mes compatriotes et aux jeunes de mon pays, que, lorsqu’ontravaille avec foi et abnégation, la vie finittoujours par nous repérer et nous récompenser au-delà de nos propres espérances et c’est cette leçon que je voudrais partager avec mes compatriotes. Pour ce qui me concerne, de la place qui est la mienne aujourd’hui à Washington au Fond Monétaire International, je continuerai par apporter ma modique contribution à l’édification de notre commune patrie.

–         Prévenir la corruption après l’étude menée au sein du FMI

Comme vous venez de le dire, lui-même a eu à prendre des positions face à la corruption non seulement à l’international à la Banque Mondiale, mais ici, de façon pratique d’abord en tant qu’inspecteur des finances et en tant que président de la République. Vous vous souvenez de ses combats et de ses contributions à la conférence nationale sur ce problème de la corruption, vous vous souvenez des commissions, notamment  de la commission Amoussou Kpakpa qu’il avait mise en place pour pouvoir lutter contre la corruption. Donc, j’ai voulu échanger avec lui d’abord sur les coûts parce que nous avons les coûts socio-économiques de la corruption. Ce fléau est vraiment, comme le disait le président Soglo,  le Sida du développement. La corruption tue littéralement et les coûts sont énormes. Donc, c’est de ça que nous avons parlé premièrement et maintenant, quelles sont les mesures et les approches que nous pouvons adopter pour pouvoir atténuer ce phénomène ? Il se fait que nous nous situons dans le cadre préventif parce que  plus qu’ailleurs, ici, il vaut prévenir que guérir parce que si la corruption s’installe, il est plus difficile de l’endiguer. Donc, il faut d’abord commencer par l’éducation,d’abord dans nos familles, au niveau institutionnel, que ce soit au niveau local, communal ou national ; il faut mettre en place des procédures, la transparence totale. La transparence, c’est comme la lumière qui chasse l’obscurité et lorsque vous avez la transparence, la corruption tend à diminuer. Il faut faire des réformes parce que lorsqu’il y a trop de discrétions, les gens tendent à en abuser et il faut réformer l’économie et c’est ce que le président Sogloavait fait de façon magistrale quand il a pris les rênes  de notre pays. Il faut aussi mettre en place des institutions et l’institution la plus importante, c’est la fonction publique et là, il faut commencer par instaurer la méritocratie. Le président Soglo l’avait fait en faisant appel aux cadres qui le méritent dans le temps et vous avez vu là où nous étions. Je remercie le président Patrice Talon pour sa décision de faire appel à candidature pour pourvoir à certains postes et à partir de là, le reste suivra. Il y a beaucoup de choses là mais ce sont ces quelques éléments qu’il faut commencer par mettre en place pour lutter contre la corruption.

Yannick SOMALON

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