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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec l’Ambassadeur du Bénin au Japon, Rufin Zomahoun: «Le Bénin est le premier récipiendaire de l’aide publique Japonaise en Afrique »


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Rufin Zomahoun EPLes fruits de la coopération qui existe entre le Bénin et le Japon ont connu une avancée favorable et remarquable pour le compte des deux pays. Ceci, grâce au charisme et au leadership de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Bénin au Japon, SEM Rufin Zomahoun. En fin de mission au Japon où il était le chef de la coopération bénino-nippone, l’Ambassadeur revient ici sur le bilan des quatre années passées au pays du soleil levant et aussi sur les autres efforts louables consentis au Bénin et en Afrique pour la promotion et la valorisation de la langue japonaise.

L’Evénement Précis : Quel bilan pouvons-nous faire des quatre années passées à la tête de la coopération bénino-nippone ?

L’Ambassadeur Rufin Zomahoun : Pour commencer, je voudrais témoigner ma gratitude au feu président Mathieu Kérékou qui, il y a douze ans, m’a nommé comme Conseiller spécial chargé des affaires économiques en Asie et en Océanie. Avant cette nomination, nous avions travaillé pour procéder  à l’ouverture de notre chancellerie c’est-à-dire l’Ambassade du Bénin près le Japon. Je suis le troisième ambassadeur du Bénin au Japon et j’y suis pour pouvoir redorer l’image de marque du Bénin et mobiliser les investissements du Japon au Bénin. Lors de ma prise de fonction le 25 Juin 2012, le Bénin occupait le 41ème rang sur les 54 pays d’Afrique  dans le domaine de l’aide publique au développement. Grâce aux efforts des uns et des autres, le Bénin est aujourd’hui le premier pays récipiendaire de l’aide publique du Japon en direction des 54 pays d’Afrique. C’est une grâce et je suis fier et heureux d’avoir été le principal auteur de la mobilisation de ces investissements. Nous avons aussi récemment obtenu près de dix milliards cent vingt-trois millions de FCFA pour la construction de l’hôpital de zone d’Allada où les travaux ont démarré depuis mai 2016. Je dois aussi noter que les efforts de l’ancien président Boni Yayi qui a fait de moi, l’ambassadeur du Bénin près le Japon, m’ont amené à mobiliser la plupart des interventions du Japon en Afrique en termes de dons. Je suis aussi heureux de remarquer que nous avons gagné la bataille d’un pays pouvant recevoir les frais du Japon pour la réalisation des grands travaux en République du Bénin.

Vous êtes aussi le promoteur d’une école d’enseignement de la culture japonaise au Bénin. Quel est l’impact de cet objectif sur l’éducation des étudiants qui fréquentent ce lieu de savoirs ?

Il est vrai que j’interviens aussi dans les infrastructures et dans les actions socio – communautaires dans le but de renforcer la coopération entre le Bénin et le Japon. Dans ce cadre, j’ai créé une école japonaise Takechi Nihongo Gakkou. A travers cette école, j’envoie des japonais au Bénin pour dispenser gratuitement la culture et la langue japonaise à ceux qui sont intéressés par le Japon. Je suis fier de dire que nous avons 56 étudiants Béninois qui sont venus au Japon pour avoir bénéficié des cours japonais donnés à Cotonou. Je peux vous dire que parmi ces étudiants , figurent des congolais, des Nigérians, des Sénagalais, deu Maliens, des Ghanéens et autres. Sur tout le continent africain, notre école est la seule qui  enseigne la langue japonaise. Depuis 13 ans que j’ai commencé cette activité, je suis heureux que mes étudiants soient venus au Japon pour intervenir dans les trois domaines que sont l’agronomie, la médecine et  la mécanique.

Depuis mars dernier, le Bénin a élu le troisième président de l’ère du renouveau démocratique en la personne de Patrice Talon. Quels sont vos souhaits pour que le nouveau départ tant prôné par le chef de l’Etat soit vraiment une réalité au Bénin ?

Je félicite l’avènement au pouvoir du président Patrice Talon. Nous prions que, sous l’éclairage de Dieu, les relations d’amitié et de fraternité entre lui et son prédécesseur, le Dr Yayi Boni, puissent être renforcées et que de cette bonne ambiance, découle la paix. Et que cette paix continue de régner comme l’avait souhaité l’ ancien chef d’Etat , le regretté Hubert Maga. Notre ressource naturelle est la paix et peu importe la quantité des réserves de ce que nous avons, il faut la promouvoir. Je rends hommage aux acteurs politiques qu’ils soient de la mouvance ou de l’opposition quoi n’ont ménagé aucun effort pour éloigner notre pays d’une guerre sociale. Je les sollicite à vraiment soutenir les efforts du Professeur Albert Tévoédjrè qui a lancé une pétition pour faire du Bénin le laboratoire de l’avènement de la paix réelle et de l’éradication du terrorisme et de la pauvreté sur la planète terre.

L’Afrique abritera en août prochain la TICAD VI. Quel est l’intérêt de cette conférence pour l’Afrique ?

J’ai eu l’occasion de participer aux premières éditions de 1993 en tant qu’opérateur économique, en 1993, 1998, 2003 et en 2005 comme ambassadeur. J’ai été l’auteur du rapprochement et des relations cordiales entre les deux chefs d’Etat à savoir le président béninois Yayi Boni et l‘actuel premier ministre du Japon Abe Shizo. Je suis heureux d’avoir été l’auteur de ce rapprochement cordial et je pense continuer à servir mon pays où que je sois et quel que soit le titre que je porterai. La TICADVI qui se tiendra prochainement en Afrique est une victoire que nous avons remportée grâce aux efforts conjugués des anciens chefs d’Etat africains et de ceux qui sont en exercice. C’est une victoire pour tous les Africains. C’est aussi une victoire car nous sommes passés de l’afro-pessimisme qui s’est ressenti lors de la Ticad I au développement de l’Afrique, souhaité par les autorités japonaises. Depuis la Ticad I, nous avons remarqué qu’un point, notamment celui de l’investissement en Afrique, a été abordé lors de la Ticad V en 2013. Je pense que le plus important c’est le renforcement des atouts culturels. Il faut permettre des échanges entre les deux peuples à travers l’enseignement des réalités africaines dans les manuels scolaires du Japon et aussi l’enseignement du japonais des manuels de tous les pays africains. Ce n’est qu’après ça qu’on peut développer le tourisme et espérer le financement. Il faut connaitre l’étude du marché pour faire des investissements et cette étude fait appel à la maitrise des connaissances d’ordre culturel et social. Je pars mais je continuerai par jouer mon rôle en particulier la promotion de la culture japonaise sur le continent africain. En tant que Responsable en charge du comité sciences et technologie de la CEDEAO, j’invite les japonais à choisir la destination Afrique et je milite pour que la plupart de nos enfants soient formés dans les divers domaines au Japon et que les journalistes bénéficient d’une formation adéquate pour la crédibilité de la presse. J’attends de cette Ticad VI l’engagement pour la connaissance effective des deux peuples c’est-à-dire des relations diplomatiques économiques, politiques, sociales et basées sur les relations culturelles.

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