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Le triomphe de la vérité

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Interview de Ludovic Fadaïro, artiste-plasticien: « La culture pour moi, est le 1er facteur du développement »


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FadairoEn juin dernier, l’artiste plasticien béninois, Ludovic Fadaïro a représenté le Bénin dans l’exposition «Convergence» initiée par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Rencontré par notre envoyé spécial, Gérard Agognon, l’artiste explique sa présence sur cette exposition au Burkina-Faso et  apprécie la gestion actuelle faite du secteur culturel béninois.

L’Evénement Précis : Vous exposez actuellement au siège de l’Uemoa. Quels sentiments vous animent ?

Ludovic Fadaïro: C’est un bon sentiment  qui m’anime. Parce qu’au moins des institutions qui ont  en  charge le développement de nos pays ont commencé par prendre conscience de ce qu’on ne peut pas développer un pays, qu’on ne peut pas développer une nation, qu’on ne peut pas développer un peuple sans sa culture. Et c’est en ce sens que l’UEMOA nous a convié à cette convergence pour réfléchir afin de trouver une solution pour la mise en valeur de nos cultures, mieux l’exploiter dans le développement.  La culture pour moi, est le facteur premier du développement.

On a remarqué que l’UEMOA, à cette exposition a fait appel à des anciens. Pourquoi cette option ?
Je crois que pour mieux vivre dans la vie, il faut respecter la hiérarchie, il faut respecter le rendu de la hiérarchie, afin que la hiérarchie puisse partager avec la progéniture.

De quoi parlent fondamentalement vos œuvres ?
A Ouagadougou, j’ai amené deux œuvres pour l’exposition qui parlent. De quoi ? De vous, de moi, de la situation que nous vivons. Nous ne sommes pas à la télévision pour que je montre mes tableaux. Mais vous constatez avec moi que sur cette œuvre que je vous laisse découvrir, il y a un gars, qui très fort et plus confiant de son projet, malgré la déchirure morale, sociale, physique qu’on lui inflige, avance, en comptant sur ses acquis.

Quel est le message que vous voulez faire passer à travers cette œuvre ?
Le message que je fais passer en général sur mon concept, c’est que homme que nous sommes, nous devrons d’abord nous étudier et nous étudier  par rapport à l’espace que nous occupons pour savoir avec confiance et conscience, ce qu’il faut apporter à cet espace pour qu’il puisse avancer et que nous avancions avec lui.

Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse qui s’essaie à l’art comme vous ?
Je dirai que pour aller d’un lieu à un autre, il faut mettre un pas devant un autre, tout simplement en considérant ce qui est en arrière.

Voulez-vous dire qu’on vous consulte ?
Pas nécessairement. Mais qu’on conserve les acquis et qu’on ne refuse pas d’apprendre. Qu’on sache que tous les jours, on est comme un vase vide qui a besoin d’être rempli et que goutte-à-goutte, l’eau vienne remplir le vase. Qu’on soit conscient que c’est en demandant, en cherchant, en fouillant qu’on trouve. Il ne  faut pas dire, j’ai trouvé aujourd’hui et puis c’est fini.

Si on vous demandait d’apprécier l’avènement du régime de la rupture, que diriez-vous ?
Nous sommes très grands maintenant en tant que Béninois et on doit en être fiers. Fiers parce que nous avons connu et nous avons reconnu et nous savons où nous allons. Et comme ce tableau le dit, il faut avancer. Le régime de la rupture et du nouveau départ nous demandent, à chacun de nous, de mettre un pas comme je le disais tantôt devant l’autre, mais un pas sûr sans hésitation pour qu’enfin notre pays soit un pays et un peuple uni. Et ça, sans la culture, on ne peut pas le faire.

Avez-vous des œuvres inspirées par le régime du Nouveau départ ?
Je pense que mon concept déjà, c’est la mise ensemble de la matière, des signes et des symboles pour dire ce qui n’est pas visible, qui n’est pas manifesté, mais qui existe dans la permanence au-delà des discours, au-delà de la parole. Je souhaite qu’on arrête de parler un peu trop et qu’on travaille sûrement.

Pensez-vous que le ministre de la culture,  Ange N’Koué travaille sûrement tel que vous le suggérez actuellement ?  
Ah ! Je ne le connais pas. Je souhaite que les actes soient concrets désormais. Parce que le Bénin est le seul pays dans l’espace UEMOA à accorder beaucoup d’argent à la promotion de la culture. Mais il faut que consciemment et pratiquement, cela soit distribué comme il le faut pour qu’enfin la culture soit un facteur endogène de notre développement

Avez-vous donc le sentiment que l’argent que l’Etat injecte dans la culture ne sert pas le secteur ?
Je ne l’ai pas dit. Je n’ai pas dit que l’argent ne sert pas à la culture, mais qu’il serve davantage plus à la culture qu’au reste.

Propos recueillis par Gérard Agognon, envoyé spécial à Ouagadagou et traités par Donatien GBAGUIDI

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