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Le triomphe de la vérité

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Résultats catatrophiques du CEP 2016: Enseignants, psychopédagogues et sociologues situent les responsabilités


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Rigobert AdantchédéQuelques jours après la proclamation des résultats du CEP 2016, où le pourcentage a été catastrophique, avec 39,26% comme taux d’admissibilité, il convient de réfléchir afin de situer les responsabilité. C’est à cet exercice que se sont donnés quelques acteurs du système éducatif. A travers  ce vox populi, enseignants, parents élèves et syndicalistes ont, dans l’ensemble, salué cet acte courageux du régime qui, selon eux, vient mettre fin au désordre dans l’organisation des examens au Bénin. « Les parents, qui sont à près de 80% analphabètes s’en félicitent parce que contents des résultats de leurs enfants », confie le Psychosociologue.

 

François KPEDOTOSSI, Syndicaliste: « Celui qui échoue doit avoir ses talents certainement ailleurs »

« Les résultats du CEP sont une preuve que quelque chose a changé au Bénin. Ce n’est pas un résultat politique. Si cela peut être le cas pour les autres examens, cela ne fera qu’accroître la conscience de nos enfants qui voient la facilité partout. Réussir à un examen, c’est un mérite. Celui qui échoue doit avoir ses talents certainement ailleurs et c’est le moment d’œuvrer pour découvrir en chaque enfant ses talents cachés afin d’assurer une bonne orientation et le rendre utile à la nation. Tout le monde peut réussir mais chacun dans son domaine si l’opportunité lui est offerte. J’espère qu’on aura les vrais résultats pour tous les autres examens et les concours qui seront éventuellement organisés ».

Arnaud Houézé, Psycho clinicien: « Les psychologues scolaires doivent maintenant être recrutés dans chaque école »

« L’arbre qui cachait la forêt des abrutis est coupé enfin! Les résultats qui révèlent la dégringolade dans laquelle le populisme de certains politiciens ont plongé notre système éducatif sont ceux que le régime de la RUPTURE nous a permis de voir. L’éducation d’un pays laissée aux serveurs et serveuses de bar, aux tailleurs et autres demi-lettrés. Des gens qui, eux-mêmes, ne savent pas pourquoi ils sont là, des enseignants qui ne peuvent eux-mêmes faire deux phrases correctes d’affiler. Il serait urgent que le gouvernement fasse un contrôle de niveau et d’Aptitude à enseigner de tous les enseignants du primaire et du secondaire. Mieux, les psychologues scolaires doivent maintenant être recrutés dans chaque école pour non seulement suivre les comportements qui sont développés par les apprenants mais aussi, ce que font les enseignants dans leur approche pédagogique ».

Céphise BEO AGUIAR, Enseignant: « C’est l’État qui est le premier responsable »

« Les résultats de l’examen national du Certificat d’Etudes Primaires ont chuté de 50 points. De 90% presque l’année dernière, on est tombé à un peu moins de 40%. Que s’est-il passé? Sommes-nous dans le même pays? Il convient de situer les responsabilités. Il faut penser à la famille qui n’accompagne plus l’Ecole avec des parents démissionnaires plus préoccupés à la recherche d’argent et désormais indisponibles. désormais, ils facilitent  l’inscription scolaire prématurée de leur progéniture. Parfois 3 ans pour le Cours d’Inititiation(CI) après un (01) an à la  maternelle,  acceptant de sauter certaines classes à des enfants supposés excellents….  Au niveau de l’Ecole, il faut parler des enseignants parfois approximatifs, en terme de qualité travaillant dans des infrastructures inexistantes, avec un programme d’enseignement inadapté, et un contrôle superficiel…. Au niveau de l’État, il se note, l’absence d’une vision normale et projetée avec des options sans impact, suivie d’une gestion d’épicerie, des choix d’investissement publics de saupoudrage.Au demeurant, c’est l’État qui est le premier responsable. Le  Chef de l’État, les Ministres des enseignements maternel et primaire, membres de cabinet, corps des inspecteurs et conseillers pédagogiques, tous devront passer à la barre pour répondre du meurtre de l’École, ces dernières années… En attendant la catastrophe du BEPC et les désillusions du BAC… ».

 

Dr. Tata Jean Tossou, Psychosociologue à l’UAC: « Les présents résultats du CEP viennent comme pour dénoncer une pratique nauséabonde »

« En vérité, je dois dire que je ne suis du tout pas surpris par le taux de réussite obtenu sur le plan national au dernier examen du CEP. Je ne suis pas surpris parce que je sais qu’un jour viendra où notre pays, le Bénin aura à sa tête quelqu’un de très éclairé qui comprendra que tout n’est pas bon à consommer. Si pour avaler une potion que vous ne connaissez pas, vous entendez parmi les voix qui vous encouragent à le faire, celles des gens qui n’ont aucun intérêt à ce que vous surviviez, vous devez réfléchir par-dessus mille fois avant d’agir. Notre pays s’est engagé à un moment donné de son histoire, dans un processus de réformes dans son système éducatif. La chose en elle-même n’est pas mauvaise. Elle est à saluer. Mais, ce qui était déplorable, c’est le fait que ceux qui étaient commis à cette tâche n’aient pas pu poser le vrai diagnostic quant à ce qui posait problème. Ils se sont contentés de procéder àl’ importation de programmes qui ne tiennent aucunement compte de nos réalités nationales. Pendant ce temps, nos gouvernants, qui sont pour la plupart avides d’argent, des cupides pour qui l’argent n’a pas de couleur et qui n’hésitent pas à tout consommer, ces gouvernants disais-je, pour bénéficier des subventions de ces gens qui ne cherchent qu’à nous maintenir dans notre déplorable et piteux état de mal ou sous-développement, acceptent un programme qui ne cadre pas avec nos réalités socioculturelles. On va jusqu’à supprimer la dictée dans un pays où, après les classes, l’enfant est plongé dans un environnement où sont parlées des langues qui cherchent à résister à la glottophagie que le français, langue de travail, tente d’imposer. Les enseignants qui, dans leur grande majorité, n’étaient pas des produits sortis des Écoles normales s’adaptent vaille que vaille aux nouvelles donnes. Mais la réussite n’était pas et ne saurait être totale. Ils font le travail comme ils le peuvent, surtout que bon nombre d’entre eux n’ont pas été formés comme cela se doit. Il suffit, pour s’en convaincre, d’engager un débat avec certains; même ceux qui prétendent enseigner le français au secondaire. C’est vrai que parmi eux, on trouve quelques cas isolés qui tiennent le coup. Et ce sont ceux-là qui ont pour mission de former nos élèves. Vous imaginez la qualité de cette formation! Mais, puisque la logique est de montrer aux soit disant Partenaires Techniques et Financiers que le programme est bien appliqué et que ça marche, on donne des instructions aux Ministres des Enseignements primaires et secondaires qui à leur tour, réquisitionnent les Directions des examens et concours  des deux ordres d’enseignement pour faire réussir au CEP des canulars. Au BEPC, le désordre continu, on rachète au bas mot jusqu’à des moyennes insoupçonnées. On menace les secrétaires qui sont conviés pour le travail de relevé de notes du BEPC. On leur dit qu’ils sont au couvent et donc qu’ils n’ont pas le droit de révéler à qui que ce soit, ce qu’ils ont vu et/ou entendu. On camoufle le bas niveau de nos apprenants en leur donnant le CEP et le BEPC nationaux. Et tout naturellement, les parents, qui sont à près de 80% analphabètes s’en félicitent parce que contents des résultats de leurs enfants. Ils organisent des agapes. L’Etat béninois proclame ainsi des résultats mirobolants en y intégrant des cancres pour tromper le partenaire; pourvu qu’on bénéficie des subventions. Le blanc applaudit et donne des primes d’encouragement à la fainéantise dans notre pays. Il fait penser qu’il est con. En réalité, il n’en n’est rien. Il comprend mieux que nous-mêmes le dangereux jeu auquel nous nous livrons. Mais pour lui, le jeu vaut la chandelle. Son plan de nous maintenir au bas de l’échelle est en marche. C’est l’essentiel. Il est prêt à le financer même avec la complicité coupable de certains de nos compatriotes. Les présents résultats du CEP viennent comme pour dénoncer une pratique nauséabonde, amorale et honteuse qui a trop duré dans notre pays. Je pense qu’il faut tirer un coup de chapeau au gouvernement de la rupture et plus précisément au Président Talon pour s’être engagé dans cette voie et pour avoir fait preuve d’équité et de courage en laissant les mains libres aux organisateurs des examens. Je ne suis pas surpris car, pour avoir pris part à des séances d’échanges que le candidat Talon avait eus avec les trois ordres de l’enseignement, j’ai compris que plus rien ne serait comme avant dans le système éducatif béninois si ce Monsieur venait au pouvoir. Vous verrez que les résultats du BEPC iront dans le même sens et reflèteront la même réalité. Pour ce qui concerne le baccalauréat, il n’y aura pas de grande surprise car de tout temps, il y a un sérieux qui caractérise l’organisation de cet examen au Bénin. Si j’avais une doléance à formuler à l’endroit du Chef de l’Etat, je lui dirai qu’il ne peut pas et n’a pas le droit de s’arrêter en si bon chemin. Lorsque cette expérience qui consiste à donner les résultats tels qu’ils sont obtenus, sera rééditée, et les  apprenants, et leurs parents, et les enseignants comprendront qu’ils ont intérêt à revoir leur copie. J’ai déjà eu l’occasion de le dire à certains de mes étudiants et à mes propres enfants bien avant que cela ne se réalise. Il nous faut enfin ça. Nous n’avons rien à craindre. L’acier a besoin du feu pour prendre forme. Il nous faut absolument retrouver notre position de quartier latin d’Afrique. Cela passe par des changements de postures et donc de stratégies ».

RigobertAdantchédéMèhou, Parent d’Elève: « Des écoles ont donné 0% »

 « Je n’ai pas du tout été surpris par ce taux faible de réussite au CEP à cause de nombreux problèmes liés à l’enseignement à savoir l’absentéisme des instituteurs, leur manque d’encadrement, l’incompétence des directeurs d’écoles nommés par les politiciens sans le respect des critères requis, etc. A tout ceci, j’ajoute le manque de suivi de la part des autres acteurs de l’éducation. La situation observée sur le plan national est que des écoles ont donné zéro pour cent (0%). Il en est de même pour certains centres.Vous allez observer les mêmes résultats au BEPC, BAC et BTS, car c’est les mêmes problèmes dans tous les secteurs éducatifs.Ces résultats de la rupture sont à féliciter car beaucoup d’écoles négociaient les résultats.Ces résultats permettront à chaque acteur de l’éducation de savoir comment procéder dès les rentrées prochaines pour ne pas être ridiculisé.Je prie les autorités de faire pareil sur les campus. C’est de n’importe quoi là-bas aussi.Nous encourageons le gouvernement du Président Talon et les ministères chargées de l’éducation en particulier à ne pas baisser les bras. De chercher à connaître ce qui est vraiment à la base de ces résultats catastrophiques. De décourager à jamais ce système de grossir négativement les taux de réussites dans le système éducatif.

Dès les rentrées prochaines nous prions le gouvernement à travers les ministères en charges de l’éducation à mettre un système sur place afin de bien contrôler les passages en classes supérieures. Car là c’est pire. Sans composer on arrive à avoir la moyenne. Donne ton sexe et tu passes. Paye bien la scolarité de ton enfant et c’est fini. il n’échouera jamais quelle que soit son niveau intellectuel. Surtout c’est dans les secteurs privés qu’on a ces cas de résultats non conformes des enfants des parents qui payent normalement les scolarités.Que les autorités revoient le système des Travaux dirigés dans les écoles et collèges. C’est de n’importe quoi.Je sais de quoi je parle. Je suis parent d’élève et encore répétiteur de beaucoup d’élèves dans les maisons. Je m’encourage car aucun des miens n’a échoué au CEP. J’attends le BEPC. Ceux qui sont répétiteurs comme moi dans les maisons savent ce que nous endurons. La formation a raté dans les écoles.C’est de n’importe quoi dans tous les secteurs éducatifs.

Propos recueillis par Emmanuel GBETO

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