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Le triomphe de la vérité

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Déterminé à finir avec la crise de l’EPMB: Patrice Talon décroche un culte de réunification des deux camps pour dimanche


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Talon epmbLe président Patrice Talon ne s’est pas arrêté sur sa participation au culte de dimanche dernier à l’église protestante méthodiste Conférence Béthanie d’Akpakpa, dans sa volonté de juguler la crise qui secoue cette église depuis des années. Hier, jeudi 30 juin 2016, il a eu une rencontre avec les membres de l’EPMB aile Sagbohan qui est assortie d’une décision salutaire. En effet, Patrice Talon est déterminé à régler la crise qui divise l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin (EPMB) depuis plusieurs années. Selon quelques indiscrétions, cette séance de travail avec les responsables de l’EPMB – aile Sagbohan a accouché de  résolutions heureuses :les fidèles de cette aile sont désormais mus par une volonté affichée de voir la communauté protestante du Bénin se réunir à nouveau dans une communion de culte avec Dieu. Selon la même source, le rendez-vous est pris pour dimanche prochain pour un culte de réunification entre les deux ailes divisées, au Palais des congrès de Cotonou. Après cette rencontre avec l’aile Sagbohan, le Chef de l’Etat a également en programme d’aller rencontrer l’autre aile de l’EPMB à Guinkomey afin d’avoir autour de la table du culte de ce dimanche, tous les ténors de la famille protestante du Bénin. Le chef de l’Etat n’entend pas trainer les choses dans ce processus de réunification car pour lui, cette crise a trop duré et il est temps d’y mettre un terme pour le bien des fidèles protestants méthodistes du Bénin. Cependant, la seconde rencontre du chef de l’Etat détermine la tenue du grand culte de réunification ce dimanche, au Palais des congrès avec la présence effective de tous les responsables de chaque aile. Reconnu pour ses talents de pacificateur, il est plus que certain que la médiation du chef de l’Etat  porte ses fruits dès ce dimanche.

 

De l’orée de la crise à la réunification de l’EPMB

Vingt ans déjà que la famille de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin EPMB traverse une crise latente. A l’origine, une histoire de révision des statuts de l’église après le synode de novembre 1992. En effet, pour rappel des faits, l’église a eu son autonomie lors du synode tenu en novembre 1992 qui a consacré l’élection avec acclamation, du président Moïse Sagbohan pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable une seule fois. Trois ans après son élection, en 1995, le président initie un projet de révision des textes, statuts et règlements intérieur qui régissent ladite église. La circulaire qui aurait reçu l’assentiment des autres membres n’a pas connu la même approbation lors du synode de février 1997. Rejetant les termes de 1992, Moïse Sagbohan avait décidé de modifier les textes afin de permettre au président d’exercer la présidence jusqu’à sa retraite. Une chose qui, selon les dissidents, ne respecterait pas les dispositions statutaires préalablement fixées en 1992. Une situation qui donne naissance au conflit entre les fidèles de l’église Protestante Méthodiste du Bénin. Ne cautionnant donc pas cette nouvelle façon de vouloir diriger l’instance de décision de l’église, le groupe qu’on pourrait qualifier de conservateur a décidé de porter l’affaire devant les juridictions compétentes. Il leur a fallu deux ans après ce congrès « conflictuel » avant que le tribunal de première instance de Cotonou ne rende le jugement N°32 du 7 juin 1999 qui annule les nouveaux statuts de 1997 du pasteur Moïse Sagbohan.

Le Tribunal prend également acte de la nomination d’un président intérimaire et ordonne le déguerpissement de l’ancien président du presbytère qu’il occupait déjà sans titre ni droit. Le 9 août 2000, par arrêté N°108, la Cour d’Appel confirme le jugement du tribunal du 7 juin 1999. Des décisions et jugements qui n’émoussent aucunement les ardeurs du président considéré comme un imposteur à ce poste. Ce dernier s’engage dans la procédure d’enregistrement de dénomination au niveau du Ministère de l’intérieur. Ainsi donc, le 27 novembre 2000, Moïse Sagbohan formule une nouvelle demande d’enregistrement avec le nom de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin-Conférence. Deux jours plus tard, c’est-à-dire, le 29 novembre 2000, sa demande d’enregistrement connaît une suite très favorable. Cette autorisation du Ministère de l’intérieur a duré moins de six (6) ans puisque le 13 juillet 2006, la Chambre administrative de la Cour suprême a annulé le récépissé portant enregistrement de l’EPMB-C.

Cette bataille juridico-religieuse aurait causé assez de mal dans les familles depuis ce temps. Les différentes médiations à divers niveaux n’ont pas pu aboutir depuis 1997, année d’éclatement de cette crise religieuse. Et pour rappel aussi, la crise a connu les interventions, en particulier, de la Communauté des Eglises de Toute l’Afrique (CETA), de la Communauté des Eglises en mission (CEEVA), de l’église Méthodiste de Grande Bretagne et de l’Eglise Méthodiste du Nigéria avec l’implication personnelle de son prélat. Mais toutes ces interventions ont été vaines. La preuve, la crise est plus que jamais présente avec un rebondissement, le jour de la Pentecôte 2016. L’aile des « conservateurs » a préféré cette journée de la descente du Saints Esprit pour mettre en pratique, disent-ils, les décisions de la justice. Ainsi, à l’ère du nouveau départ où des reformes conséquentes sont entreprises dans tous les secteurs, le président Patrice Talon se saisit du dossier qu’il conduit à pas de lièvre vers une réconciliation certaine. En attendant donc le dimanche pour le culte de réunification, il est important de reconnaitre la détermination et l’endurance du chef de l’Etat dans la résolution de cette crise.

Yannick SOMALON

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