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Le triomphe de la vérité

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Edito: Eric Houndété, l’effondrement d’un espoir


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logo journalIl est possible que le premier vice-président de l’Assemblée Nationale se relève de la déroute électorale subie par son camp en mars dernier. Mais, à observer la situation actuelle de cet acteur politique jadis craint et écouté, il est difficile de lui prévoir un avenir radieux.

Au départ, Eric, comme l’appellent ses fans, était l’idole de la jeunesse. Adulé pour son activisme et son militantisme presque inépuisable, il était le porte-flambeau d’une certaine espérance, celle d’un Bénin enfin gouverné par des jeunes. Né en 1963, il appartient en effet à  la génération des indépendances. Son franc-parler, cette capacité à accrocher le régime Yayi et à offrir une alternative à la goujaterie ont plu. Il est vrai qu’en l’espèce, il lui fallait un fief imprenable pour donner corps à son ambition présidentielle. Mais Eric Houndété était pris en tenaille dans une sixième circonscription électorale âprement disputée. Il s’en est sorti, élu mais fragilisé pour avoir été le seul député de  l’UN dans sa circonscription. Ailleurs, un Komi Koutché raflait tous les trois députés de la dixième circonscription électorale, presque sans coup férir.   C’était le signe le plus évident que son ambition présidentielle n’allait pas loin.

En fin de compte, le voilà propulsé premier vice-président du parlement, cependant qu’au sein de son parti, Force-Clé et de l’Alliance Union fait la Nation (UN), des sympathies pro-Talon se sont fait jour. Impossible dans ces conditions de compter sur une force politique digne du nom pour rêver d’une véritable percée aux présidentielles. Impossible, malgré tout, de renoncer à une ambition présidentielle à laquelle il a cru pendant longtemps. Ses partisans tentent alors un dernier  geste d’espoir. Le 24 janvier 2016, la plateforme « Bénin nouveau » voit le jour. Elle devait servir de catalyseur à une candidature jugée irréversible. Mais le coup de théâtre viendra une semaine plus tard, le 1er février. Une forte rumeur donne Eric Houndété dans le camp Yayi. Les confirmations viendront plus tard, au grand désarroi de tous ceux qui avaient cru en l’homme. C’était probablement un geste de vengeance né de la rage de celui qui a vu ses rêves brisés. Mais il n’avait pas vu la puissance de la houle populaire anti-Yayi. Les ambitions personnelles avaient limé sa clairvoyance. Il s’était arrêté à la simple dimension égocentrique là où on l’attendait dans une posture nationale transcendant toutes les haines partisanes.

Passe encore qu’il renonce à ses ambitions présidentielles, passe encore qu’il se montre incapable à contrôler les déchirements internes de son camp. Mais basculer dans le camp Yayi fut une hérésie impardonnable.

La défaite de Lionel Zinsou devait clôturer la série noire. Elle a donné à Eric Houndété l’allure d’un jeune premier trop tôt noyé dans les eaux boueuses du yayisme. Victime collatérale du suivisme opportuniste ayant donné sa crédibilité du candidat des FCBE, l’actuel premier vice-président de l’Assemblée nationale a manqué le train de l’histoire.

Aujourd’hui, de tous les soutiens du candidat FCBE de cette période encore chaude, il reste l’un des plus malheureux. Le PRD a opéré une volteface magistrale pour se retrouver dans la mouvance. La nomination des préfets, la semaine dernière, en a donné le signe le plus évident.

Pendant ce temps, lui Eric Houndété peut difficilement parler le même langage que les FCBE dont il a été l’allié tardif. On ne le voit pas non plus revenir à l’UN ou même à Force Clé, étant donné les querelles individuelles qui ont créé des divisions consécutives à la campagne électorale. Sauf revirement spectaculaire. Il lui reste peut-être la RB dont il n’a jamais été proche et qui pourrait lui servir à quitter l’isolement dans lequel il se retrouve actuellement. Puisqu’il le sait lui-même, pour un leader de sa trempe, continuer à végéter dans cette situation, c’est courir le risque de la mort lente.    

Que fera donc Eric Houndété ? Peut-être ressusciter l’alliance « Bénin nouveau » sous une autre forme qui donnera de l’étoffe à un acteur de premier  plan qui n’a pas encore dit son dernier mot, même s’il est enterré. Pour le moment.

Par Olivier ALLOCHEME

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