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Direction de la Culture de l’UEMOA: Komlan Agbo dévoile ses ambitions pour les artistes


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Komlan AGBO EPDans le cadre de l’exposition dénommée « Convergence » qui se déroule à Ouagadougou, au Burkina-Faso, le Directeur de la Culture de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), Komlan AGBO, s’est confié à Gérard Agognon, l’envoyé spécial de votre journal L’Evénement Précis. Dans cet entretien, l’homme expose les opportunités  de promotion qui s’offrent aux artistes de la communauté. Découvrez tout !

L’Evénement Précis : Pouvez-vous nous présenter brièvement votre Direction

Komlan AGBO : Disons que la Direction se trouve au sein du département du développement humain qui comprend quatre directions dont celle de la culture, celle de  la santé, celle de l’enseignement supérieur  et de la formation professionnelle et celle du genre. Cette direction de la culture a été créée en 2003. Mais c’est en 2004 qu’elle a vraiment commencé par fonctionner. En 2013, nous avons pu faire adopter la Conférence des  Chefs d’Etat, une politique commune de la culture dans l’espace UEMOA et une année après, son programme d’action qui est décliné en deux axes dont la mise en œuvre pour l’évaluation se fera en 2020.

Quelles sont les activités que vous menez au sein de la Direction ?

D’abord, nous menons des activités envers les Etats. Quand nous disons Etats, ça s’entend, les Etats de l’Union et les opérateurs économiques ou les acteurs culturels. Les deux axes que nous ciblons concernent le développement du marché de la culture dans l’espace communautaire et le 2ème axe concerne la visibilité des expressions culturelles dans l’espace communautaire. Dans le 1er axe,  nous accordons beaucoup d’importance à la réglementation du marché. Nous sommes une institution financière, donc il faut régler d’abord la réglementation du marché parce que le secteur de la culture a toujours été  taxé de secteur informel. C’est pourquoi nous voulons restructurer le secteur. Nous voulons mettre l’accent sur la professionnalisation du secteur de la culture. A titre d’exemple, vous rencontrez un artiste, il vous dira qu’il est tout à la fois, c’est-à-dire compositeur, producteur, manager… Or, il faut bien que quelqu’un gère leur carrière. Donc nous mettons  l’accent sur la professionnalisation en insistant qu’il faut que chacun  fasse son métier. Nous faisons la promotion des artistes. Cette exposition que vous voyez en est un exemple. C’est une exposition qui est organisée pour la toute première fois au sein de l’institution. Même si elle est destinée prioritairement au personnel des organes de l’UEMOA, elle reste ouverte au public qu’on peut qualifier d’extérieur. Donc, nous voulons bien promouvoir nos acteurs et il faut bien les connaître. Et pour les connaître, il faut les montrer. C’est une activité que nous avons instituée. Cette année, nous avons commencé par une exposition. La prochaine fois, nous aurons une autre activité. On verra bien si ça peut concerner la projection d’un film primé dans le cadre des manifestations telles que Fespaco, Clap Ivoire et consorts. Il peut avoir aussi une semaine culturelle des manifestations culturelles au sein de la commission.

Pour ce vernissage, comment avez-vous identifié les artistes ?

Disons que nous les connaissons. Nous avons la possibilité de passer les Etats pour les identifier. Mais comme c’est une activité  de la Commission, nous sommes passés par nos connaissances, nos relations et les connaissant déjà, nous les avons identifiés compte tenu de leur notoriété dans le domaine. Vous verrez donc que les exposants sont les grands noms que nous connaissons dans l’espace. Quand nous allons au Mali, c’est Abdoulaye Konaté qui a été  choisi. Au Sénégal, c’est  Viyé Diba, au Togo, c’est Kossi Assou et au Bénin c’est Ludovic Faïdoro. Ce sont des gens qui sont bien connus qui ont des renoms dans le domaine.

Vous dites que l’exposition est ouverte au public, mais on constate que c’est un lieu bien gardé. Comment les gens peuvent vraiment accéder au site ?

C’est un lieu bien gardé. Et tout est surveillé. Les visiteurs qui viendront de l’extérieur prendront un badge et on sait qu’ils sont là pour la visite de l’exposition.

Pourquoi avoir intitulé l’exposition « Convergence » ?

Nous sommes dans le domaine de l’intégration. Qui dit intégration dit convergence. Nous évoluons vers un but, c’est le vivre commun, le vivre ensemble. Donc nous voulons converger tout le monde vers cet idéal.

Visiblement, vous êtes dans l’esprit d’une révolution artistique ?

On pourrait le dire parce que lorsqu’on parle de l’UEMOA, l’idée qui vient toute suite, c’est l’économie, c’est la monnaie, c’est l’argent. On oublie que la culture contribue  au développement dans nos Etats. C’est tout ce que nous voulons montrer à travers cette exposition en faisant adopter l’acte additionnel qui consacre la culture comme un nouveau chantier de l’UEMOA.

Vous voulez donc dire que le porte-monnaie de l’UEMOA va désormais  s’intéresser aux artistes ?

Bien sûr. C’est ce que nous essayons de faire. Et l’exposition n’est qu’une activité parmi tant d’autres que nous organiserons.

Que comptez-vous faire pour donner le déclic à ces artistes qui sont dans nos villages qui ont du talent, mais qui n’ont aucune visibilité ?

Il ne faut pas oublier que déjà, nous accompagnons nos Etats. Autrement dit, l’UEMOA n’est pas appelée à conduire toutes les activités que peuvent mener nos Etats. Nous les accompagnons soit au niveau national, soit au niveau régional. Nous réalisons deux sections de formation. Nous insistons beaucoup sur les statistiques culturelles parce que c’est faute d’avoir des données statistiques  que parfois  les économistes purs et durs ne nous comprennent pas. Il y a un certain temps, nous organisons trois ateliers régionaux sur les statistiques culturelles et nous sommes sur le point de publier le premier annuaire de statistiques culturelles de notre Union. Nous avons créé pour cela aussi, des cellules nationales de statistiques dans nos Etats qui travaillent en collaboration avec les INF, ce qu’on appelle dans certains pays, Institut national des statistiques. Ces cellules nationales installées au sein des Ministères de la culture travaillent en collaboration avec ces différents Instituts.

Au plan national, les artistes peuvent-ils bénéficier directement des appuis de l’UEMOA aujourd’hui ?

Ça se fait et ça continuera pour peu que le projet n’intéresse pas que les nationaux, c’est-à-dire qu’il soit ouvert à la participation des citoyens de l’espace communautaire.

En parlant des statistiques, quel est l’état des lieux ?

Disons que c’est difficile lorsque nous avons lancé le chantier parce que pratiquement dans nos Etats, il n’y a pas eu d’étude. Les quelques exemples concernent un peu  le Mali, le Burkina-Faso. Dans tous les autres pays, il n’y avait pas eu d’étude. C’est à partir de ces ateliers que nous avons organisés que nos Etats ont commencé par élaborer maintenant les premiers indicateurs pour collecter les premières informations et nous avons défini ce que nous appelons le programme minimum de collecte d’informations sur le secteur de la culture que nous allons essayer de traiter pour pouvoir publier les premières données statistiques.

En êtes-vous arrivés à la conclusion, à l’étape actuelle des choses que le secteur de la culture est un facteur de développement ?

Tout à fait.Lorsque nous avions abordé les Instituts nationaux de statistiques, certainement, ils faisaient des collectes, mais  sans tenir compte que parfois, quand on demande  un livret  à un libraire qui vend des livres, c’est comptabiliser pour le commerce, que dans un hôtel, lorsqu’un touriste arrive, c’est les  nuitées qui  sont comptées. Or, lorsqu’un touriste arrive dans un pays, c’est certainement pour visiter des sites touristiques, c’est pour participer à un festival. Donc, depuis quelques  temps, ils ont commencé par prêter attention à certaines statistiques.

Est-ce une exposition-vente qui est organisée ?

Oui. Déjà, certaines personnalités ont réservé des œuvres. Et je peux dire qu’après deux ou trois jours d’exposition, les exposants ne se plaignent pas.

Visiblement, vous avez un message à l’endroit des artistes qui n’ont pas encore de visibilité

Le professionnalisme, nous insistons beaucoup sur ça.  Et lorsque la politique et le programme ont été adoptés, nous sommes passés dans les Etats. Evidemment, on ne pouvait pas rencontrer tout le monde. Nos Ministères en charge de la culture ont organisé des séminaires nationaux. Ce qui nous avait permis de présenter le programme et la politique en matière de la promotion culturelle au niveau de l’UEMOA.  Il appartient maintenant à chaque Etat de disséminer ces informations au niveau national pour que tout le monde soit au même niveau d’informations.

Propos recueillis par Gérard Agognon et traités par Donatien GBAGUIDI

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