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On ne l’a pas trop entendu depuis sa prise de service à la tête du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique malgré les critiques à son encontre à propos de la recrudescence des braquages. Mais, pour taire la polémique, le ministre Sacca Lafia a montré combien la responsabilité de tous est engagée dans la problématique de la sécurité. Dans une interview accordée à nos confrères du quotidien ‘’Le Matinal’’,il propose des solutions terre à terre et invite surtout les institutions financières à la discrétion.

« Notre pays n’est pas le plus exposé en matière d’insécurité comparé aux pays voisins ou sévit le terrorisme », a laissé entendre le ministre Sacca Lafia au début de l’entretien à propos de la montée vertigineuse de l’insécurité observée ces dernières semaines. A l’en croire, il s’agit d’un phénomène cyclique qui coïncide généralement avec le changement de régime. « Cela est lié au fait que les malfrats calculent. Ils savent que dès qu’il y a une passation de charges, le nouveau ministre n’a pas la maîtrise totale des instruments qui permettent de lutter contre l’insécurité. Il n’a pas une connaissance parfaite des hommes et il n’a pas la maîtrise totale des moyens matériels et financiers. Donc, cette période de latence est une période favorable aux délinquants, aux malfrats», a-t-il expliqué.

Réorganiser et équiper la police nationale

L’autre cause du phénomène, selon Sacca Lafia, est liée aux forces de sécurité, elles-mêmes, parce qu’aujourd’hui, « les moyens de communication des malfrats sont à un niveau de pointe si bien que nos policiers, nos forces de sécurité devraient être constamment recyclées, rééquipées pour y faire face et pour être toujours en avance par rapport aux délinquants ». A cela s’ajoute, selon Sacca Lafia, la mauvaise organisation de notre société. « Si vous voyez bien, la plupart des braquages visent fondamentalement l’argent. Ce n’est pas une volonté de tuer ou de blesser les citoyens, mais c’est de s’accaparer de leurs biens précieux. Or, si vous voyez notre façon de manipuler les ressources financières, vous verrez qu’on est très indiscret. On est à la limite trop négligeant », a fait remarquer Sacca Lafia en faisant allusion aux boutiques à grands chiffres d’affaires sans vidéo-surveillance, les cambistes qui exposent de la liquidité en pleine rue, des citoyens qui voyagent en bus avec de fortes sommes d’argent, etc….

L’installation de la vidéo surveillance et l’enregistrement des cartes sim pour cerner le phénomène

Le patron de la sécurité nationale, Sacca Lafia, pense qu’il est important de trouver des mécanismes de lutte contre ce phénomène. Ce qui  consiste,selon lui, à modifier la façon de vivre en créant des conditions difficiles pour les malfrats. « Nous allons demander à tous les établissements financiers qui manipulent l’argent (les banques, les cambistes, les pharmacies, les boutiques qui vendent suffisamment, les stations-service) qu’ils doivent se doter de vidéo-surveillance qui permettent de dissuader un tant soit peu les malfrats parce qu’ils savent qu’ils peuvent être retrouvés. Nous pensons nous attaquer aux moyens modernes de communication »,a exposé Sacca Lafia avant de poursuivre :« Aujourd’hui, au bord des routes, les gens peuvent acheter des cartes sim et s’en servir, commettre un forfait et les jeter sans qu’on ne puisse les retrouver. On a demandé aux réseaux de téléphonie mobile d’enregistrer tous leurs clients avec la photo et les empreintes digitales et que la police ait la possibilité d’avoir accès facilement à ces données. On va demander conformément à la loi, aux cambistes de ne plus rester au bord des voies. Ou si cela devra continuer, ils doivent trouver un local qu’on va sécuriser. Ceci permettra de dissuader les malfrats. » Tout ceci, pour avoir une idée claire de qui fait quoi et où afin de faciliter la tâche aux forces de sécurité.

Yannick SOMALON