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Le triomphe de la vérité

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Edito: Le requiem du foot


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logo journalComme si le mal et le pire s’étaient donné rendez-vous au Bénin, la situation du football national s’embourbe dans la chienlit depuis plus d’une décennie. La lutte intestine entre acteurs véreux s’est invitée devant la justice. Ils oublient le rectangle vert mais préfèrent gérer les petits intérêts de salon qui gouvernent les petits esprits. A l’arrivée, le Bénin est en passe de manquer sa participation à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. L’ordonnance prononcée par le juge, si elle est réellement appliquée, disqualifie d’office le Bénin pour cette compétition panafricaine. Anjorin Moucharafou va certainement se réjouir dans son coin. Il a montré à tous l’étendue de ses pouvoirs : il a réussi à nuire à son pays. C’est une grande preuve de puissance.

Dans l’engrenage où nous sommes, rien ne peut empêcher aujourd’hui les gens avisés de croire que même la suspension du Bénin constitue quelque part une bénédiction. Si certaines vermines avaient besoin de la couverture de la Fédération nationale de football pour occuper des postes au sein du comité exécutif de la CAF, la situation actuelle leur rend la monnaie de leur pièce. On perd ainsi au Bénin comme on est en train de perdre à la CAF. Les années de suspension rendront même justice au peuple béninois. Elles permettront d’éliminer ceux qui se croient être des dieux irremplaçables dans la gestion du football national. Car, la discipline est d’abord malade d’un management d’affamés. De gens voraces et sans retenue qui sont capables de vendre leur propre mère pour un plat de lentille. Il faut que l’échec national d’aujourd’hui conduise à   éliminer un à un cette race d’apatrides de la gestion du football national. Tant qu’ils seront dans les arcanes de cette discipline, les crises interminables que nous vivons depuis plus d’une décennie vont se répéter. Il faut une cure générale de désintoxication nationale.

 Je l’ai déjà dit ici, s’il n’en tenait qu’à moi, je laisserais la situation à vau-l’eau. Le gouvernement prendrait alors les années de suspension pour réorganiser la discipline et la faire régénérer dans les quartiers, les écoles et les universités. Car, le paradoxe du sport au Bénin, c’est que pendant que les dirigeants sportifs alignent les voitures de grand luxe ainsi que les châteaux les plus fous, les infrastructures font cruellement défaut dans nos villages et nos quartiers. Pas seulement les infrastructures, les encadreurs, le matériel de jeu et toute la logistique qui entoure une pratique sportive performante. Qui ne connait la problématique : les milliards engloutis dans le foot, vont pour une large part dans les poches de ceux qui luttent sans honte pour que le Bénin soit sanctionné. Il en est ainsi lorsqu’il s’agit pour l’équipe nationale de voyager par exemple. Hôtels, compagnies aériennes, primes de matches, maillots et autres accessoires font partie des postes de détournement colossal que les dirigeants se partagent. Le grand public est tenu à l’écart du festin, tandis que le budget national est sauvagement mis à contribution. On utilise l’argent de l’Etat pour payer des pervers.

Résultat, les terrains de sport manquent de tout, les rares centres de formation se débattent dans d’énormes   difficultés financières. Le bricolage s’ensuit et la qualité que l’on en attend se dissout. Tous les talents rêvent d’aller se vendre à l’extérieur et le public sportif va vociférer devant les matches de la champions’ league européenne. Ces  attroupements et les hurlements de ces foules passionnées   devraient faire pleurer tous les patriotes. Voilà tout un peuple que l’on contraint à la masturbation émotionnelle. Et le paradoxe, c’est que presque tout ce monde connait dans ses moindres détails ce qui se passe sur les terrains de foot d’Espagne, d’Italie ou de France, mais ignore presque tout de ce qui se passe dans les clubs de Cotonou, Bohicon, ou Djougou. Le football béninois est mort depuis longtemps. Anjorin Moucharafou et les autres dirigeants véreux en ont chanté le requiem cette semaine.  Il faut en finir un jour.

En finir, c’est utiliser l’immense déception de ceux qui ont espéré en vain un sursaut national, pour mettre en place et exécuter un nouveau plan stratégique de renaissance du football. C’est un impératif qui sonne désormais comme un devoir historique.

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