Visits: 3

En prélude à la célébration de la Journée nationale de l’arbre (JNA), la Direction générale des forêts et des ressources naturelles (DGFRN) met les petits plats dans les grands. A travers une interview accordée au nom de la direction, le chef division promotion de reboisement, le Lieutenant Charles Coffi Kpokpoya a fait un bilan des journées de 1985 à ce jour. Dans son intervention, l’agent des eaux et forêts a décliné le programme qui se tiendra ce jour dans la forêt classée de Pahou dans la commune de Ouidah. Par la même occasion, il a invité les communes, les administrations, les écoles, les Ong à une  mobilisation pour la réussite de l’événement qui est à sa 32^ème édition.

L’EVENEMENT PRECIS : Le Bénin connait  32 ans de journées nationales de l’arbre (JNA). Quel bilan pouvez-vous faire ?

Lieutenant Charles Coffi Kpokpoya : En termes de bilan des  journées nationales de l’arbre (JNA), on  peut  l’entrevoir sous deux angles. D’abord, sur le plan comportemental, vous allez constater qu’en décembre, toute la chaine qui concerne la production, la plantation des arbres est en mouvement dans le cadre de la célébration du 1^er juin. Vous allez également constater que toutes les composantes de la nation, les communes, les écoles, les Ong se mobilisent pour préparer cette manifestation importante pour la république. Le second volet concerne le plan physique où on peut dire que de 1985 à ce jour, environs 43.611.000  plants ont été mis en terre sur toute l’entendue du territoire national sur une superficie d’à peu près 147.000 hectares. Mais de là, on ne peut pas compter et trouver ces 43 millions d’arbres en nombre, puisque la vocation de ces plantations est différente. Il y a des plantations installées pour l’exploitation du bois de service, d’autres pour l’exploitation du bois énergie. Il va  s’en dire qu’au cours  des années successives ces plantations ont été exploitées, et d’autres sont restées en place. C’est donc dire que le tout ne suffit pas de mettre seulement en terre les plants et les abandonner, ce serait comme mettre au monde un bébé et l’abandonner. Une plantation qui n’est donc pas entretenue ne pourra pas survivre. A ce sujet, il y a depuis 2005, suite à un bilan sommaire sur les JNA, une nouvelle vision de la politique de reboisement  qui a été élaborée et qui met chaque acteur de la plantation devant ses responsabilités, c’est-à-dire que le propriétaire  du site est garant du suivi et de l’entretien  des plants qui sont mis en terre.  Il n’en demeure pas moins que l’administration forestière en tant que chef de file de cette opération a toujours un regard bienveillant sur l’entretien et le suivi des plants.

Comment se passera cette 32ème édition, en termes de dispositions pour son bon déroulement ?

Je dirai que cette 32ème édition  va se dérouler sur le site de la forêt classée de Pahou. La particularité est que ce site est déjà un site d’aménagement où il est mis en place et  entretenu par un comité inter villageois encadré par une cellule technique d’aménagement forestier. L’autre particularité est que tous les projets à vocation de reboisement qui interviennent à la DGFRN doivent s’occuper particulièrement à travers des actions visibles, par exemple, le projet forêt galerie doit faire un reboisement remarquable à travers les différentes berges de nos cours d’eau, le projet 10 millions d’âmes 10 millions d’arbres, de même que tous les autres projets dont le Projet d’appui à la gestion des forêts communales (PAGEFCOM) qui s’occupe des forêts communales.

Quel message à vos collègues et aux citoyens, à cet effet ?

Je voudrais particulièrement rendre hommage à un de nos collègues  forestiers qui est tombé sur le champ d’honneur dans la matinée du vendredi 27 mai 2016 alors qu’il se rendait en équipe sur les lieux pour les préparatifs du site qui devrait abriter les manifestations de la JNA dans la commune de Kérou. C’est une nouvelle  triste et en même temps d’engagement. C’est pourquoi j’invite tous les amis forestiers, amis de la nature à faire en sorte que cette  journée de l’arbre soit célébrée dans le plus grand sérieux et succès afin d’honorer la mémoire  de notre frère d’arme qui est parti pour cette cause et de ceux actuellement en souffrance parce qu’ils ont reçu des balles de ces malfrats. Je pense que le but ultime de l’instauration de cette journée est que chaque Béninoise et Béninois, où qu’il se trouve, soit conscient de ce que mettre en terre un ou plusieurs arbres  le 1^er juin de chaque année ait contribué à sa propre vie et à la sauvegarde de la nature.

Propos transcrits par Emmanuel GBETO