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Le ministre des Sports, Oswald Homeky s’est prononcé, le vendredi 13 mai 2016, sur la suspension du Bénin par la FIFA. Selon lui, le gouvernement a une position républicaine. Il a entrepris des démarches pour sortir le pays de cette situation dans les meilleurs délais. Ceci pour le bonheur de la jeunesse béninoise et des passionnés du football en particulier. Lisez plutôt!

Monsieur le ministre, la FIFA a prononcé la suspension du Bénin de toutes ses activités. Dites nous la position du gouvernement par rapport à cette situation ?

Le gouvernement a une position républicaine qui n’a qu’une seule priorité que la réconciliation des acteurs pour le bonheur de la jeunesse Béninoise et des passionnés du football. C’est bien dommage qu’une association nationale qui est totalement indépendante de l’Etat commette des fautes et que l’application de la sanction se répercute sur tout le pays. Mais, nous n’allons pas réinventer le monde. C’est ainsi que fonctionnent les associations nationales et la Fifa qui est l’instance faitière. Nous prenons acte de ce que nous avons entendu et qui nous a été notifié par écrit. Nous prendrons les dispositions avec les acteurs, avec les protagonistes pour pouvoir, dans les meilleurs délais, sortir de cette situation. Je tiens à dire que j’ai échangé depuis les premières heures de ma prise de service avec tous les acteurs et je continue de parler avec quelques uns. J’ai échangé aussi avec tous ceux qui les entourent à savoir les journalistes, les supporters, associations sportives amateurs. Le constat que j’ai fait, c’est que tous autant qu’ils sont, ont été par le passé des passionnés de football. Et puis vous le savez autant que moi, à une époque de l’histoire du football de notre pays, ils ont été partenaires. Je veux bien croire que la capacité de certains d’entre eux à aller au-delà de ses intérêts personnels, au-delà de ses émotions et de son égo pour sauver la nation, va l’emporter. Et que bientôt la raison va gagner le cœur de chacun pour que nous puissions reprendre la situation en main.

Les juniors jouent le 22 mai 2016 contre l’Egypte. Le juge de Porto-Novo a renvoyé tout le monde à vendredi prochain. Comment vous vous sentez dans votre peau?

Je me sens mal avec autant d’incertitudes. J’ai demandé aux joueurs de la sélection U20 de continuer à s’entraîner comme si de rien n’était pour que nous ne soyons pas surpris, au cas où les acteurs vont décider de se mettre d’accord pour nous aider à sortir de cette situation de crise. Il faut que les joueurs soient isolés de la crise. Ce que j’ai entendu de la bouche de chacun des acteurs, même si certains disent qu’il ne faut pas les croire, me permet de croire qu’aujourd’hui la raison va prendre le dessus. Et tous ensemble nous aurons l’humilité de regarder notre pays, de regarder notre drapeau et de nous souvenir de la fierté que nous avons quand notre équipe nationale joue en coupe d’Afrique des nations.

A deux matches de la qualification à la prochaine Can, le Bénin joue la Guinée Equatoriale dans la première semaine du mois de juin. Le juge a reporté sa décision au 20 mai et la FIFA est catégorique sur sa décision. Ne joue-t-on pas à une course contre la montre ?  Et comment peut-on s’en sortir?

Il est évident que dans un Etat démocratique, un ministre ne peut pas donner d’ordre à un tribunal. Les pouvoirs sont séparés. L’exécutif ne fait d’immixtion dans la justice tout comme il ne peut pas la faire dans le fonctionnement des fédérations nationales. Mais je veux croire qu’il y a dans ce genre de situation, une démarche qu’on appelle plaidoyer que j’ai entrepris depuis quelques temps. Aussi, je veux croire que les acteurs qui sont au cœur de cette crise sauront se souvenir de l’intérêt national, de la joie du comité exécutif de voir le pays jouer afin d’agir au plus presser vu que les dates sont proches. Nous ne pouvons continuer par regarder nos intérêts et sacrifier la passion de tout un peuple. Je voudrais alors prier chacun d’eux, au nom de la République, ainsi que tous les journalistes qui aujourd’hui comptent dans la crise par leurs analyses, leurs chroniques, leurs prises de position et tous ceux qui sont proches des protagonistes, de s’impliquer en demandant à chacun de ramener la balle à terre pour que nous puissions qualifier notre pays. Là-dessus, le chef de l’Etat est en phase avec nous. Nous avons encore la capacité de nous entendre pour que vive le football au Bénin et nous allons y arriver.

Vu que la sanction est confirmée, dites nous si le gouvernement a les moyens d’animer ce milieu pendant deux ans?

Le projet que nous avons pour le football béninois et le sport en général est un projet très ambitieux. Nous allons massivement investir dans les infrastructures, dans la formation et dans l’animation sportive. On va jouer le football, le basket-ball et le handballdans toutes les communes. On va faire de l’athlétisme, jouer au tennis et dans tous les sports. Je veux le dire ici avec la plus grande assurance, le président Talon veut massivement investir dans le football et dans le sport pour pouvoir permettre l’éclosion de nos talents. C’est pour ça que je fais une fois de plus un plaidoyer à tous les acteurs des fédérations pour que nous puissions profiter de ce nouveau départ qui est d’abord pour le peuple, pour le pays avant d’être une opportunité pour chacun de nous.

Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO