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Le triomphe de la vérité

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Edito: Un gouvernement à équilibrer


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logo journalCeux qui pensaient à un gouvernement uniquement composé de technocrates, ont été certainement déçus. Déçus de voir Sacca Lafia par exemple à l’intérieur ou        Candide Azannaï à la défense. On s’y attendait à des commissaires divisionnaires ou à des généraux de l’armée.

Mais honnêtement, personne ne peut avoir mené la lutte féroce, parfois même inhumaine, que le Chef de l’Etat a menée, avec des hommes et des femmes qui se sont largement sacrifiés, pour les oublier à l’heure de la victoire. Humainement, personne ne peut l’accepter. Humainement donc et politiquement aussi, il n’est pas admissible que les hommes du Chef de l’Etat soient sacrifiés, maintenant que leur lutte a abouti. Lesdites compétences étaient pour la plupart engagées dans des combats carriéristes de promotion personnelle au moment où se menait la féroce lutte politique. Ici se pose la problématique du militant et du méritant passif.

Mais ce qui retient l’attention de la plupart des observateurs, c’est le poste ambigu de Pascal Irénée Koupaki. Dans l’ordre protocolaire, en effet, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république, constitue le numéro deux du gouvernement, après     le Chef de l’Etat. Mais il n’a pas de portefeuille et ne saurait se prévaloir de la coordination de l’action gouvernementale. Alors qu’il est bien le primus inter pares (le premier d’entre les pairs) au sein de  l’équipe. Résultat concret, a-t-il le droit de nommer un cabinet ? C’est-à-dire, concrètement, pour un homme qui a mené le combat que l’on a vu et qui a les ambitions qui sont les siennes, pourra-t-il avoir un pouvoir de nomination ? Raisonnablement, non, sauf un secrétariat restreint, puisqu’il devrait se rabattre sur les équipes du président de la république. Sa possibilité d’imposer ses hommes sera tributaire de sa réelle capacité d’influence auprès de ses collègues ministres.

Et c’est pourquoi, tout bras droit de Talon qu’il soit, son territoire de pouvoir est pour le moins réduit. Il n’existe qu’en tant que le Chef de l’Etat lui donne des missions. C’est à la fois un atout et un handicap. Atout parce qu’il est considéré comme le bras droit du Président de la République. Handicap dans la mesure où concrètement il ne dispose d’aucune administration où il pourrait proposer des gens à nomination. Pas de société ou office public, et certainement, pas de budget…

Par contre, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat  en charge du plan et du développement, devrait avoir sous sa responsabilité  la plupart des projets et programmes de développement en cours dans le pays, y compris le MCA et les objectifs de développement durable (ODD). Il dispose d’une large panoplie de postes à nominations et jouit même d’une administration propre, en bonne et due forme.  Là encore, il faut se poser la question de savoir si le Chef de l’Etat pourra éviter le clash entre les deux personnalités.

Le rôle de Koupaki et son statut protocolaire  pourrait le faire passer pour le premier ministre putatif, alors même qu’il n’est pas chargé de la coordination de l’action   gouvernementale. S’il tente de jouer ce rôle, il est évident qu’il ne pourrait éviter une éventuelle confrontation avec le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané. Et pourtant, le Chef de l’Etat finira par lui donner ce rôle qu’il a déjà joué par le passé.

Ce que je vois, c’est qu’en vérité les intrigues politiciennes entre des personnalités en marche vers 2021 pourraient se cristalliser un jour. Et exploser…

Si Patrice Talon n’est pas intéressé par un second mandat, les deux personnalités regardent bien les échéances électorales à venir. Et il faut une bonne dose de management pour éviter que le conseil des ministres ne devienne une foire d’empoignés. La guerre de leadership aura lieu.

A y voir de près, cette première équipe mérite des réaménagements urgents. Autant que la différence entre les prérogatives et pouvoirs des deux  ministres d’Etat, il faudra préciser les contours d’une bonne partie des portefeuilles.

Ne nous leurrons pas : la cohésion de l’équipe dépendra bien de cette opération qui relève bien de la chirurgie politique.

Par Olivier ALLOCHEME

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