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Le triomphe de la vérité

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Edito: Je n’ose pas imaginer Houngbédji…


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Il faut maintenant être aveugle pour ne pas le voir : le prochain Président de la République s’appelle Patrice Talon. La déclaration de soutien signée par 25 candidats au nom de la rupture avec le système Yayi, marque un pas décisif et définitif dans cette voie. Bien entendu, c’est un coup de massue au camp de la mouvance et à ses alliés devenus subitement orphelins d’une victoire qu’ils avaient trop tôt proclamée. Si ce n’est pas une révolution de velours, elle y ressemble incroyablement.
Ce qui s’est passé ce lundi à l’Hotel Azalaï a pu ressembler à une conférence nationale des acteurs politiques décidés à tourner la page. Le plus pathétique, c’est de se rendre compte que cette union sacrée se retourne contre Yayi aujourd’hui alors qu’elle lui avait dressé le tapis rouge en 2006, à l’avènement du changement. Qui ne se rappelle comment l’alliance Wologuèdè avait réussi à l’époque à fédérer une bonne partie des forces acquises à l’idéologie du changement afin de porter au pouvoir un homme prétendu neuf, Boni Yayi ? Dix ans plus tard, le même phénomène se retourne contre le même homme en un mouvement inverse totalement inattendu. Les 25 réunis hier sous le sceau de la rupture ne s’apprécient pas toujours mutuellement. Mais ils viennent de montrer que les alliances politiques ne doivent se concevoir que sur la base d’une soif nationale.
Les idéologies bouffonnes ayant amené le PRD et les autres partis et personnalités à se retrouver dans le camp de la mouvancesont apparues au peuple béninois comme un reniement grave de l’honneur : refuser l’opposition, c’est comme dire au peuple que le défendre mène à la déchéance. C’est une injure à ce peuple dont on réclame les suffrages et qui a la générosité de les accorder, malgré ses propres désillusions.
Ce que n’ont pas compris les leaders du PRD et des autres partis, c’est que le peuple qui vote pour eux ne leur demande pas d’aller trinquer avec le pouvoir à n’importe quel prix. Il leur demande de rester dignes des suffrages qu’ils ont reçus, d’être une alternative à la déliquescence ambiante et non d’y participer pour bénéficier de ses fruits pourris. Adrien Houngbédji, Eric Houndété et les autres voulaient nous vendre ces fruits pourris de la refondation, ils se sont enfermés dans leur propre piège.
Aujourd’hui encore, Adrien Houngbédji est plus proche de l’opposition que jamais. Je n’ose pas le dire, mais il risque de s’y enfoncer jusqu’à sa mort. Et le jour qui se lève ce mardi sur le peuple béninois sera un jour funeste pour le leader des Tchoco-tchoco. Il sortira de l’histoire par la petite porte, couvert de quolibets par le peuple qui a composé à cet effet des chansons caricaturales pour l’humilier jusqu’au bout. Son erreur stratégique et les mots insultants qu’il a utilisés pour convaincre ses militants, auront eu pour effet de décupler la fureur populaire. Il finira dans l’opposition.
Quant à  Boni Yayi, lui, il n’est pas encore descendu de ses nuages. Le groupe mis en place hier ne lui laisse pourtant aucune marge de manœuvre : il sera contraint de passer service à son pire ennemi.  Il utilise désormais toutes les occasions pour tirer à boulets rouges sur Patrice Talon, y compris en usant des méthodes les plus ubuesques qui ont fait  la funeste « gloire » de ses deux mandats.
Mais le président de la République, qui a certainement perdu le sens de la honte, constitue la meilleure agence de publicité pour le challenger de Zinsou. Boukombé, Bohicon, Cotonou, il promène une gouaille incroyable dans le pays,  espérant user de ses dernières cartes pour imposer son candidat. Peine perdue. Le peuple a compris son jeu et semble avoir déjà choisi. D’inauguration en pose de première pierre, Boni Yayi a fini par trouver la recette du remaniement. Et là encore, il faut que je rende hommage à ces hommes qui acceptent de salir leur nom à jamais, juste pour les fugaces plaisirs gouvernementaux. Ils sont plus à plaindre que le président lui-même.

Par Olivier ALLOCHEME

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