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La mouvance présidentielle a embouché la trompette du K.O. Elle tente de préparer les esprits à un nouveau raz-de-marée électoral en faisant des opérations mathématiques à la suite du soutien de la Renaissance du Bénin (RB) et du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) à Lionel Zinsou. Erreur ! Il n’y aura aucun K.O. Pas même de fraude possible.
Parce que, contrairement à ce que l’on peut penser, l’opposition est plus que jamais préparée pour affronter toutes les machines de fraude, d’où qu’elles viennent. Plus que par le passé, elle connait les rouages de la fraude. Mieux, elle recèle en son sein aujourd’hui les maitres fraudeurs de 2011.  Ils connaissent très bien les mécanismes et ne se laisseront pas faire. Si tout cela ne suffisait pas, il y a le code électoral qui contient un nombre incalculable de mesures qui ne seront pas faciles à contourner par les adeptes de la fraude massive. C’est proprement impossible. Mais en dehors de la fraude, la coalition FCBE-FCBE-RB croit réellement à une opération mathématique déjà résolue.
Au regard des chiffres des dernières élections, en effet, elle peut gagner le 28 février sans même se gêner. Ce sont les chiffres de papier. Regardons ensemble les choses de plus près.
Les FCBE, auteurs des résultats de 2011, ne sont plus les mêmes.   Les stratèges du  K.O. que sont Chabi Sika, Rachidi Gbadamassi et Alexandre Hountondji ou encore Marcel de Souza, sont désormais dans l’opposition. Concrètement, en dehors des Collines où elles peuvent être en tête, les forces de la mouvance auront du mal à s’imposer dans les autres départements. Dans l’Atacora-Donga, ABT sera imbattable. Dans le Borgou-Alibori, les forces en présence n’augurent rien de bon. Les FCBE seront au coude-à-coude avec ABT et Gbian. Dans le Zou, il ne faut pas sous-estimer la force de Aké Natondé et de Pascal Irénée Koupaki. On ne parle pas de Patrice Talon dont le rouleau compresseur est en place à Abomey, Bohicon et région. Dans l’Ouémé, le PRD pourrait rafler 50% des voix. Mais les 50% restants seront partagés entre les autres candidats, quelle que puisse être la fidélité des militants PRD à leur leader. La présence d’Ajavon à Porto-Novo, Adjarra et surtout Sèmè-Kpodji ne laisse aucun doute. Il y fera le plein de voix. Il en sera de même à Cotonou, et principalement à Akpakpa. Dans le Plateau, si le MADEP ne se ralliait pas à la coalition au pouvoir, Lionel Zinsou pourrait être premier talonné immédiatement par les autres obédiences.
Le Mono, quant à lui, est désormais entré dans l’escarcelle d’Ajavon, tout comme une bonne partie de l’Atlantique qu’il partage avec Talon. A Cotonou et régions, Lionel Zinsou risque de faire des scores minables, tant il est vrai que le couple Soglo entend entrer dans la campagne contre le choix de son fils. Si cela s’avérait, si effectivement Rosine et Nicéphore Soglo entraient  dans la bagarre, le candidat de la mouvance en sera ébranlé. Avec le quadrillage territorial  réalisé par Talon, il n’est pas possible que la coalition au pouvoir remporte dans la ville plus de 30% des suffrages. Il reste le Couffo avec  la grosse interrogation : que fera Bruno Amoussou ? S’il ne tient pas compte de ses affinités avec le parti socialiste français, un des principaux soutiens du PSD, il ne fera pas le choix de Zinsou. Dès lors, malgré l’action des caciques FCBE dans la région, le candidat de la mouvance n’aura pas la majorité dans ce département.
D’une façon générale, en observant toutes ces données, Lionel Zinsou  ne pourra afficher 51% le 28 février prochain.
Soutenu par la machine de la mouvance, le candidat de la coalition FCBE-PRD-RB aura certainement de l’avance sur les autres candidats. Mais il ne pourra pas faire de  K.O. Dès lors, un second tour l’exclut d’office de la victoire. En ce moment en effet, toute l’opposition se verrait bien dans l’obligation de coaliser  derrière son challenger. C’est en voyant ces réalités que la coalition  au pouvoir agite le chiffon rouge du K.O.
Si l’opposition sait s’organiser, si elle parvient à contraindre   Zinsou au second tour, elle gagnera cette élection.

Par Olivier ALLOCHEME