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Le triomphe de la vérité

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Une réflexion de Félicien Adaha Ewassadja: La Sonacop ne doit pas disparaître, pourquoi et comment la sauver?


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A L’ATTENTION DE L’EXECUTIF ET DES PRETENDANTS A LA MAGISTRATURE SUPREME

          Au lendemain de son 41eme anniversaire le 04 Décembre dernier, passé totalement inaperçu malgré son statut de société hautement stratégique ayant  durant des décennies, permis à l’ Etat de relever de grands défis de développement, la SONACOP est aujourd’hui plus que jamais sur le point d’être définitivement sacrifiée…
L’espoir  national suscité par l’annulation inespérée de la parodie de dénationalisation de la SONACOP, laisse désormais place à une inquiétante certitude que depuis bientôt huit ans, rien  de concret n’a été  entrepris pour éviter la carence généralisée de toutes les fonctions de cette Entreptise et ce, maigré la mise en évidence d’une longue série de malversations multiformes dont les envergures sont loin d’être cernées.
En effet, comment comprendre que malgré l’interpellation par la justice de la quasi-totalité des dirigeants de cette Entreprise pour de graves indélicatesses, (Directeur Général –  Directeur Financier  et  Comptable – Directeur Commercial –  Directeur des Opérations et d’autres cadres)  ; tout se passe comme si toutes les structures de la Société n’étaient pas profondément gangrenées.
Il ne reste qu’à espérer que la mission réelle du Conseiller Technique nommé à la tête de la SONACOP, ne soit une imminente mise en concession de la Société; comme ce fut le cas en 1998 pour cet autre Conseiller du Chef de l’Etat d’alors, bombardé DG pour, contre toute attente, mettre en œuvre la scandaleuse cession de la SONACOP, en violation délibérée de la loi sur les dénationalisations; une loi qui protège les entreprises des secteurs stratégiques contre toute forme de privatisation…
Pour le redressement rapide de la SONACOP le nouveau DG, pour ne pas s’empêtrer dans d’hypothétiques théories, gagnerait à se référer à mes  nombreuses études sur l’amélioration des performances de cette Société ; une société dont le maintien dans le giron de l’Etat, est le combat que je n’ai cessé de mener depuis plusieurs années, et ce, malgré mon isolement sans salaire depuis 2001, pour avoir de tout temps soutenu l’inopportunité de sa privatisation.

NECESSITE DE SAUVEGARDE DE LA SONACOP
La présente étude que je me décide à publier  presque intégralement pour célébrer à ma manière les quarante et un ans d’existence de la SONACOP, est le résumé de mes ultimes préconisations relatives aux dispositions urgentes pour mettre définitivement la SONACOP à l’abri du sort qui fut réservé aux banques nationales (BBD – BCB – CNCA), et à bien d’autres grandes Sociétés d’Etat comme la SONACI, la  SONICOG, la BENINOISE ;  qui auraient pu être sauvées des programmes de dénationalisation ou de liquidation ; grâce à une politique conséquente de restructuration…
Cette étude a donc pour objectif fondamental de souligner fermement à nouveau que l’on ne doit point s’appuyer sur des prescriptions sans rapport avec des faiblesses encore maitrisables, pour décréter des mesures autres que celle d’une restructuration  qui  maintiendrait la SONACOP dans le giron de l’Etat, dans l’intérêt de toute la Nation.
Outre son caractère de véritable “Poule aux Œufs d’Or” grâce  auquel  l’Etat a pu durant plus de vingt cinq ans, faire face à de grands engagements de souveraineté et de développement, les facteurs fondamentaux qui imposent la sauvegarde totale de cette Société d’Etat se résument comme suit :
– L’approvisionnement régulier du pays en hydrocarbures de bonne qualité et une desserte non discriminatoire de toutes les localités pour éviter que dans le Bénin profond, les produits pétroliers ne continuent d’être achetés à des prix prohibitifs quand on en trouve ;
– La sécurisation du pays contre des pollutions généralisées ; en effet,  les produits pétroliers sont par nature de potentiels vecteurs de recyclage de déchets toxiques ; la présence de l’Etat dans le secteur contribuera à éviter que les unités de stockage ne se spécialisent à terme, en entreposage de produits frelatés, voire de déchets hautement dangereux…
– La protection du Bénin contre les aléas d’une pénurie de longue durée en hydrocarbures car  pour garantir  son autonomie énergétique, tout Etat souverain doit entretenir un stock dit stratégique, devant couvrir au moins trois mois de ses besoins domestiques en produits pétroliers ; stocks stratégiques classés “secret défense”, qu’aucune entreprise privée ne pourrait gérer pour le compte de l’Etat…
–  La mise en œuvre de stratégies spécifiques pour un assainissement rapide d’un secteur  largement gangrené par le commerce illicite de produits pétroliers. En effet seule une structure publique pourrait efficacement contribuer à la formalisation du marché parallèle d’hydrocarbures qui risque sous peu d’entrainer la faillite des compagnies régulièrement installées…

STRATEGIES DE SAUVEGARDE
Le fait qu’aujourd’hui la SONACOP ne puisse  plus avoir accès aux marchés internationaux de pétrole, est l’ultime signe précurseur de sa prochaine mise en concession, voire de sa liquidation pure et simple. En effet l’externalisation de la fonction Approvisionnement d’une société commerciale équivaut à sa transformation en une banale structure non autonome de distribution ; un sort qui ne pourrait être réservé à cette Société hautement stratégique garante de la souveraineté énergétique nationale…
Si la renaissance de cette grande Société d’Etat faisait encore partie de l’agenda de l’Exécutif qui depuis l’annulation de la privatisation, s’est refusé de la restructurer, il ne lui reste aujourd’hui qu’à procéder à sa filialisation   afin de garder le contrôle des fonctions de souveraineté et de sécurité.
Cette filialisation consistera à créer une société-mère contrôlée à 100% par l’Etat qui sera entre autres chargée de la mise en œuvre de la politique générale du secteur, de l’approvisionnement, de l’entreposage et du courtage  des hydrocarbures ;  et surtout de la gestion des stocks stratégiques…
Les activités de distribution, de mise en bouteille de gaz, de soutage des bateaux et avions, de transport, de travaux neufs et de maintenance etc., seront reparties sur des filiales spécialisées dont le capital social sera ouvert à l’actionnariat populaire et aux opérateurs privés; pour une concrétisation des préceptes de “Prospérité Partagée” et de “Partenariat  Public – Privés”…
Relativement facile à mettre en œuvre,  Cette réforme extraite d’une étude portant sur la sauvegarde des secteurs stratégiques de l’économie nationale publiée dans “l’Evénement Précis” du Vendredi 08 Janvier 2016, est la seule stratégie qui puisse mettre la SONACOP à l’abri d’une liquidation dont les prémisses ne cessent de se préciser.
Elle permettra en effet de définitivement finir avec l’absurde amalgame  qui consiste à faire supporter par la société rescapée, des engagements de SONACOP-CPI et même des contentieux d’avant privatisation.
Le découpage et l’organisation des filiales permettront de remédier aux graves dysfonctionnements de la quasi-totalité des fonctions de l’entreprise ; dysfonctionnements qui favorisent de lourdes malversations depuis plusieurs années et qui ont pourtant été mis en évidence par  de nombreux diagnostics.
La filialisation de la SONACOP est mon ultime préconisation dans le cadre de la longue lutte que je mène depuis 25 ans, pour le maintien dans le patrimoine national de cette Société hautement stratégique que j’ai contribué à développer avec abnégation et intégrité, au sein du collège de ses premiers dirigeants…

MA PART DU COMBAT
Quand sa privatisation fut sans aucune étude, vaguement évoquée à la Conférence Nationale en 1990, la SONACOP alors en excellente santé financière, ne méritait que la réorganisation de certaines de ses structures pour améliorer ses performances.
Pour la SONACOP, l’histoire risque de se répéter ;  en effet, voilà déjà trois bonnes fois au moins, que les Gouvernants se sont délibérément abstenus de prendre au moment opportun,  la  décision de sa restructuration :
En 1994, à la veille de la libéralisation du secteur pétrolier qui lui a ôté le monopole dont elle jouissait depuis sa création le 04 Décembre 1974
–  En 1998, pour la rendre encore plus performante et empêcher une dénationalisation à tout point de vue inopportune ;
– En 2008, après sa réintégration inespérée dans le patrimoine national suite à l’annulation d’une parodie de privatisation ; une malheureuse parenthèse de dix ans qui a entrainé un chamboulement de ses structures…
Pourtant de nombreux diagnostics et audits opérationnels ont décelé     les grandes faiblesses qui favorisent la mal gouvernance de la Société. La non prise en considération des recommandations de cette longue série d’études, est à la base des avatars de l’Entreprise au cours des deux dernières décennies ; avatars qui l’ont fragilisée au point de l’exposer aujourd’hui à une probable disparition.
En effet, déjà en 1993, dans le rapport intitulé “DIAGNOSTIC ET ESSAI DE RESTRUCTURATION DE LA SONACOP” , furent consignées les forces et les faiblesses révélées par le premier diagnostic général de la Société ; diagnostic que j’ai réalisé en prélude à l’ouverture du secteur pétrolier, sur la demande du Directeur Général d’alors…
– En 1995, dans le document intitulé “PRESERVATION DE LA SONACOP D’UNE PRIVATISATION TOTALE”, des stratégies furent proposées à l’Exécutif pour éviter le bradage de cette grande Société d’Etat …
– En 1997, une étude portant sur les “STRATEGIES POUR LA REDYMISATION DE LA SONACOP”, réalisée au plus fort des tractations pour la privatisation, a souligné l’inopportunité de sa dénationalisation.
–  En 1998, l’indifférence des décideurs politiques fut à l’origine de l’analyse pleinement  prémonitoire publiée dans “La Nation” du 10 Janvier 1998, sous le titre : “SONACOP : ATTENTION AU SAUT FATAL” .
–    En 2004, un important dossier fut publié dans le quotidien Le Matin du 22.02.04 sous le titre : “SONACOP : 30 ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES”…
–   En 2005, pour que l’Etat ne perde tout contrôle sur l’Entreprise, une étude intitulée ” SONACOP : PLAIDOYER POUR UNE MEDIATION “, fut envoyée aux membres des institutions et publiée dans Nouvelle Tribune du 31.01.06.
–   En  2006 et en 2007, dans deux études portant respectivement sur “L’ADMINISTRATION PROVISOIRE”  et  “L’ASSAINISSEMENT DU SECTEUR PETROLIER BENINOIS”, la nécessité de la restructuration de la SONACOP et l’urgence de la sécurisation du commerce de “l’essence kpayo” ,  furent  amplement  développées et transmises à l’Exécutif…
–  En 2008, au lendemain de la réintégration de la SONACOP dans le patrimoine national, les mesures urgentes pour prémunir l’Entreprise contre  toute forme de malversations, ont été consignées dans le document intitulé SONACOP : LES CONDITIONS D’UN REDRESSEMENT DURABLE ; document  adressé à l’instar de ceux qui l’ont précédé, au Gouvernement et à toutes les “autorités compétentes”.
– En 2009, dans le document publié dans le quotidien “Nouvelle Tribune” du 21/ 12/ 2009 sous le titre : “SONACOP 35 ANS : LES IMPERATIVES  D’UNE  RENAISSANCE” ; l’urgence de la restructuration a été à nouveau soulignée.
–  En 2010, aucune action n’étant entreprise pour éviter que l’histoire ne se répète, j’ai finalisé et transmis au Gouvernement et à d’autres institutions, une étude portant sur  le ” DIAGNOSTIC DU PROCESSUS DE PRIVATISATION DE LA SONACOP “…
– En 2012, pour décourager la systématisation  des dénationalisations, les conclusions de cet important diagnostic ont été publiées dans “Courrier National” du 10/ 08/ 2012, sous le titre: “SONACOP : LES LEÇONS D’UNE PRIVATISATION” ; afin de susciter  la mise en œuvre de réformes capables de sauvegarder les entreprises des secteurs stratégiques.
– En Janvier et Février 2013,  les articles intitulés : “LA SONACOP  DE  NOUVEAU  A  LA  CROISEE DES  CHEMINS”   et  “SONACOP :  PLAIDOYER  POUR UNE RESTRUCTURATION APAISEE”, respectivement publiés dans “l’Economiste” du 30/ 01 et du 01/ 02/ 2013, et dans Fraternité du 09/ 03/  2013 ; pour attirer à nouveau, l’attention de l’Exécutif  sur l’urgence de la mise en  œuvre  de reformes hardies, afin de sauvegarder ce qui pouvait encore l’être…
– En Février 2014, l’article intitulé COMMENT SAUVER LA SONACOP publié dans l’Evènement Précis du 12 Février 2014, pour une éradication des malversations qui se généralisaient…
–  Et enfin cette ultime étude publiée dans “LES 4 VERITES” du 30 Décembre dernier sous le titre : SAUVEGARDE DE LA SONACOP : POURQUOI ET COMMENT? ; et reprise ici sous le titre : LA SONACOP NE DOIT PAS DISPARAITRE ; (POURQUOI ET COMMENT LA SAUVEGARDER)…

CONCLUSION
Alors que tous les avertissements et mises en garde consignés dans de nombreux diagnostics se sont pleinement avérés ; les autorités n’ont jamais daigné prendre en considération les recommandations de cette longue série d’études, exposant de ce fait la SONACOP à de graves “mésaventures” au cours des vingt dernières années ; “mésaventures” qui continuent de la fragiliser au point de l’exposer aujourd’hui à une probable liquidation  juste au lendemain de son 41eme anniversaire…
Si en 1999 la dénationalisation de la SONACOP qui jouissait alors d’une  excellente santé financière, fut contre toute attente, décidée et mise en œuvre en violation délibérée de la “loi N°92-023 du 06 Aout 1992, portant sur les conditions de dénationalisation”, qui dans son article N°07, exclut les entreprises des secteurs stratégiques de toute forme de privatisation ; aujourd’hui près  de huit ans après l’annulation de cette parodie de cession, la SONACOP à défaut d’une restructuration conséquente, risque à très court terme, de faire l’objet d’une mise en concession ; une forme de privatisation qui s’apparente souvent à un bradage…
En reprenant service en Novembre 1990, après un congé sabbatique au cours duquel j’ai créé le cabinet Ewass–Control spécialisé en Assistance en Management et en Perfectionnement en Gestion, j’étais bien loin de penser que je consacrerais plus d’un quart de siècle de ma vie professionnelle de Gestionnaire Polyvalent d’Entreprises Pétrolières et de Consultant, à un long combat pour le maintien de la SONACOP dans le patrimoine national et ce, en dépit de mon isolement sans salaire depuis 2001, pour avoir de tout temps activement soutenu l’inopportunité de sa privatisation. Cette ultime étude portant sur la filialisation de la SONACOP est le  dernier acte de ce long combat.
L’histoire retiendra certainement qu’un cadre de la SONAC   OP, fort de ses aptitudes spécifiques en Diagnostic et en Organisation des Entreprises,  et de sa longue expérience pluridisciplinaire à des postes de hautes responsabilités, a contre vents et marées,  depuis la soutenance en 1985 d’un mémoire de fin de perfectionnement en Management portant sur ” l’APPROVISIONNEMENT DU BENIN EN HYDROCARBURES”, et plus particulièrement depuis la Conférence Nationale, gracieusement produit de nombreuses études pour l’amélioration des performances et la sauvegarde de cette Société hautement stratégique qu’il a contribué à développer …

Par  F. ADAHA EWASSADJA Cadre de la SONACOP
 Consultant en Gestion  –  Chercheur en Gouvernance
Promoteur des Cabinets  Ewass-Control  et  Pétro-Expertises                  
Tel : 2 1 15 08 37 –  E-mail : ewasfel@yahoo.fr
Décembre  2015

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