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Le triomphe de la vérité

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Edito: L’économie verte


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logo journalLors de son récent passage à Cotonou, l’artiste américain Akon a présenté les grandes lignes de son projet «  Akon lighting Africa »  qui a déjà permis de déployer 1500 lampadaires solaires   à Pahou et ses environs ainsi que 2000 kits solaires. Pas plus tard qu’en ce début du mois de décembre 2015, le premier ministre Lionel Zinsou a lancé le projet Lumière Pour Tous destiné à impacter environ quatre millions de personnes pour un montant d’environ 25 milliards de FCFA. Voilà des initiatives centrées sur l’économie verte et dont l’Etat et les acteurs privés vont clairement profiter.
A l’heure où la COP 21 tire à sa fin, acteurs politiques, chefs d’entreprise et même artistes, tout le monde se mobilise autour des enjeux climatiques et de leurs exigences économiques. Autant le dire tout de suite,   l’effervescence climatique n’est en rien d’essence commerciale ou mercantile. C’est un impératif de sauvegarde de la planète dans un monde en pleine déchirure. Mais il y a un fait. La correction des comportements nuisibles à l’environnement génère de nouvelles demandes auxquelles l’industrie tente de s’adapter.
Il y a eu certainement des frontières très fragiles entre la morale et les affaires lorsqu’en juillet dernier le chanteur sénégalo-américain Akon présentait son projet « Akon Lighting Africa ». Car derrière son offre généreuse se profilait une société, Solektra International, dirigée par  Samba Bathily, PDG d’un holding malien et qui était en réalité le prestataire pour lequel s’activait Akon et son aréopage de stars. Solektra a déjà électrifié près de 500 communautés et créé environ 5 000 emplois. À chaque fois, l’entreprise finance un projet pilote, démontre son savoir-faire, puis répond à des appels d’offres. Grâce à ses partenaires, elle dispose d’une ligne de crédit de 1 milliard de dollars (environ 500 milliards de FCFA). Ce qui permet de préfinancer les équipements, souvent peu abordables pour les autorités locales. Cet exemple montre, s’il en était besoin, que l’économie verte est définitivement devenue une filière à explorer.
L’Union Européenne a créé  le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures afin de soutenir l’initiative des Nations unies communément appelée «Sustainable Energy for all». Justement cette initiative de Ban Ki Moon communément appelée SE4ALL   vise à réaliser  un accès universel aux energies renouvelables. Elle est appuyée par le Fonds Vert pour le Climat qui a pu mobiliser en  jusqu’en 2014 environ  61,8 milliards de dollars en termes de financements publics et privés mobilisés par les pays développés à l’appui d’actions climatiques dans les pays en développement, afin de remplir l’engagement pris en 2010 à Cancun. Les pays développés s’étaient en effet engagés à mobiliser  100 milliards USD par an d’ici à 2020 pur faire face aux défis climatiques.  Plus des trois quarts du total estimé des financements climatiques ont soutenu des activités d’atténuation, un sixième environ a été consacré à l’adaptation et une faible proportion a appuyé les deux objectifs.
Mais la question qui se pose est de savoir quelles parts les entreprises de notre pays peuvent prendre dans l’exécution des tâches liées à cette nouvelle économie qui se met en place.  Le groupe des négociateurs africains à la conférence internationale sur le climat (COP21) de Paris souhaite limiter le réchauffement climatique à, au moins, 1,5 degré par rapport à l’ère pré-industrielle à l’horizon 2100 contre un seuil de 2% réclamé par plusieurs autres pays. Il n’est pas décent de signifier qu’il s’agit d’une aubaine dans l’économie réelle. Mais la vérité a besoin qu’on la dise. Les lampes et autres panneaux solaires, les aménagements urbains et périurbains, l’agriculture écologique et toutes ses   potentialités d’exportation sont de nouvelles opportunités  qui doivent être appréhendées par une stratégie publique clairement définie. En un mot, nous devrons capter la manne climatique.

Par Olivier ALLOCHEME

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