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L’ambassadeur Rufin Zomahoun est allé  au domicile du général Mathieu Kérékou décédé le 14 octobre dernier pour non seulement présenter ses condoléances à la famille, mais aussi pour rendre hommage à celui qu’il appelle affectueusement papa. C’était hier jeudi 19 novembre 2015. Au cours de ce passage à la maison Kérékou, l’ambassadeur plénipotentiaire du Bénin près le Japon a d’abord signé le cahier des condoléances avant de s’entretenir avec la veuve, la première dame Marguerite Kérékou. Il a ensuite adressé un message aux enfants et à la famille de feu général Mathieu Kérékou. Selon lui, le président Mathieu Kérékou, « son père », mérite tous les honneurs qui lui sont rendus.  « Car, a-t-il ajouté, il est plus qu’un président ». Voici l’intégralité de sa déclaration.

« Je viens, ce jour, non seulement en tant qu’ambassadeur mais surtout en tant que fils du général Mathieu Kérékou. Et en tant que fils, je suis aussi éploré et je voudrais présenter mes condoléances à toute la famille Madougou Kérékou qui est aussi ma famille en ce sens que mon premier fils que j’aime beaucoup a été baptisé Kérékou. C’est-à-dire que je lui ai donné comme prénom Kérékou. Cela témoigne du degré d’amour que je manifeste non seulement à l’égard du général mais aussi de toute la famille. Une famille à laquelle tous les Béninois doivent quelque chose à quelque niveau que ce soit. Il est alors juste qu’on le célèbre. Je voudrais aussi présenter mes condoléances au Gouvernement du docteur thomas Boni Yayi, à tous les acteurs de ce pays et à tout le peuple  béninois.
Depuis l’annonce du décès tragique du général Kérékou, toute l’Asie et l’Océanie au complet à commencer par l’empereur du Japon, sa Majesté Akihito, le premier ministre Shinzo Abe, le parlement du Japon et toutes les autorités à divers niveaux des pays du Pacifique et j’en passe ont tenu  à se déplacer ou à envoyer leur représentants à la représentation diplomatique du Bénin près le Japon où nous avons ouvert un cahier de condoléances du 19 au 21 octobre dernier. Cela témoigne combien le général Mathieu Kérékou n’est pas qu’une simple autorité béninoise ou africaine. Mais plutôt une figure emblématique, un véritable artisan de paix mondialement reconnu. Le président de la ligue parlementaire Japon-Bénin a même laissé entendre que le général Kérékou est une perle non seulement pour le Bénin, mais pour toute l’Afrique et le monde entier. Les témoignages de ces nombreuses personnes m’ont fait frémir. Ce sont des témoignages émouvants.
Ce que je garde de mon papa est l’onction qu’il a donnée pour ma nomination. Quand le président Boni Yayi est arrivé aux affaires, il a voulu me nommer. Alors, je lui ai dit qu’il me faut aller d’abord demander la permission à mon père. Et quand je suis allé le voir, il m’a dit une seule phrase, accepte ce qu’il te dira de faire. Et c’est de là, j’ai été le premier conseiller spécial du président Boni Yayi pour finir par être là où je suis actuellement. Je voudrais  ajouter que c’est le général Kérékou qui m’a fabriqué politiquement. Il a été le premier à me désigner comme conseiller. Je n’avais que 39 ans. Il m’avait désigné au même titre que le président Émile Derlin Zinsou.
Laissez-moi vous dire que le général, non seulement, était épris de paix, mais aussi, tenait beaucoup à l’unité nationale. Ce qui a fait qu’il a œuvré pour le développement dans toutes les régions du pays. A cause de lui, plusieurs salles de classes ont été construites partout dans le Bénin dont les 204 dont ont bénéficié les départements de l’Atacora et de la Donga. Cela a été fait sur insistance du président Boni Yayi qui a voulu que je lui trouve le financement. Ce qui a été fait grâce à l’appui de nos amis japonais. Il y a eu également la construction d’un hôpital de zone à Allada et bien d’autres actions communautaires qui sont chères au général ».

Propos recueillis par Anselme HOUENOUKPO