Visits: 3

Le Premier ministre, Lionel Zinsou était l’invité de la télévision nationale, le lundi 02 novembre 2015. Dans son intervention, le franco-béninois a exposé sa conception du développement du Bénin et surtout appelé la classe politique au consensus pour la désignation du candidat de la mouvance à la prochaine élection présidentielle.

« Je ne veux pas être un candidat de la dissension, mais plutôt sur la base du consensus », a insisté à plusieurs reprises le premier ministre Lionel Zinsou au cours de l’entretien exclusif, lundi, avec un journaliste de la télévision nationale. C’était en réponse à la question de savoir s’il est oui ou non candidat à la prochaine élection présidentielle du 28 février 2016. L’homme conditionne ainsi sa candidature, craignant de ne pas se retrouver dans le club des « 0% » au terme du premier tour de ce scrutin tant attendu. De façon subtile, il a expliqué que le consensus au sein de la mouvance et dans les autres camps politiques pourrait permettre d’éviter le drame des candidatures inutiles et inopportunes. Il a, à cet effet, donné l’exemple de 2006 où sur les 28 candidats en lice pour le premier tour, plus de quinze ne sont pas arrivés à avoir la majorité des voix même dans leur village natal où dans leur quartier. Dès lors, le Premier ministre soutient que le candidat de la majorité présidentielle doit être issu d’un large consensus. « Ceux qui ont des ambitions au sein du Gouvernement doivent se rappeler le consensus…», a-t-il précisé. C’est pourquoi il n’entend pas s’aventurer sur ce terrain, s’il n’y a pas consensus dans la mouvance. « Je ne veux pas diviser les gens. Il faut le consensus et l’humilité…», a-t-il précisé pour montrer que sa mission première au Gouvernement est d’œuvrer pour le développement de son pays.
«Paix et unité : la plus-value en période électorale » est le thème retenu pour cet entretien avec le franco-béninois revenu de la France où il vivait pour entrer au Gouvernement. C’était, il y a plus de 4 mois déjà. Il a montré qu’il connaît le Bénin dans ses moindres détails et en profondeurs, contrairement aux reproches qui lui sont faits. Dans un premier temps, il a indiqué qu’il est venu apporter sa contribution à l’œuvre de reconstruction nationale aux côtés du président Boni Yayi qui a eu confiance en lui en le conviant à cette noble tâche. Une tâche au cours de laquelle il s’est rendu compte du climat pré-électoral très agité. Ce qui l’amène à inviter la classe politique tout entière à préserver la paix et l’unité nationale. Car, pour lui, cette ambiance préélectorale est la preuve de la vitalité de la démocratie béninoise. Il a toutefois souligné que les acteurs politiques doivent donner plus de confiance au peuple béninois à travers leurs faits et gestes. Sachant que la démocratie au Bénin se trouve au cœur de la prochaine élection présidentielle où la question de sa candidature se pose avec acuité, Lionel Zinsou n’a pas donné une réponse claire à cette préoccupation.
Lionel Zinsou a, dans un second temps, abordé l’épineuse question de l’économie. Il a mis un accent particulier sur l’emploi des jeunes et la lutte contre la pauvreté à travers la gestion saine des ressources nationales. « La croissance n’est pas la solution à tout. Il faut faire travailler les jeunes et gouverner pour tous…», a-t-il expliqué. L’économiste a démontré par des exemples que la jeunesse est une force sur laquelle il faudrait s’appuyer pour booster l’économie nationale, et ce, en lui créant des opportunités. Lionel Zinsou a montré qu’il est un homme de consensus, d’unité nationale et de bonne gouvernance de la chose publique. « Il faut l’initiative du financement des partis politiques. Les populations ne veulent pas que l’argent fasse le chef…», a-t-il ajouté. A l’écouter, on comprend aisément que le premier ministre est pour le consensus et ne saurait s’aventurier dans la bataille présidentielle sans ce dernier.

Yannick SOMALON