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Le triomphe de la vérité

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Edito: Le vivier africain


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logo journalCe lundi 26 octobre 2015, une information est passée presque inaperçue au Bénin, alors qu’elle a fait l’effet d’une bombe en Europe et en Occident en général. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu officiellement que la viande rouge est « probablement » cancérogène. Saucisson, jambon, terrine et autres viandes rouges de charcuterie, ainsi que le porc sont accusés de favoriser le cancer par l’OMS. Celle-ci s’est basée sur plus de 800 études du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), son agence cancer pour prononcer son verdict. Parmi les cancers les plus fréquemment associés à la viande figure le cancer colorectal et dans une moindre mesure les cancers de la prostate et du pancréas.
Pourquoi évoquer ici cette étude ? C’est qu’en fait les Occidentaux sont en train de découvrir eux-mêmes les tares de leur industrie. La  mal-bouffe européenne issue de la standardisation des goûts au niveau mondial pour le bénéfice d’une poignée d’industriels sans scrupule, est en train de ruiner l’image de l’industrie occidentale, ne serait-ce qu’au plan alimentaire.  Aujourd’hui encore, les produits africains font les frais de cette standardisation. Des normes érigées simplement pour écarter les produits africains sont en train de tomber les unes après les autres, favorisant du coup d’autres alternatives.     L’exploitation intelligente de ces alternatives va créer des niches porteuses de valeur ajoutée à tout industriel désireux d’investir dans son pays.
Il y a quelques mois, j’ai effectué une étude sur l’ananas, depuis la production jusqu’à la consommation, en passant bien sûr par la transformation et la commercialisation. Et j’ai pu réaliser que seulement 2% des quantités produites au Bénin sont exportées, du fait des normes de qualité délibérément érigées par l’Europe, normes que presque aucun pays ne respecte dans le monde, pour la simple raison  qu’elles ne tiennent aucun compte de la réalité. L’instauration de normes arbitraires est une vieille ficelle commerciale dont les Européens ont toujours usé, et qui finit par se retourner contre eux-mêmes.
Prenons le cas de notre huile de palme. Dans le souci de bloquer l’huile de palme venant d’Asie du Sud d’abord et d’Afrique maintenant, l’Union européenne a préféré empoisonner sa propre population… en autorisant la consommation de l’huile de colza. Or, cette huile a été interdite presque partout dans le monde, même en Europe dans les années 60 pour la consommation humaine à cause de sa forte teneur en deux poisons : l’acide érucique et les glucosinolates. On constate ainsi que lorsqu’une marchandise peut être une menace pour les produits européens,  on trouve toujours un moyen pour l’enrayer, en érigeant des normes astucieuses. Ainsi en est-il de notre huile de palme qui a été vilipendée pour les mêmes raisons.  On cite des pseudo-recherches qui démontreraient qu’elle est dangereuse pour la santé et qu’il faut la traquer sur les emballages au supermarché. Il y a même un label « sans huile de palme » créé par l’un des plus grands groupes agroalimentaires européens, Findus France.
Bien sûr, Findus France a remplacé l’huile de palme par de l’huile de colza, dix fois plus toxique.  Résultat, Findus France a fini par couler, parce que les consommateurs n’ont pas été dupes. Ils ont découvert la dangerosité de l’huile de colza dont on vantait les mérites. En ce mois d’octobre 2015, Findus France a été racheté par son principal concurrent, le groupe Nomad Foods.
Et ce qui est valable pour l’agroalimentaire l’est aussi pour d’autres secteurs, comme l’industrie chimique. Le monde découvre de plus en plus par exemple que de nombreux pesticides sont cancérigènes. C’est le cas par exemple du glyphosate.
Il,  l’herbicide le plus utilisé au monde. C’est  un désherbant total foliaire systémique, c’est-à-dire, un herbicide non sélectif absorbé par les feuilles et ayant une action généralisée, autrefois produit sous brevet, exclusivement par Monsanto à partir de 1974, sous la marque Roundup.  Aujourd’hui, toute entreprise offrant des alternatives à ce produit en Afrique ferait de bonnes affaires.
Ici réside en effet l’aubaine. Les Africains qui ont passé ces derniers siècles d’esclavage et de colonisation à penser que le meilleur vient d’Europe, découvrent avec ébahissement qu’ils se sont  trompés. Les hamburgers et autres viandes transformées dont raffole une certaine élite africaine, vont laisser place à de nouveaux produits africains.   Le climat de méfiance vis-à-vis de l’industrie européenne va s’accroitre, tout au moins dans l’agroalimentaire où les industriels africains seront bientôt les rois, pour ceux qui veulent éviter de dangereux cancers.

 

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