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Colonel de l’armée et fonctionnaire des Nations Unies à la retraite, Agboéssi Noumonvi Cloubou était l’invité de l’émission  ‘’Ma part de vérité’’ de ce dimanche 18 octobre 2015. Il a fait un diagnostic de la vie sociale économique et politique du Bénin et pense qu’il y a assez de choses à faire afin que le Béninois soit fier.
« La question de l’émulation au Bénin ». C’est le thème central autour duquel s’est portée l’émission ‘’Ma part de Vérité’’ de ce dimanche sur Golfe Tv Africa. A l’entame, il  a déclaré    que la silhouette du colonisateur plane toujours sur l’administration béninoise et sur le quotidien des Béninois, à travers les manières de faire. « Aucun projet n’est conduit à terme dans le pays. Les papiers ram, les stylos, les tickets-valeurs qu’on emporte, même la conscience des populations est détournée », a laissé entendre Agboéssi Noumonvi Cloubou. « Tout ce que nous faisons est copié, c’est l’étranger qu’on adule, qu’on suit, qu’on considère alors que nous avons toutes les compétences nécessaires pour la production de tout ce que nous consommons », a rappelé l’invité. Il a justifié ses propos par le fait qu’en période électorale, le Gouvernement aurait décidé de ne plus contrôler le port de casque à moto à cause de la campagne électorale. Cette manière de faire, selon lui, est un détournement de conscience des populations à des fins électorales. L’analyste socio-politique, le militaire et fonctionnaire  des Nations Unies n’a pas occulté la question de la corruption. Il pense qu’au départ, c’était une pratique pour accélérer un service demandé, puis cela s’est élargi vers les affinités politiques et ethniques « mon frère, mon cousin », etc, a-t-il expliqué. Ce qu’il désigne d’ailleurs par ‘’sectarisme politique et religieux’’. Agboéssi Noumonvi Cloubou pense que tous les Béninois sont complices de cette pratique et comme l’exemple de 1972, il estime qu’au lieu de couper la tête de deux ou trois personnes, « il faut couper la tête à tous les Béninois ». Parlant de l’affaire ICC, il pense  qu’il faut une solidarité nationale pour rembourser  les spoliés, ne serait-ce qu’à hauteur de 50 voire 70%. En ce qui concerne les logements, il propose une banque de l’habitat digne du nom qui pourra proposer des logements de grand standing, des logements moyens, des logements ordinaires ou  simples à travers des prêts remboursables à long terme. Agboéssi Noumonvi Cloubou exige l’organisation d’une conférence économique et de pardon et qu’il faudrait former la jeunesse de façon à faire d’eux des incubateurs dans tous les domaines. La proximité du Nigéria est un avantage pour le Bénin, selon l’invité qui pense que le Gouvernement doit revoir sa politique frontalière afin d’optimiser la position géographique du Bénin. Il soutient aussi que seul l’Etat est capable de créer les conditions de l’émulation « sans quoi, on ne peut être fiers d’être Béninois ».

Yannick SOMALON