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Le triomphe de la vérité

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Course à la magistrature suprême: Patrice talon, un capitaine d’industrie pour la Marina


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Patrice Talon epLes propos passent en boucle dans la rubrique Nos archives sur une radio périphérique de Cotonou. Ils sont prononcés par l’un des anciens premiers ministres du Bénin. En mots rapportés, ces propos disent ceci :« Monsieur Patrice Talon est un capitaine d’industrie. Si le Bénin pouvait en compter une dizaine comme lui, le pays serait sauvé».
Voilà une réflexion qui pourrait paraître banale si elle émanait du Béninois lambda. Mais, mise dans la bouche d’un ancien premier ministre qui, de surcroit, a dirigé d’importants départements ministériels avant d’atterrir à la primature, elle prend un relief beaucoup plus affiné.
Loin d’être flatteurs, ces gentils mots sont tout simplement la reconnaissance d’un statut qu’incarne Patrice Talon depuis qu’il a porté la filière cotonnière du Bénin au firmament de sa réussite au point d’en avoir fait, l’espace d’une année après la Conférence nationale de février 1990, le premier producteur d’or blanc en Afrique, à tout le moins au sud de sa zone sahélienne.
Il n’est donc plus besoin d’épiloguer sur la capacité de l’homme d’affaires à diriger ni sur celle de son génie en matière de réussite. La seule question qui vaille est celle de savoir si l’homme peut désormais réussir au sommet de la politique ce qu’il a déjà concrétisé en affaires.
Pour autant, il se trouve encore quelques sceptiques parmi la dizaine de millions d’habitants que compte le Bénin, qui affichent une étonnante frilosité dès qu’on leur demande si un homme d’affaires peut valablement briguer le fauteuil de la Marina. Pour cette frange de l’électorat, un plongeon dans l’histoire est nécessaire.

Jimmy Carter, Georges Bush…père et fils
En 1974 déjà, au lendemain de l’impeachment qui a sonné le glas de Richard Nixon au terme du terrible scandale du Watergate, le monde entier a vu venir à la Maison Blanche un grand producteur de cacahuètes : Jimmy Carter. Un chroniqueur du Washington Post écrira bien après l’élection, que le nouveau Président était plus connu des américains comme un grand fermier milliardaire que comme un leader gagnant chez les Démocrates.
Plus tard et toujours au pays de l’oncle Sam, un certain Georges Bush a quitté son Texas natal en abandonnant ses revenus pétroliers colossaux, pour briguer et gagner à son tour le droit d’occuper le célèbre bureau ovale. Plusieurs années plus tard, c’est son fils Georges W. Bush qui lui succèdera, avant que Barack Obama s’installe en 2008.
Aux Etats-Unis, ces candidatures et élections n’ont ni surpris ni offusqué personne. Mieux, leur avènement a plutôt fait bondir les valeurs boursières sur l’ensemble de la planète financière. Et c’est sans aucune gène que Donald Trump, un autre multimilliardaire en dollars s’est lancé dans la course à la prochaine élection présidentielle américaine avec ou sans l’investiture du Parti Républicain.
Au chapitre de l’accession des hommes d’affaires au sommet du pouvoir politique, l’Europe a également fait son expérience. Le cas le plus connu fut l’arrivée en fanfare du richissime et magnat des médias, Silvio Berlusconi, à la tête de l’exécutif en Italie, avant sa chute provoquée par son goût effréné pour la corruption et ses fréquentations calamiteuses avec la haute mafia sicilienne et napolitaine.
En Afrique où le phénomène paraît plutôt nouveau, les hommes d’affaires se sont toujours illustrés dans des rôles de mécènes ou de sponsors pour les partis politiques, sans jamais vraiment se baigner dans la marre des partis, préférant tirer de loin les ficelles au départ, pour espérer en cas de victoire de leurs poulains, tirer les marrons du feu.
Il est arrivé plus d’une fois qu’à ce jeu, bon nombre de sponsors électoraux se soient mordu les doigts car très souvent, une fois leur « marionnette » installée, celle-ci leur ferme tout accès aux marchés publics, ou alors quand elle se veut généreuse, elle redistribue la manne obtenue aux travers de parcimonieux biberons.
Au Bénin et pour la présidentielle de 2016, la donne va changer puisque des hommes d’affaires dont Patrice Talon vont se jeter à l’eau, avec beaucoup d’ambition en poupe et une très grande envie de gérer la patrie autrement. L’annonce d’un tel projet a été faite au cours de l’entretien qu’il a accordé à deux télévisions béninoises le 17 août dernier, entretien relayé par plusieurs autres médias.

Débat politique, activité économique : pas d’antinomie
Quand on demande à Patrice Talon ce qu’un homme d’affaires peut bien aller chercher en politique, l’homme répond sans ambages : « Contribuer au débat politique et exercer une activité économique ne sont pas antinomiques….L’opérateur économique que je suis ne peut donc s’exclure du débat politique ».
Et plus loin, il poursuit : « Je suis profondément attaché à la démocratie et j’ai grand plaisir à prendre part à sa consolidation. Le parcours d’opérateur économique qui est le mien n’a pu se faire que dans ce contexte. Je ne peux donc me garder de promouvoir ce vecteur qui m’a permis de me réaliser moi-même ».
A ceux ou celles chez qui un engagement de Patrice Talon pour la Marina en 2016 suscite encore une surprise feinte, l’histoire récente de l’entrée des hommes et femmes d’affaires en politique est là pour remettre les souvenirs en place.
Au risque d’en oublier, on peut tout de même en citer quelques-uns : Séfou Fagbohoun, Sévérin Adjovi, Issa Salifou, Edmond Agoua, Yibatou Sanni Glèlè, Veuve Amoudatou Gbadamassi, Maxime Houédjissin, le regretté Anani Abimbola, Francis da Silva… Si l’entrée de ces hommes et femmes d’affaires dans l’arène politique n’a suscité aucun remous ni réprobation en son temps, il n’y a donc pas à rougir d’apprendre qu’un homme d’affaires de plus entre en scène pour la présidentielle de 2016.
Plutôt que de s’étonner ou de faire semblant de s’étonner de la candidature d’un homme d’affaires pour briguer le fauteuil présidentiel, la logique idéale du raisonnement voudrait que les incrédules disent plutôt : si ces hommes et femmes ont pu réussir dans leurs affaires, pourquoi diantre n’iraient-ils pas réaliser au sommet de l’Etat ce qu’ils ont su faire avec brio pour le rayonnement de leurs propres entreprises !

Les galons visibles :plutôt un atout pour gérer un pays
Une semaine après son interview du 17 août à des journalistes béninois, Patrice Talon a davantage précisé sa pensée. A Christophe Boisbouvier, le grand journaliste de Radio France Internationale qui lui demandait si son statut d’homme d’affaires ne serait pas un handicap pour son ambition en 2016, l’homme a réagi par ces propos : « les galons visibles d’un chef d’entreprise sont plutôt un atout pour la gestion du pays ».
Quand on sait que la constitution du Bénin n’interdit à aucun homme ou femme d’affaires de prendre part à l’exercice du pouvoir dans toutes ses formes ;
Quand on sait que le partenariat public-privé dont on rebat les oreilles au bas peuple à longueur de journée ne peut se concrétiser sans la participation et même l’implication de tous les acteurs économiques et en premier lieu leurs plus hauts responsables et décideurs ;
Quand on sait enfin qu’un homme ou une femme d’affaires ne peut continuer indéfiniment à se comporter en spectateur passif des fourberies et des goinfreries de vils prédateurs à qui l’on prête le monopole de l’intelligence perfide, la seule action qui vaille quand on est patriote, c’est de frayer un passage à son destin, en mettant son courage en bandoulière pour la bataille de 2016. Patrice Talon appartient sans doute à cette race de battants qui ont envie de redonner aux Béninois le goût et la détermination de se battre pour redresser un pays qui se meurt.

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