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Le triomphe de la vérité

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Surpris en train de vendre ses CD dans la rue: Pipi Wobaho accuse les distributeurs


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Pipi WobahoLe vendredi 11 septembre 2015, Pipi Wobaho est bien présent aux abords de la voie pavée qui mène au CEG Godomey. Il n’y était pas pour un spectacle mais pour vendre son nouveau film intitulé «La nivaquine dosée». Sifflet à la bouche, l’humoriste n’hésite donc pas à arrêter les passants pour leur demander de se procurer ses œuvres. Invité à s’expliquer, il pointe du doigt les distributeurs.
L’Evénement Précis : Depuis deux ans déjà, on remarque que vous vous mettez en personne aux abords des rues pour vendre vous-mêmes vous films. Qu’est-ce qui se passe ?

Pipi Wobaho : Si nous avons décidé de vendre nos CD nous-mêmes dans la rue, c’est parce que nous avons constaté que les distributeurs ont décidé de nous ruiner. Imaginez qu’ils nous obligent à leur vendre les CD timbrés, c’est-à-dire, protégés à un prix de 550 FCFA. En faisant un petit calcul, à la fin, ce n’est que 150 FCFA qui reviennent comme bénéfice à l’artiste lui-même. Quand je parle de dépenses, j’y mets les timbres du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins qui sont à 200 FCFA, les jaquettes sont à 60 FCFA, la duplication du CD qui est à 175 FCFA. Pour survivre, nous avons donc décidé de rompre le contrat que nous avons avec les distributeurs. Car, on ne peut pas dépenser des millions et laisser d’autres personnes bouffer.

Si nous vous comprenons bien, cela voudra-t-il dire qu’on achète plus vos œuvres en gros ?
Non, ce n’est pas ça. Nous-mêmes, on a fini par adopter une stratégie. C’est-à-dire que si j’ai produit 10.000 exemplaires de mon film, je me mets moi-même dans la rue pour écouler au moins 5.000 exemplaires pour rentabiliser directement mon investissement. Après ça, je peux accepter vendre les 5.000 exemplaires restants aux distributeurs. Maintenant, si par la suite,  j’ai un autre stock et je me sens capable de l’écouler moi-même, lorsqu’un distributeur vient en acheter, je lui dis simplement que tout est fini. C’est une stratégie que nous avons fini par trouver pour sauvegarder ce que nous savons faire. Sinon, la vérité, c’est que ça ne va pas du tout. Il y a même des distributeurs qui exigent de payer les CD à crédit. Nous avons compris qu’ils ont décidé de nous embêter et nous-mêmes on a pris nos responsabilités.

Mais beaucoup estiment que venir vendre au bord de la voie est du déshonneur. Parce qu’ils estiment que le niveau que vous avez atteint actuellement dans le secteur ne vous permet plus de faire certaines choses. Qu’en dites-vous ?
Pour vous dire la vérité, je suis très fier de vendre moi-même mes œuvres sur la voie. Car, la vérité, si vous êtes nommé aujourd’hui ministre et prétextant de cela, vous qui aviez été menuisier, vous abandonnez complètement votre métier, le jour où vous allez être déchu de votre poste ministériel, vous allez vous mordre les doigts. Même si je suis milliardaire, je ne cesserai jamais de faire ce que j’ai appris au départ. Je suis un artiste bien connu comme vous le dites, mais ça ne m’empêche pas de venir vendre au bord de la voie pour rentabiliser mon investissement. Il n’y a pas de honte à chercher de l’argent. C’est un conseil que je donne à tout le monde.  Il y a des confrères à moi, se disant stars, préfèrent rester chez eux et subir le dictat des distributeurs. Moi, je ne ferai pas ça. Le jour où nous allons faire le décompte final, ils verront qu’ils ont tort.
Autrement dit, Pipi Wobaho sera toujours dans la rue pour vendre, lui-même, ses œuvres.
Chaque  fois que j’aurai sorti un album et que j’aurai le moindre temps, je n’hésiterai pas à venir vendre dans la rue. La vérité, j’ai tout programmé dans ma vie. Vous allez remarquer que je sors souvent mes films pendant les vacances. Après les vacances, je me consacre à d’autres activités.

Quelles  sont ces autres activités ?
Non, je ne veux pas me mettre à citer tout ce que je fais. Ce qu’il faut retenir, c’est que je ne suis pas un artiste tout court. Je suis  pratiquement dans tous les domaines d’activités. Car, quand vous avez encore la force de vous battre, il faut le faire. Et lorsque vous allez vieillir, vous pouvez récolter les fruits. C’est ce que j’essaie de faire chaque jour.

Nous allons parler un peu de votre dernier film intitulé «Nivaquine dosée». Faites-le découvrir à votre public
C’est un film qui a été réalisé à partir des faits de société. Il s’agit d’une histoire de famille. En termes clairs, il s’agit de l’impuissance de l’homme. Vous pouvez avoir tout l’or du monde, lorsque la femme sent que vous n’avez plus la possibilité de tenir des relations sexuelles avec elle, sachez qu’elle va vous déclencher la guerre. Et c’est ce que j’ai essayé de véhiculer comme message dans ce film.

Pipi Wobaho a-t-il vécu cette situation ?
(Large sourire….) Non, jamais. Je ne peux même pas avoir une telle maladie. Malgré mes 50 ans révolus, je continue d’être bien viril sans prendre aucun médicament. Donc, je n’ai pas ce problème-là.

Combien d’enfants avez-vous déjà ?
(Ecarquillement des yeux pour marquer son étonnement) : Je ne dis jamais ça. Je ne veux pas m’attirer la sympathie des sorciers.

Combien de femmes avez-vous alors ?
Ça, je ne le dirai pas non plus. Ce que vous pouvez retenir, c’est qu’actuellement, mon problème n’est pas les femmes. C’est l’argent d’abord. Tu ne cherches pas d’argent et tu fabriques en désordre des enfants et accumules des femmes,  tu risques de fabriquer des braqueurs pour la société.

Un message aux fans ?
Je prie pour ceux qui m’aiment et ceux qui me haïssent aussi.

Propos recueillis par  Donatien GBAGUIDI

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