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Elu président par ses pairs à la tête du Mouvement pour la Reconstruction du Bénin (MoReB), l’honorable Orou Gabé Orou Ségo a reprécisé leur position par rapport aux élections présidentielles de février 2016. Après le diagnostic de la situation actuelle, Patrice Talon est l’homme idéal pour l’alternance au pouvoir en 2016. Il nous donne, à travers cet entretien, les raisons de ce choix et pense que les contentieux entre Talon et Boni Yayi vont, en réalité, en faveur du prochain président de la République du Bénin.  

L’Evénement Précis : Pourquoi, selon vous, le Mo.Re.B n’est pas un mouvement de plus ?

He Orou Gabé Orou Ségo :
La situation actuelle que traverse notre pays, faite d’absence de morale, d’amour du prochain, de manque de confiance en soi, le tout couronné par une ambiance délétère sur le plan matériel et financier devrait interpeler tout acteur de la société. Les membres du Mouvement pour la Reconstruction du Bénin ont fait la remarque que les acteurs de la politique, au lieu d’avancer dans le sens du développement prospectif, ont  passé ces dix dernières  années à s’éloigner de l’essentiel. Ceci,  à travers les actes qu’ils ont posés tous les jours, à savoir, la mal gouvernance, la chasse aux sorcières, l’égocentrisme, le népotisme, le régionalisme, la gabegie, le manque de confiance en ses propres capacités et en celles de ses frères et enfin le non-respect de nos textes fondamentaux et des décisions issues de l’historique conférence des forces vives de la nation. Toutes ces dérives  invitent à une réflexion approfondie pour une thérapie de choc, d’où la naissance du Mo.Re.B. Vous conviendrez avec nous que le Mo.Re.B ne saurait être un mouvement de plus.

Quelle est la stratégie à mettre en place afin d’atteindre la population face à l’idéologie proposée par le Mo.Re.B ?
En dehors du plan stratégique formel que nous ne saurions exposer ici, le MoReB entend reposer ses actions sur la formation des populations à travers les mass-médias et les conférences.

Parlant de la reconstruction du tissu social, quels sont aujourd’hui les exemples d’abus des principes démocratiques qui fâchent et pour lesquels il faut se battre ?
Le Mo.Re.B ne saurait remuer le couteau dans la plaie. Ce que nous vivons au quotidien en dit long. Et d’ailleurs pourquoi en ajouter encore plus aux peines de la population qui déjà souffre assez ?

Je vous retourne la question que vous posez dans votre déclaration : avec la situation actuelle, quel est le devenir de notre cher et beau pays, le Bénin ?
Le Mo.Re.B n’a pas la culture du négativisme. Nous sommes convaincus que le peuple tout entier se lèvera comme un seul homme pour dire « assez !». Ainsi nous pourrons emprunter le chemin de la lumière.

On vous connaissait partisan de l’Alliance pour un Bénin Triomphant (ABT). Pourquoi aujourd’hui Patrice Talon ?
J’ai quitté l’Alliance pour un Bénin Triomphant à l’image de certains  membres du Mo.Re.B et de bien d’autres cadres qui ont fini par comprendre que ce regroupement n’a rien d’une formation véritablement politique pouvant induire le développement tel que nous le percevons pour le Bénin. Ce sont les membres du Mo.Re.B qui, à l’unanimité, ont désigné Patrice Talon comme le meilleur choix pour 2016. Les raisons qui fondent ce choix sont nombreuses, à savoir, l’échec des politiques de 1960 à 1972, celui des militaires de 1972 à 1990 et ensuite l’échec des banquiers, financiers et économistes de 1990 à nos jours. La qualité de l’homme à travers ses prises de positions et ses actions, l’exemple du self made man que l’intéressé peut inculquer à notre jeunesse, l’exemple de la culture du pardon et de la tolérance qu’il représente ; et mieux, le seul à même de faire face efficacement au régime en place. Je vous le répète, Patrice Talon est aujourd’hui pour le MorReB le choix le plus crédible pour 2016. Nous y sommes engagés et nous irons jusqu’au bout quelles que soient les difficultés.

Pensez-vous que ses problèmes avec Yayi  Boni ne vont pas encore impacter le pays ?  
Nous pensons que ses problèmes avec Yayi Boni vont impacter positivement le pays grâce aux qualités de notre candidat.  D’ailleurs, nous n’avons aucune raison de douter de leur pardon réciproque.
Je m’en voudrais de finir l’entretien avec vous sans vous demander votre avis sur trois sujets de l’actualité, à savoir, primo la décision DCC 015-165 de la Cour constitutionnelle sur l’âge requis pour être candidat à l’élection présidentielle.
Le Bénin traverse aujourd’hui la même situation que celle  des années 89 et 90. Nous espérons que nos sages, à l’image de Monseigneur de Souza, seront à la hauteur de leurs responsabilités pour nous éviter le pire.
Au sujet de la loi sur les 60 ans d’âge pour aller à la retraite.
30 ans de service  ou 60 ans d’âge  n’est pas une nouvelle loi. L’Etat communicateur aurait pu se rendre utile en ce sens.
L’élection de l’honorable Ahouanvoébla à la tête du COS Lépi.
Le Mo.Re.B considère le COS Lépi  comme contraire au principe de séparation des pouvoirs. En effet, comment comprendre que des députés qui  sont sensés voter les lois et contrôler l’action gouvernementale se retrouvent à partager les prérogatives de l’exécutif ? Quelle efficacité et efficience  pouvons-nous obtenir d’un pareil cumul ?

Avez-vous un appel à lancer aux Béninois ?
Tout en vous remerciant pour l’initiative de cette interview, nous exhortons les Béninoises et Béninois à la culture de la croyance en leurs capacités, à avoir de la confiance et de l’amour pour eux-mêmes, pour leurs frères et pour le pays. Ainsi, notre pays s’en sortira reconstruit.

Entretien réalisé par Yannick SOMALON