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Qu’il vous souvienne, qu’après la débâcle d’Amoros lors des dernières campagnes éliminatoires de la Can 2015, Omar Tchomogo était au chevet des Ecureuils pour achever l’œuvre dont l’issue, c’est-à-dire l’impasse, était quasi certaine. Nous voilà encore avec Omar, l’ex-international pour présider aux destinées des Ecureuils. Mais cette fois- ci, dans un contexte différent avec un enjeu et un défi qui ne s’apparentent guère à la dernière édition.
En effet, tout choix répond à une logique. A propos de ce dernier, j’ai jugé utile de partager avec les amoureux du cuir rond béninois mon approche.
Elle s’articule autour de deux points.
1. L’AFFRANCHISSEMENT OU NON DU COMPLEXE D’INFERIORITE
Avez-vous l’ambition de gagner la Can une fois dans votre vie ? Plus de soucis. C’est simple comme recette. Partez vite et très vite à la recherche de cet oiseau rare soit extrait de l’anonymat et de l’incognito ou « nimbé de sa gloire du passé ».
Etant économiquement, politiquement et sociologiquement « sous-développés », il n’est plus à douter non plus de notre « sous-développement » footballistique.
Par conséquent, le salut ne peut qu’être de provenance, d’origine extérieure. Il ne vit donc pas sous nos latitudes : il est ailleurs, il vient d’ailleurs, il est hors-Afrique, loin d’Afrique, extra-Afrique.
• De ce fait, il est inactuel et inenvisageable de porter le choix sur un talent endogène au motif que par essence, il n’a pas dans ses gênes ni le phénotype, ni le génotype conformes au canon de la gloire et du triomphe.
• Ils sont nombreux à penser que sans l’onction, la science, la compétence et l’expérience des Troussier, Alain Giresse, Hervé Renard, Claude Le Roy etc .. remporter la Can, ce ne serait qu’une vue de l’esprit, un rêve saupoudré d’illusions suicidaires.
• Avec l’effet amnésique, on oublie souvent la perspective contraire qui tord le cou à la loi sacro-sainte de l’hégémonie éternelle des sélectionneurs expatriés.
• On est en droit de se réjouir d’avoir dans le panthéon du football africain des légendes comme Stephen Keshi ( Nigéria)/ Gouari ( Egypte), Yéo Martial ( Côte d’Ivoire)….
• Ce qui prouve par ailleurs que des valeurs endogènes existent à profusion moins onéreuses, moins friandes des prodigalités, capables de travailler dans des conditions approximatives pour relever des défis apparemment insurmontables. Le Bénin n’est pas aussi un parent pauvre en la matière.
• TCHOMOGO, UNE VALEUR MONTANTE
Dans son éditorial du 12 Juin 2015, Olivier Allocheme écrit: « … il est nécessaire, aujourd’hui plus qu’hier, de donner une chance à notre génie, en acceptant de faire confiance aux Béninois dans tous les secteurs, quel que puisse en être le prix ».
De ce point de vue, la nomination d’Omar Tchomogo est un choix conséquent, réfléchi et raisonnable.
Qu’on ne se méprenne pas sur ma personne. Entendons-nous, je ne suis pas adepte encore moins partisan d’un nationalisme de mauvais aloi.
Je suis citoyen de l’universel allergique au racisme, à la xénophobie, à l’ethnocentrisme et toutes les idéologies déshumanisantes.
Si je plaide en faveur de Tchomogo, c’est pour les raisons que voici :
• Tchomogo était et demeure un praticien des choses footballistiques : il continue encore de fourbir ses armes.
• L’Environnement des Ecureuils ne lui est pas étranger
• Homme d’éthique, Tchomogo n’a pas la réputation de footballeur sulfureux, défrayant tristement la chronique
• Patriote, Tchomogo a la patrie dans les veines: respect des couleurs nationales
• Tchomogo ne pèse pas sur le budget national (donc pas un entraineur à donner de tournis aux contribuables. Toutefois, la nation gagnerait beaucoup en crédibilité et en respectabilité en engageant une réforme relative à la revalorisation des sélectionneurs locaux)
• Tchomogo dans le contexte de la crise à plus d’aficionados que de détracteurs.
• Le culte de l’éphémère ne fait pas les grands hommes, disait l’autre. Dans ce sens, une vision sportive inscrite sur la trajectoire du temps est promise à coup sûr au succès. Dès lors, le choix de Tchomogo se donne à voir comme l’apologie d’une nouvelle philosophie sportive dont l’expression, la lisibilité et la visibilité seraient l’adhésion à la praxis du risque et de l’audace. En vérité, il nous faut du défi pour grandir, du dépassement pour sortir de l’ornière. Sans la culture des causes nobles, la stagnation dans l’approximatif, dans les raccourcis, dans les chaînes de la honte, de la fatalité et du cycle permanent des échecs nous collera toujours à la peau et à l’esprit.
• Bref avec un peu de confiance et d’audace, nous comprendrons dans le futur que le choix de Tchomogo sera pour le monde sportif béninois, et à mon sens, une politique footballistique réduite aux acquêts.
C’est ce que je pense. C’est ce que je crois. Je peux me tromper
Père Jean-Marie Harry Houézo.
Prêtre Eudiste, curé Ste Thérèse Godomey
Houe_cjm@yahoo.fr