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Le triomphe de la vérité

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Edito: Yin wè zéro


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La longue tirade du Yinwè, devenue le sobriquet favori de Boni Yayi dans le pays, est en passe de tourner à un label d’idiotie. Alors que le Chef de l’Etat a clamé haut et fort pendant les campagnes électorales qu’il est la source de l’eau, le grand donateur d’électricité, celui qui dispense les routes et les pistes de desserte rurale, le pays qu’il dirige fait face au  triptyque des trois E : pas d’Electricité, pas d’Eau, pas d’Essence. C’est un cercle infernal où s’enfonce le pays, sans qu’une issue soit encore possible. Il suffit d’entendre le cri de détresse du DG SBEE pour s’en convaincre, le bout du tunnel n’est pas pour demain. Après avoir donné le courant à gauche et à droite aux côtés du Chef de l’Etat, dans le seul dessein de jeter de la poudre aux yeux des pauvres populations analphabètes et ignorantes, Camille Kpogbémabou vient dire aujourd’hui que la société est en déficit d’énergie à distribuer. Que la faute est au Nigeria, à la Côte-d’Ivoire et au Ghana, qui ont coupé leurs exportations électriques vers le Bénin. Qui donc n’a pas envie de croire un Directeur général qui dit surtout que les turbines à gaz vont désormais tourner 24heures sur 24 ?  Personne.
Seulement, la potion est amère. L’obscurité noire des délestages et leurs cortèges de malheurs pour les artisans et les travailleurs de tous les secteurs, constituent des menaces pour le Chef de l’Etat lui-même. Il faut qu’il le sache : l’aggravation de toutes ces crises pourrait précipiter la rue dans un nouveau face-à-face avec les forces de l’ordre.
Hier encore, une bonne partie du pays était plongée dans le noir, après une journée de délestage. Ce sont les artisans (soudeurs, coiffeurs, rebobineurs…) qui sont touchés de plein fouet. Quant aux tenanciers de bars et autres poissonneries, c’est pratiquement l’enfer. Beaucoup mettront la clé sous le paillasson, si la crise perdure.
Il y a à peine quelques semaines, l’ambassadeur du Bénin aux Etats-Unis, à la suite d’une énième visite sur le site de Maliagléta, nous avait pourtant rassurés qu’il n’y aura plus jamais de délestage au Bénin. Omar Arouna y était allé pour voir les responsables des turbines muettes de Maliagléta, au terme d’âpres négociations devant définitivement ouvrir les vannes pour concrétiser enfin le projet. Que non ! C’était des propos de campagne électorale. Rien n’a pu dissuader ces autorités à ce niveau de responsabilité, de se livrer à toutes ces grimaces, pour des résultats qui frisent aujourd’hui la catastrophe.
Pas d’Eau, pas d’Electricité, pas d’Essence. La coupe est bien pleine, et il s’est trouvé quelques esprits particulièrement perspicaces pour demander que les Cotonois s’organisent pour exiger des comptes au gouvernement. Ils  commenceront par sortir leurs lampions pour se faire entendre et voir des pouvoirs publics… L’explosion sociale n’est pas loin.
La crise énergétique n’aurait pas pu atteindre ce degré d’exacerbation, s’il n’y avait eu la grande déconvenue d’un Chef d’Etat distribuant allègrement les fausses promesses aux populations médusées. Fausses promesses d’une électricité qui n’existe pas en quantité mais que l’on distribue de village en village au nom de la politique. C’est là en effet où le Chef de l’Etat a carrément trainé dans la boue l’image présidentielle, même dans les hameaux les plus reculés où on vénère jusqu’ici le Président de la République. Il ne pouvait y avoir un plus cinglant démenti à ses promesses de campagne que ce délestage sauvage et sans issue.
Dans cette situation, c’est  surtout le cas des élèves et des étudiants en pleine préparation de leurs examens de fin d’année, qui préoccupe le plus. Beaucoup y trouveront le prétexte de leurs mauvais résultats.
Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’essence. Et il faut y ajouter : pas d’internet. Et pourtant l’espoir va venir de nos souffrances. Il faut espérer en effet que la tournure  dramatique et nationale de la crise puisse obliger à des solutions radicales pour le futur. Ayant épuisé leurs forfaitures, les autorités pourraient se tourner vers des alternatives salvatrices dès cette semaine. Car nous avons désormais le dos au mur, sans d’autre possibilité que d’inventer un nouvel horizon.

Par olivier ALLOCHEME

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