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Le triomphe de la vérité

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Edito: Les déboires de Christian


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Deux malheurs successifs ont frappé Christian Sossouhounto en l’espace de deux semaines. Il a d’abord échoué aux législatives du 26 avril et il vient d’être exclu de son parti, la RB.
Le ministre de l’urbanisme a quelque peu « cherché » ce qui lui arrive. Il a ostensiblement refusé de quitter le Gouvernement. Ostensiblement, parce que face aux injonctions de son parti, il avait le choix entre rester tout en faisant le niais et rester en faisant du bruit. Sa réponse au parti, formulée dans une lettre qui a circulé dans les médias, montre qu’il a fait l’option de la fronde ouverte. Christian Sossouhounto a fait le choix de l’affront. Affront d’autant plus que, pour la première fois depuis de nombreuses années, un homme de l’entourage direct de Léhady tenait tête à celui-ci, en disant un non formel. C’est encore plus saisissant lorsqu’on sait que le ministre de l’urbanisme est le disciple le plus attitré du président de la RB. Il a choisi la rupture et devait en subir les conséquences.
Mieux (ou pire), Christian Sossouhounto est allé aux législatives en s’alignant sur la liste FCBE dans la quinzième circonscription électorale. On pensait, le ministre aussi sans doute, qu’avec un peu de chance, il passerait en surfant sur l’image du chef de l’Etat. Mal lui en a pris. Boni Yayi a fait campagne pour les listes concurrentes des FCBE, en tenant des propos grossiers et outranciers qui ont fait le lit de l’opposition. Nul n’est assez bête pour détruire ce qu’il a lui-même bâti. C’est pourtant ce que Boni Yayi a fait en démolissant sa propre alliance politique, avec les propos grossiers et des attitudes outrageantes qui s’écartent clairement des normes républicaines. C’est lui que les électeurs de la quinzième ont sanctionné le 26 avril. Les FCBE sont parties la tête basse de cette circonscription électorale et n’y retourneront plus.
C’est dans ce contexte plus que vicié que la RB a, elle aussi, connu ses propres déboires dans son fief de Cotonou. Un seul député arraché dans la seizième, le président du parti qui manque de se faire réélire et la mairie qui est clairement menacée par la vague houleuse de l’Union fait la Nation (UN). Le peuple de Cotonou a lancé un message fort à la RB. Est-ce la participation du parti à l’équipe gouvernementale depuis 2011 ? Est-ce, au contraire, la gestion réelle de la ville qui est incriminée ? Est-ce même l’UN qui a séduit les électeurs ? Il y a un peu de tout cela.
Devant ces réalités politiques, Christian Sossouhounto ne peut pas survivre à la RB. Il devait être renvoyé. Le drame pour lui, c’est que ce départ sonne comme un enterrement. Où ira-t-il en effet ? A la merci du chef de l’Etat, il pourrait être utilisé pour la basse besogne politique, tant que son nouveau maitre le voudra. Il faudra que celui-ci le veuille pour le voir terminer le mandat de Boni Yayi en avril 2016 avec lui. Et s’ouvrira alors devant lui un boulevard vide où pourrait mourir tout son activisme politique, à moins qu’il ne s’invente un nouveau destin.
Avec la fin de règne qui s’amorce inexorablement, Christian Sossouhounto se retrouve comme au pied du mur. Ce n’est plus qu’un autre chemin qui doit se construire, avec ses aspérités et ses joies. Bien sûr, c’est un soldat de tout premier plan que perd la RB. Des incertitudes entourent même cette mesure destinée sans doute à contenter la fureur publique qui n’en finit pas de s’élever contre la gestion de Boni Yayi. Incertitude parce qu’il n’est pas sûr que les électeurs reprochent vraiment quelque chose au ministre en personne.
Mais ce n’est que la première d’une série de décisions que les Soglo sont obligés de prendre pour répondre aux exigences des électeurs. Il est fort à parier que d’ici les prochaines élections probablement repoussées, la RB pourra se rattraper à Cotonou. Déjà l’UN a commencé à multiplier les erreurs depuis le soulèvement du 04 mai dernier. Les débordements graves enregistrés et les réactions quelque peu inappropriées de Candide Azannaï, l’ont discrédité aux yeux de nombre de Cotonois. Quant à Christian Sossouhounto, son parcours peut ici s’éteindre définitivement ou prendre un nouveau relief, s’il est vraiment garçon !

Par Olivier ALLOCHEME

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