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La ville de Cotonou a vécu hier jusque tard dans la nuit une ambiance surchauffée à l’annonce de la tentative d’arrestation de Candide Azannai par une horde de gendarme. Pendant plusieurs heures, les populations venues de partout de la ville ont manifesté devant son domicile, sur plusieurs artères, menaçant quiconque de toucher à ses cheveux.
Il sonnait 10 heures et demi du matin hier lundi 04 mai, quand surgissent une dizaine de gendarmes au domicile du député Candide Azannai , au quartier Zogbo. Absent, son épouse accueille, ébahie, les forces de l’ordre, qui demandaient expressément, la position du patron des lieux. Mais déjà l’alerte a été donnée dans le quartier. Et de façon spontanée, des jeunes, femmes et même des enfants débarquent devant la grande porte, criant « Yayi Boni Héloué, Yayi Boni Héloué !!! ». Les gendarmes surpris de cette mobilisation spontanée durent disparaître le plus tôt possible, après une entrevue avec Djogbénou Joseph et un autre collègue avocat, qui arrivés précipitamment sur les lieux,s’ opposent à leur demande, la convocation ne mentionnant pas le motif de l’arrestations. Selon certaines informations, il devrait être conduit à la brigade de recherche de Cotonou, par les gendarmes, s’il était présent. Mais déjà au dehors, la foule se surchauffait déjà.
De fil en aiguille l’information gagne du monde. Et en un temps record, toute la rue menant à son domicile se remplit de gens ayant tout délaissé pour s’y rendre. « Ça ne se passera jamais dans ce pays. Celui qui touchera à Candide nous verra sur son chemin » menace les yeux hagards, un jeune homme bien musclé et barbu. La foule criait à se rompre la gorge et manifestait dans tous les sens, branchages en mains, au milieu des flammes des pneus en feu.
De hautes personnalités débarquent chez Azannai
Comme dans un mouvement spontané, le défilé des personnalités au domicile de Candide Azannai surexcite davantage les manifestants. Mathurin Nago, président sortant de l’assemblée nationale, Idji Kolawolé, Lehady Soglo, Eric Houndété, Galiou Soglo, Martin Assogba, et bien d’autres sont venus les uns après les autres, sous de fortes ovations des populations présentes. Et quand le président Nicéphore Dieudonné Soglo arrive sur les lieux, ce fut le délire. Tous criaient son nom et l’appellent à « sauver la démocratie béninoise ». Ses gardes du corps ont dû user du tact pour le faire rentrer dans le domicile au milieu de cette masse de foule. A l’intérieur, l’homme a cherché à voir Azannai, maise se contentera de consoler ses proches parents et les membres de sa famille politiques présents. Nicéphore Soglo avait le visage dur et était tout furieux face à cet évènement qu’il qualifie de «barbare». D’autres personnalités en étaient aussi choquées et stupéfaites. « C’est inadmissible ce qui se passe là. L’on ne peut tolérer du désordre dans notre pays » prévient l’une d’entre elles, sous anonymat.
Des gaz lacrymogènes enveniment la situation
Pendant que la foule continuait de se manifester avec plus d’ardeur au dehors, un véhicule de police défonce sur eux. Grande débandade. Ils courent dans tous les sens pour sauver leur vie, laissant, qui, des motos, qui des véhicules en stationnement. Mais la réplique fut rapide. Des cailloux fusaient de toutes parts, en direction des éléments de police qui durent prendre aussitôt la tangente. Les deux gros véhicules cars de polices de passage aussi ont été laminés par des coups de cailloux. Les éléments de police de la base des Crs de Zogbo, située non loin du lieu des manifestations, remontent avec des casques de protection et des gaz lacrymogènes qu’ils lançaient vers la foule, avec des détonations, dignes des canons de guerre. Quelques-uns ont atterri même dans le domicile dde Candide Azannai, qui ne désemplissait plus. Le président Soglo encore présent sur les lieux, en aurait subi les conséquences, presqu’étouffé et a dû quitter aussitôt les lieux, le cœur amer.
Wandji A.