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Le président Boni Yayi a endurci son discours depuis le début de la campagne électorale comptant pour les législatives 2015. Contre les opposants, il enchaîne au fil des jours des coups de gueule davantage féroces, en réplique à leurs attaques diverses envers son régime. « Ceux qui disent que Yayi est fini se trompent. Ils n’ont rien compris. Je suis encore président de la république. Je n’ai pas fini mon mandat. J’ai fait de grandes choses en 10 ans par la grâce de Dieu. Je n’empêche personne d’être candidat », rouspète Yayi, à peu de mots près, à chacune de ses descentes dans les départements et communes du Bénin. Des descentes qu’il multiplie désormais, battant campagne sans sourciller pour la liste de l’Alliance des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). Hier encore, le chef de l’Etat était sur le terrain, précisément, dans la commune d’Abomey-Calavi, pour vouer aux gémonies, ses opposants. « Ils ne vous feront rien. Si vous les envoyez à l’Assemblée nationale, ils iront détruire tout ce que j’ai fait », a prévenu Boni Yayi avant d’indiquer que seule « la liste des Cauris est la meilleure » à choisir.
Le président Boni Yayi qu’on imaginait un peu en retrait par rapport aux nouvelles élections, son mandat s’achevant bientôt, se montre plutôt très actif, faisant parfois ombrage aux candidats de son propre camp. D’aucuns continuent de s’interroger sur les motivations réelles du chef d’état dans sa fougue actuelle, et restent dubitatifs sur sa promesse de laisser le pouvoir en 2016. D’autres, par contre, ne se font aucune illusion là-dessus, convaincus qu’il n’oserait jamais aller dans ce sens. Mais à l’analyse, tout laisse croire que le projet de révision de la constitution que combat avec virulence l’opposition béninoise, nonobstant certaines garanties, est l’élément explicatif de l’implication personnelle de Yayi dans la campagne pour les législatives. Le chef de l’Etat est dans une quête assoiffée de gagner une majorité parlementaire à la prochaine législative pour réaliser ce rêve. Il en serait si obsédé que l’on le dit décidé à y mettre tous les moyens nécessaires et possibles .
Wandji A.
