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Le triomphe de la vérité

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Sortie médiatique du Collectif des professionnels festivaliers au FESPACO 2015: Les cinéastes béninois réclament l’adoption du Code de la cinématographie


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Ils ont brisé le silence. Les festivaliers béninois au FESPACO 2015 ont fait le point de leur participation au 24ème FESPACO. C’était le vendredi 13 mars 2015 à la salle de conférence de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (ISMA) à Fidjrossè.

Au total, quatre grandes recommandations ont été formulées par ce collectif lors de cette sortie médiatique à l’endroit des gouvernants. La principale, c’est l’adoption, sans délai, du Code de la cinématographie. Il en est ainsi parce que, selon leur déclaration liminaire lue par le réalisateur Francis Zossou, tous  ceux qui ont exprimé leur volonté de se mettre en relation de partenariat avec les professionnels du cinéma  béninois au FESPACO se montrent très méfiants lorsqu’ils apprennent que le Bénin ne dispose pas encore d’un Code de la cinématographie. Ensuite, il y a eu l’appel lancé aux autorités en charge de la culture de mettre fin à « l’impréparation qui caractérise, chaque fois, la participation du Bénin au FESPACO et aux grandes rencontres internationales ». Une recommandation qui fait suite aux conditions particulièrement difficiles dans lesquelles le Collectif dit avoir fait le déplacement de Ouagadougou. L’autre point de recommandation concerne l’invitation faite à tous ceux qui aspirent à diriger le Bénin d’inscrire désormais dans leur projet de société, la culture et particulièrement le cinéma comme élément prioritaire de développement du Bénin. Enfin, le Collectif a recommandé au gouvernement d’investir considérablement dans la production cinématographique afin que le Bénin puisse « rayonner dans le monde à travers son cinéma ».

Quelques succès malgré tout !

Si le Collectif a reconnu qu’aucun des films en compétition au FESPACO 2015 n’a pu décrocher de trophée, il a néanmoins informé les journalistes sur certains succès enregistrés lors du festival. Au nombre de ces succès, il y a le concours de PITCH (concours de présentation de projet de film) dont le premier prix a été remporté par le réalisateur béninois Christian Noukpo Whannou. Un concours qui a été organisé par l’Organisation internationale de la Francophonie, partenaire du FESPACO. L’autre succès, c’est la diffusion acquise des séries “Cœurs errants” de Sorel Agbodémakou et “Courses pour la vie” de Francis Zossou sur le bouquet SeeAfrica. Ensuite,  entre autres succès relevés à cette conférence de presse par le collectif,  il faut noter la promesse de collaboration de coproduction entre réalisateurs et producteurs béninois et étrangers et enfin  les propositions de contrat de diffusion de la série « Courses pour la vie » sur les chaines internationales comme A+ et consorts.

Ils ont dit:

Dimitri Fadonougbo, président de la Fédération des associations des cinéastes du Bénin: « L’heure est beaucoup plus au travail. »

«Je remercie d’abord les journalistes que vous êtes pour votre participation à cette grande messe qui s’anime chaque deux ans. Pour ce qui concerne la participation béninoise, je retiens qu’on est venu avec six films dont trois d’école. Vous allez me dire certainement qu’on n’a reçu aucun prix. C’est vrai. Mais je dois vous dire aussi que le FESPACO, ce n’est pas seulement le fait de venir prendre des prix. Mais c’est aussi le plus grand rendez-vous du donner et du recevoir. Je crois, à mon humble avis, que le Bénin qui n’est pas une grande nation de cinéma doit pouvoir venir à cette école-là pour apprendre. Parce qu’il est question de voir les films produits par les autres, leur qualité et s’informer sur les critères de sélection des films primés par les membres du jury. Donc, pour moi, la participation du Bénin vise l’apprentissage. Nous allons juste souhaiter que cela soit pérennisé et que l’apprenti devienne un jour maître. J’en profite pour lancer un appel à tous les acteurs qui travaillent dans le domaine du cinéma au Bénin afin qu’ils sachent que l’heure n’est plus aux grands discours. L’heure est beaucoup plus au travail. Le sérieux dans le travail. Le travail en toute transparence et en toute rigueur parce que nous nous rendons compte que le Béninois ne travaille pas beaucoup. Et c’est là notre grand mal. L’autre chose que vous avez bien fait de remarquer, c’est que nos autorités n’ont pas été au rendez-vous. Mais j’ai appris que notre ministre a été invité officiellement et c’est déplorable qu’il ne soit pas venu. Car, même s’il n’est pas là, il devrait se faire représenter parce que seul, le directeur de la cinématographie ne peut pas tout faire. Vous avez constaté avec moi que malgré la présence des directeurs de la cinématographie des autres pays sur le terrain, leurs ministres ou directeurs de cabinet sont également venus pour pouvoir discuter. C’est pourquoi je dis que j’en veux à nos autorités. Car, dans les pays où le cinéma marche, c’est d’abord la volonté politique. Je suppose que notre ministre de la culture soit présent à ce colloque international auquel le Bénin a pris activement part. Cela nous aurait donné plus de poids parce que nous avons fait beaucoup de propositions que les gens ont appréciées. Si notre ministre était présent, je vous assure que nous n’allions pas nous sentir orphelins. Car, le combat aujourd’hui, c’est celui de tout un continent. Et lorsque vous n’êtes pas présents, vous n’avez pas droit au chapitre. Ça, c’est bien regrettable ».

Major Ayéchoro:« Ce qui a manqué à notre pays, c’est le lobbying »

« Je pense que vous avez été témoin de tout ce qui s’est passé. Je dirai, pour vous répondre, que nous avons été déçus. Déçus parce que nous sommes allés au FESPACO 2015 avec six films et dans des conditions difficiles. Aucun de ces films n’a gagné de prix. Ce qui a manqué pour notre pays, c’est le lobbying. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le FESPACO, c’est une grande messe. Pour y aller, il faut des prières. C’est ce que j’appelle le lobbying. C’est ce qui nous a manqué. Je le dis comme ça parce que les autres pays sont venus en grand nombre accompagnés de leurs autorités épaulées sur place par leurs ambassadeurs. Cette mobilisation a vraiment manqué aux Béninois que nous sommes. Nous nous sommes vraiment sentis orphelins sur le terrain. Mais au-delà de tout ça, je parlerai  aussi de la qualité de nos produits. Je crois que nous allons travailler davantage sur nos œuvres pour atteindre le top niveau ».

Donatien GBAGUIDI

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