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Le triomphe de la vérité

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déclaration « Sous l’Arbre à Palabres » de Irénée ZODEKON, Chef d’arrondissement de Dovi au siège de l’événement précis: « Un maire doit être à l’écoute de sa population »


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Zodékon Irené90ème invité de la rubrique ‘’Sous l’arbre à palabre’’ de votre quotidien l’Evénement Précis, le chef d’arrondissement de Dovi dans la commune de Zagnanado, Irénée Hounmènou Zodékon, a dressé le bilan de ses activités. Au cours de l’entretien, le conseiller communal a notamment décrié la manière dont sont gérées les ressources et l’administration locale de Zagnanado depuis l’ère de la décentralisation. Membre du parti UPD Gamèsu, Irénée Zodékon justifie la démission de ce parti des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) et estime qu’il accompagne le président Boni Yayi jusqu’à la fin de son mandat en 2016.

Et si on en parlait

Que retenir de votre bilan en tant que chef de l’arrondissement de Dovi ?
J’ai l’habitude de dire que le CA de Dovi que je suis, représente l’exception. Je le dis parce que les ONG de l’arrondissement de Dovi, à savoir, CEPAG et l’association de développement de tout Dovi ont constaté qu’au cours de la première mandature, il y a eu assez de laisser-aller. Et les gens ont dit que, pour qu’on puisse être CA, il faut faire un test à la base comme pendant la révolution. Cela suppose qu’on juge les gens devant toute la population. C’est ce que la population de Dovi a voulu rééditer en demandant à tous les candidats potentiels de venir plancher suivant un projet de développement pour une durée de cinq ans. Ce n’était pas facile. Nous étions huit candidats et chacun a expliqué son programme d’activités. D’après les textes qui régissent la décentralisation, il est dit que les critères pour être candidat, c’est qu’on doit savoir lire et écrire. A mon avis, c’est un péché que nous devons relever, parce que le Béninois n’aime pas la révision. Pour moi, réviser les textes qui régissent la décentralisation doit commencer par là. Dire qu’il faut savoir lire et écrire pour être candidat, c’est mauvais. C’est de là que ceux qui ne peuvent pas initier un programme d’activités ont été éliminés. Il ne restait que deux candidats. Moi j’ai conduit mon programme d’activités et extrapolé. Je me suis dit que si je deviens chef d’arrondissement, et surtout maire de la commune de Zagnanado, je peux mettre à exécution mon programme d’activités. Mon programme d’activités a pu couvrir les secteurs vitaux de notre économie, à savoir, le secteur éducatif, le secteur routier, le secteur agricole et le secteur financier. Parce que quand vous faites un programme, vous devez avoir des ressources financières pour les mettre en exécution. C’est de là que j’ai soutenu, et mon projet de société a été retenu. Déjà, les primaires à Dovi ont commencé par l’élimination de ceux qui ne peuvent pas produire et soutenir un projet de société, parce qu’il y a eu une adhésion populaire, et c’est ce projet qu’on a transformé en lettre de mission sur la base duquel chaque trimestre, je suis évalué devant toute la population de Dovi. Et nous le faisons de façon rotative. Si ce trimestre nous le faisons à Dovi-Vodo, on ira ailleurs, parce que l’arrondissement de Dovi comporte six villages. On a parcouru, en peu de temps, les six villages et les populations ont posé des questions. Entre autres, dans la lettre de mission, que veut la population ? C’est là qu’on a vu qu’à chaque fois qu’on finit les élections, il y a toujours mésentente entre les fils et filles d’une localité. On m’a donné comme mission de réunir toute la population de Dovi. Cela veut dire quoi ? Ceux qui ont voté pour moi, ceux qui sont contre ma manière de présenter les dossiers, étaient obligés de devenir les porte-parole de Dovi. Ce n’était pas facile. Et d’ailleurs, Dovi a une spécialité : c’est un arrondissement qui a deux CEG. Les gens m’interrogent à ce sujet. Je réponds que j’aidais la population avant d’être un élu. Pour la construction du CEG de Dovi, j’ai donné plus d’un demi-hectare de domaine. J’étais un simple citoyen, j’étais un cadre de la Caisse autonome d’amortissement. Dites-vous que ce domaine était réservé pour abriter une station radio. C’est ce que j’ai voulu donner à la population et mes vœux ont été exaucés. En lieu et place de la station radio, ça devient CEG, un domaine public.

A part le CEG auquel vous avez contribué, que peut-on retenir de vos actions en tant que chef de l’arrondissement de Dovi?
Tout est inscrit dans ma lettre de mission. Ainsi donc, les réalisations au cours de mon mandat sont les suivantes :
1- Le maintien des deux CEG dans l’arrondissement ; on m’a dit de réunir le centre et l’arrondissement de Dovi qui sont divisés à cause de la création des deux CEG, et surtout à l’issue des élections. J’ai tout fait pour les réunir.
2- L’ouverture régulière du bureau de l’arrondissement de 8h à 12h 30, et de 15h à 18h30 ; je l’ai fait, parce que j’ai mis en place une administration de pointe, et j’ai mis les moyens à la disposition du secrétaire administratif. Pour réussir, je mets les moyens. Je lui ai acheté un téléphone portable et chaque fois nous communiquons sur les dossiers brûlants de la population, qui mérite un traitement urgent.

Ensuite ?
3- Le traitement des dossiers de l’état civil. Nous avons tout fait pour que les dossiers concernant l’état-civil se règlent. Aujourd’hui, dans la commune de Zagnanado, les ONG et associations de développement ont montré que Dovi constitue un exemple à ce niveau. Les gens nous ont félicités, parce qu’aujourd’hui, nous pouvons dénombrer les naissances. Près de 15000 naissances, et nous avons déjà dépassé 5000 décès. Aujourd’hui, nous pouvons montrer que nous avons maîtrisé les mouvements des populations.

4- Dans le domaine de l’éducation.
Nous avons tout fait pour que tous les villages puissent bénéficier d’au moins un module de trois classes. Donc, on a tout fait pour rapprocher la population des centres de formation. Ce n’est pas tout. Les enseignants, je les rencontre périodiquement. Chaque fois, vers la rentrée, on organise une séance et on enregistre leurs doléances et à la fin de chaque année, on fait le bilan. A Dovi, le taux de réussite dépasse largement le taux national et parfois nous sommes félicités.

5- Dans le domaine de l’urbanisme.
Nous y avons également beaucoup travaillé. Il en est ainsi parce qu’on dit que si vous voulez le développement, c’est à travers les infrastructures que vous mettez en place. Le CA de Dovi, par son dynamisme, et du moment où on lui a donné comme lettre de mission de procéder aux travaux de lotissement, j’ai fait une proposition au conseil communal qui a été acceptée. Comme vous le savez, le développement part toujours du centre vers la périphérie. Le C.A de Dovi a inversé cette notion. J’ai dit qu’il faut commencer de façon simultanée dans les six arrondissements qui composent la commune de Zagnanado. Ça a passé. Aujourd’hui, nous avons commencé par faire les états des lieux. Nous sommes à la phase d’enquête commodo et incommodo simultanément dans tous les arrondissements de la commune de Zagnanado. Actuellement, nous sommes à la phase d’enquêtes commodo et incommodo qui consiste à mieux situer les terrains par rapport aux titres de conventions. A l’issue de ces travaux de lotissement, les parcelles seront sécurisées et prendront de valeurs. Donc j’invite vivement les travailleurs de l’Evénement Précis de venir se faire offrir des parcelles sans problème, parce que la sécurité est là. Je vous rassure qu’il fait bon vivre à Zagnanado, surtout à Dovi.

Quelles sont vos relations avec le maire en place ?
La commune de Zagnanado est maudite. Zagnanado a connu deux maires. Ces deux maires sont des oiseaux de même plumage en matière de mauvaise gestion. Nous avons connu un maire pendant trois ans trois mois, un militaire. Il a confondu vitesse et précipitation et il a écarté le conseil communal. Les textes qui régissent les communes du Bénin ont prévu trois organes : le conseil communal, qu’on peut comparer à l’Assemblée nationale qui prend les décisions au niveau communal ; il y a le second organe qui est l’exécutif. Et ce sont les maires qui sont à la tête de ces deux organes. Il y a l’autorité de tutelle qui est le préfet. Le premier maire ayant mal géré a été destitué en juillet 2011. Nous pensions que nous étions au bout de nos peines. Nous avons choisi un gestionnaire des boîtes de craie, c’est-à-dire, un enseignant, mais il est totalement passé à côté. Il a tout fait pour avoir, autour de lui, une majorité acquise à sa cause pour la mauvaise gestion. Le premier n’avait pas pu réunir autour de lui, la majorité. Mais ce qu’il ignore, c’est qu’il y a des têtes fêlées dans le conseil communal et il pensait qu’il peut détourner tranquillement. Je vais vous dire quelque chose. Dans la loi contre la corruption, on peut vous interpeller à tout moment. Vous pouvez avoir 90 ans. Je suis ravi de dire que les complices et l’auteur vont subir les mêmes peines. Ce que je veux dire par là, c’est que les relations ne sont pas bonnes entre le maire actuel et moi, à cause du non respect des textes. Je vais illustrer par quelques exemples. –
– Mauvaise gestion des ressources financières.
Il a attaqué directement les recettes issues des produits pétroliers. Zagnanado se trouve entre Kétou et Bohicon. Comme vous le savez, il y a un trafic très florissant de ces produits-là. Les gendarmes le savent, les douaniers connaissent. Les agents de renseignement du palais connaissent aussi ce que je dis. Il y a un cahier dans lequel ces recettes sont mentionnées et réparties par structure. Du mois d’août 2011 à janvier 2012, il n’y a pas eu reversement des recettes issues de ce fonds-là. Et je lui ai dit « Monsieur le maire Misségbétché, vous êtes en train de vous amuser avec le feu. L’argent de l’Etat ne se gère pas comme ça ». Vous savez ce qu’il m’a répondu en fon ? Il reconnait avoir détourné. Il dit qu’il a bouffé. Nous sommes dans quel pays ?

Un autre exemple ?
– Deuxième exemple, là, il y a le transfert frauduleux de toutes les infrastructures vers son village natal.
Je voudrais continuer en disant qu’il a mal géré nos carrières de sable. Vous savez, il y a une mine inépuisable que Dieu nous a donnée au niveau de Kpédékpo. Prenez la voix qui quitte Bohicon pour Kétou. A hauteur de Kpédékpo, vous verrez de quoi je parle. Ma commune Zagnanado qui m’a donné naissance est très riche en ressources. Vous allez voir, sous le pont de Kpédékpo, des bancs de sable et au niveau de Womèto Glonzounmè, il y a un énorme gisement de sable à ce niveau-là. Comment il a géré ? D’abord, pour réussir son coup, il a fait peur aux agents et fait enfermer tous les pointeurs et agents collecteurs qui travaillent sur le site, soit disant qu’ils ont fait affront à l’autorité avec la complicité de certains cadres de la mairie. Il est allé jusqu’à faire enfermer un chef de village pendant des semaines pour les intimider.

Monsieur le C.A, nous n’avons pas la possibilité de vérifier ces informations. Par conséquent, nous allons aborder une autre question. Vous êtes l’une des pièces maîtresses dans la destitution du maire Bognonkpè. Que lui reprochiez-vous réellement ?
Je vous l’ai déjà dit. Lui, c’est un militaire dépourvu de notions de gestion des ressources humaines et, donc, il n’a pas pu réunir autour de lui la majorité des conseillers communaux. Il fait une gestion solitaire. Un maire qui est devenu commerçant, conducteur et qui livre avec le véhicule de fonction des boites de peinture, des clous, des cartons. Dites-moi franchement, est-ce qu’il peut faire des choses comme ça en tant que maire ? Il est à la fois maire et remplace parfois même le comptable. Et ce n’est pas fini. Un maire qui se lève et diminue les avantages de son personnel ; et ce n’est pas fini, il nargue tout le monde. C’est pour cela que l’ancien préfet du Zou, Timothée Adjitchè disait que le maire Bognonkpè a créé le treizième département du Bénin. Vous savez que nous avons douze départements. Donc, lui, il a créé le treizième et le préfet l’a qualifié de militaire indiscipliné. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’ancien préfet qui l’a dit et les chaines de radio ont largement diffusé cela en son temps. Le temps nous presse, sinon, les documents sont là, des commissions de l’IGE, l’IGM ont pris par là et les rapports sont là et sont les preuves de ce que nous sommes en train de dire.

Oui, mais monsieur le C.A, la gestion du maire Bognonkpè ne vous a pas plu et celui par qui vous l’avez remplacé n’est pas bon pour vous non plus. N’est-ce pas parce que vous n’êtes pas là que vous êtes en train de peindre en noir tout ce qui est fait ?
C’est très facile de faire ces genres de jugement. On se réunit dès qu’il y a session communale. Ceux qui vivent avec eux disent que ça ne va pas et les faits sont là. Je vous ai dit que les pointeurs des carrières de sable montrent que ça ne va pas. Maintenant, pour le maire Bognonkpè, ce sont les cadres de la mairie, c’est-à-dire, le chef service des affaires financières, le secrétaire général qui constituent la mémoire et le CST, chef service technique qui ont dit que celui-là ne peut pas gérer une mairie. Il préfère gérer des hommes en uniforme, les armes que de gérer les finances publiques. Et moi j’ai dit que l’autre, au lieu de gérer les boites de craie, et les ardoises, il fait des confusions. C’est pourquoi, je pense que Zagnanado n’a pas la chance d’avoir un maire crédible. Certes, il n’y a pas une école pour former les maires, mais le management, ça s’apprend.

Mais justement, votre statut d’inspecteur vous dédouble sur le terrain.
Non, monsieur le journaliste, je suis à l’aise. Quand j’étais cadre à la Caisse autonome d’amortissement, mon franc parlé a fait qu’on ne me mettait pas là où il y a à bouffer. Les postes juteux, non, moi je n’ai pas ma bouche dans ma poche. Je veux l’équité, la justice. Donc, je dénonçais avant d’être chef d’arrondissement. Je vous invite à aller à la Caisse autonome d’amortissement et dites Zodékon simplement. Ils ont une base de données internet qui permet de juger le personnel. Tapez seulement mon nom et vous entendrez ce que les gens vont vous dire de moi. Mais avant d’aller là-bas, comprenez que ce n’est pas le fait que je suis inspecteur qui fait que je comprends les choses comme ça. Les textes sont là et disent ce que doit être la gestion communale. Si tu es maire, tu dois appliquer à la lettre les décisions du conseil communal. Mais les deux maires, si non celui qui est là dit que le budget qu’on vote-là est le sien. C’est le budget du maire. Vous voyez la confusion qu’on fait à Zagnanado ? Il dit que c’est le budget du maire. J’ai dit que Zagnanado n’a pas eu la chance pour les deux mandatures de la décentralisation. Mais, l’histoire fera que des hommes éclairés comme Irénée Hounmènou Zodékon vont diriger de la meilleure manière. C’est pour vous dire que je n’influence jamais avec mon titre d’inspecteur, le conseil communal.

Selon vous, quel profil devrait avoir le maire de Zagnanado ?
Non, non, il faut généraliser. Il ne faut pas personnaliser le débat sur Zagnanado. Sinon, ce ne serait pas bien.

Mais puisque vous dites que Zagnanado est maudit, selon vous !
Zagnanado est maudit dans la mesure où déjà dans l’histoire, c’est à Zagnanado, en dehors de son palais que le roi Guézo a rendu l’âme. Notre malheur commence par-là d’abord. Le type devait retrouver la mort dans son lit mais c’est en cours de route qu’il est décédé. Et, là où il a trouvé la mort, il n’y a pas eu développement et l’endroit est surnommé Aovi Dogbanmè. Arrivé là, vous ne trouverez que des bananeraies et de la brousse. Vous voyez, au niveau du développement, comprenez que c’est Zagnanado qui a donné naissance à Covè et à Ouinhi. Mais pour choisir les ministres, c’est toujours Covè ou Ouinhi. Vous voyez ? J’ai dit tantôt qu’il faut réviser les textes qui régissent la décentralisation. On dit de savoir lire et écrire. Ce qui veut dire qu’un simple maçon peut devenir maire. On a connu le cas à Covè. Des gens qui ne savent même pas le B-a ba dans la gestion des finances publiques ont occupé le poste de maire. Moi je dis qu’il faut bannir cet article. Il faut nécessairement revoir les critères. Entre temps, j’aurais appris que le Bac serait exigé avant d’être maire ou bien même la maîtrise. Mais, la politique aidant, les gens ont retiré cette partie. En termes clairs, un maire doit être à l’écoute de son conseil communal, il doit être à l’écoute de sa population et à l’écoute de sa société. Sinon, comment comprendre qu’une fois maire, il faut recruter toute sa famille. Ceux qui ont des diplômes, on peut les recaser. Et les autres qui n’ont pas pu accéder à ce poste ? Que vont-ils faire ? La commune de Zagnanado compte plus de 50.000 âmes, par exemple. Le critère pour être maire, doit être celui du respect des textes et la loyauté envers les populations. Je le dis parce qu’un maire est au service de sa population. Sinon, comment se fait-il qu’un individu devenu maire veut combler le retard en matière d’infrastructures scolaires en un temps record dans sa localité ? Je vous donne un exemple. Durant le mandat du maire Misségbétché, en trois ans, l’arrondissement de Banamè qui est très vaste, je n’en disconviens pas, a eu la moitié des 16 constructions de module de classes de la commune de Zagnanado. Et, quand il veut le faire, c’est sans l’avis préalable du conseil communal. Je vous donne encore un autre exemple. On nous a donné douze latrines pour toute la commune de Zagnanado. Vous savez ce qu’il a fait ? Il a envoyé cinq à l’arrondissement de Banamè. Nous pensons que ce qui se passe est terrible. Ce n’est pas du tout bon. Ce n’est pas un concours qu’il a passé pour être à ce poste-là mais il convoie tout ce qui appartient à la commune dans son arrondissement. Moi qui suis ici, j’ai eu la chance d’avoir l’hydraulique villageoise depuis le mois de décembre 2013. On a fait des essais en novembre et parce qu’il devrait procéder au recrutement d’un fermier pour gérer le projet, mon cher arrondissement, mon cher Dovi qui m’a donné naissance, on est venu cadenasser toutes les cabines, donc non fonctionnelles. Ce qui veut dire qu’actuellement, ma femme, mes enfants, ma maman et mes frères continuent de s’alimenter avec l’eau de marigot. Comment on peut priver toute une population de l’eau potable alors qu’on est en train de supporter le Chef de l’Etat qui s’échine jour comme de nuit à offrir de l’eau courante à toute la population béninoise. En terme claire, le maire Misségbétché par ses agissements sabote les actions du Chef de l’Etat en compromettant dangereusement toutes les élections prochaines dans cet arrondissement. Je vous dis que Dovi a bénéficié de la direction générale de l’eau d’un château qui alimente une quinzaine de points de distribution d’eau potable réalisé à coût de millions. Mais mon maire a bloqué tous ces points d’eau alors qu’on a l’habitude de dire que la toilette constitue la beauté d’une femme. On prive ma population de l’eau courante, de l’eau naturelle, il ne peut jamais faire ça.

Vous auriez pu être maire après la destitution de Bognonkpè. Qu’est-ce qui vous a poussé à l’élection de Misségbétché ?
Je peux vous dire oui comme non. Nous sommes en politique et c’est la démocratie. Je peux vous dire que la destitution du maire Bognonkpè vient de moi. Je vais vous dire les raisons fondamentales. D’abord, nous étions quatre à lorgner le poste de maire en mars 2008 à l’issue des élections municipales. Il y a monsieur Bognonkpè, qui est très habile, il y a l’actuel maire, Misségbétché, il y a Aliou Soumanou et Zodékon Hounmènou Irénée qui est en face de vous. Lui, il est jovial, très compréhensible. On a tout fait avec la complicité de la presse, des grogneurs, des émissions, mais un jour, j’ai réuni Aliou Soumanou qui était le chef d’arrondissement de Agonlin Houégbo et le premier adjoint au maire, Symphorien Misségbétché, l’actuel maire. Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient. Vous voulez la destitution du maire Bognonkpè ? Ce que nous allons faire est très simple. Moi, je ne veux plus le poste du maire. C’est un élément déclencheur. Le plus habile, Bognonkpè, a saisi ça au bond. Donc, j’ai mis à compétition Symphorien Misségbétché, l’actuel maire et Aliou Soumanou l’actuel premier adjoint. Sinon, il était chef d’arrondissement de Houégbo. Pendant trois mois, ils n’ont pas pu choisir le poste de maire et celui du premier adjoint. J’ai dit : « Vous voyez, vous n’êtes pas conséquents envers vous-mêmes. Un seul poste, un seul siège. Nous sommes trois. Moi, je me suis retiré pour vous permettre de choisir, mais vous êtes incapables de vous comprendre ». Donc, si quelqu’un vous dit que Symphorien Misségbétché a été élu, dites-lui non. Il a été choisi par Zodékon Hounmènou Irénée, C.A de Dovi. Le premier adjoint, je lui ai aussi offert ce poste-là. Lui, il est Nago et il m’a dit qu’au pays fon, nous n’aimons pas les Yoruba. Vous m’excusez beaucoup si vous êtes Yoruba. Donc, le premier adjoint s’est fâché pour dire qu’on a fait ségrégation raciale en l’écartant. J’ai dit non, mais ce qui s’est passé, c’est que le maire, au moment où on faisait la lutte pour destituer Bognonkpè, on a porté plainte contre ce dernier. Mais, je vous dis que le jour où on a remis le papier de la plainte à Symphorien Misségbétché, le lendemain, Bognonkpè a eu la plainte. Parce qu’il dit « Je veux rester premier adjoint ou je deviendrai maire et Zodékon est très furieux parce qu’il veut le poste de maire ». Donc, de façon mathématique, pour être maire, étant donné que nous sommes onze conseillers communaux à Zagnanado, pour avoir la majorité, il faut six. Pour avoir la majorité confortable, il faut sept. Donc, on a exclu celui-là qu’on veut destituer et il reste dix personnes. Qu’est-ce que nous allons faire ? J’étais obligé d’aller voir les têtes couronnées, les anciens députés, ministres, cadres d’Agonlin et en l’occurrence, Aké Natondé, Valentin Somassè et consorts. Aké Natondé m’a demandé ouvertement en son domicile à Mènontin Pourquoi je ne veux pas devenir maire ? Comme vous venez de me le dire facilement. Et je lui ai dit que j’ai promis à la corporation, à mes collègues, que je ne veux pas être maire. Il m’a prévenu que Misségbétché n’est pas sérieux et qu’il va me décevoir. Valentin Somassè m’a dit la même chose dans son bureau au siège du projet PAFILAV qu’il coordonnait à Cotonou. Partout où il passe, il fait tout pour décevoir. Quand le dossier de destitution était prêt, les gens me l’ont confié et j’ai gardé ça pendant une semaine chez moi à Lokokoukoumè. Je mijotais, je réfléchissais, est-ce que celui-là va être sérieux ? C’est le temps qui m’a trahi puisque je ne savais pas qu’il y aura une prorogation de mandat. Sinon c’est cinq ans et Bognonkpè avait fait déjà trois ans pratiquement et donc lui, Symphorien Misségbétché, serait maire pendant deux ans et on ira aux élections et moi je prendrai. Donc, je préparais pour être maire en 2013. Maintenant, comme il y a eu rallonge, je vais extrapoler pour dire que je serai le prochain maire de Zagnanado.

Vous êtes du parti UPD Gamessu qui vient de démissionner des FCBE. Quelle appréciation faites-vous de la gestion de Boni Yayi depuis 2011 ?
Soyez rassurés puisqu’à la fois je vais vous plaire et je vais également vous étonner. Premièrement, UPD Gamessu existait avant l’avènement de Boni Yayi. Si vous n’êtes pas d’accord, je vais vous faire l’historique puisque nous avons supporté Soglo, Kérékou…bon voilà. Mais, nous avons signé un contrat avec le gouvernement de Boni Yayi. Il faut voir la nuance. Je n’ai pas dit FCBE, mais j’ai dit que nous avons signé un contrat d’accompagner le chef de l’Etat jusqu’à la fin de son mandat. Dites-moi si Boni Yayi est à la fin de son mandat. Nous avons quitté FCBE mais nous continuons toujours d’appuyer le gouvernement de Yayi Boni qui n’est pas fait que des FCBE. C’est toutes tendances confondues. Mais le chef de mon parti dit qu’il se retire des FCBE.

Pourquoi maintenant ?
Non, dites-moi dans quelle école la démission a un temps précis.

C’est curieux !
Non, ce n’est pas curieux. Nous avons eu un temps de réflexion et nous avons décidé de nous retirer aujourd’hui. On n’a jamais dit qu’on ne soutient plus le chef de l’Etat. Allez voir le communiqué. Nous nous retirons des FCBE ne veut pas dire que nous avons quitté Yayi Boni.

Vous avez sucé le jus de l’orange et maintenant, vous jetez la peau.
Non, vous êtes les journalistes qui font et défont. Je vais vous dire quelque chose. Nous avons participé à quelque chose, c’est à vous d’apprécier. Ce que vous avez oublié, n’eût été la vigilance de mon président éclairé à l’Assemblée nationale, nous allons connaître dans notre histoire ce qu’on n’a jamais connu depuis 1960. On devait traduire Yayi Boni devant la Haute Cour de justice. Pourquoi vous n’avez pas acclamé pour dire que le professeur Mathurin Nago a bien fait de taire cette histoire. Quand on a constaté qu’il y a chasse à l’homme, où tous les cadres de l’UPD Gamessu sont évincés, mais ça n’a pas émoussé les ardeurs. Vous connaissez l’affaire de la bretelle de Bopa. Si c’était vous, journaliste, quelle serait votre tendance ? C’est vous qui avez l’habitude de poser les questions, mais si vous ne pouvez pas répondre à celle-là, je vais vous aider.

Mais vous savez que votre président a été par deux fois ce qu’il a été. Président de l’Assemblée deux fois grâce à Yayi Boni.
Non, non, c’est une complémentarité. Je tiens à vous préciser qu’on ne fait jamais la politique pour les beaux yeux de quelqu’un. En réalité, la relation entre Yayi Boni et Mathurin Nago est régie par un contrat qui ne dit pas son nom. Tenez ! Si Yayi Boni avait été traduit devant la haute cour de justice comme le voulait certains, il perdrait son droit de candidature et ne serait même pas en liberté. Mais le président de l’Assemblée Nationale, le président de l’UPD Gamesu l’a sauvé et c’est en récompense qu’il aurait bénéficié peut être de l’appui du docteur Boni Yayi pour son second mandat. Nous avons beaucoup contribué, je pèse bien mes mots. Moi, je ne parle pas des FCBE mais plutôt de Yayi Boni. Et aujourd’hui, il décide de quitter les FCBE et on le traite de tous les mots. En tout cas, j’ai bien choisi mon parti politique qui a un président digne du nom.

Oui mais, on vous demande le bilan de votre collaboration avec Yayi Boni.
Pourquoi vous êtes pressé. Je vous dis que c’est grâce à UPD Gamesu que Yayi n’a pas été jugé en 2011 ; ce n’est pas un bilan ? C’est un bilan élogieux. Ce n’est pas le bilan où on a commencé par renvoyer tous les cadres, les ténors de l’UPD. Vous connaissez l’ancien directeur des examens et concours, Cakpo Mahougnon. On a voulu le salir en disant qu’il a détourné. Si vous voulez lui retirer le poste, faites-le au lieu de chercher la petite bête. Vous connaissez les milliards que les bailleurs de fonds, les partenaires techniques convoient par l’intermédiaire de la Caisse Autonome d’Amortissement. Ils ne pouvaient pas être débloqués si Nago ne voulait pas. Quand on demande la ratification, si Nago ne voulait pas, il pouvait ne pas programmer. Donc, il a aidé autant que Yayi l’a aidé. C’est une fidélité en amitié.

Donc vous devez accompagner Yayi jusqu’à la fin de son mandat…
C’est normal. Et par rapport à la question qui est de savoir mon appréciation sur la gestion de Yayi, je crois que lorsque vous êtes sur un arbre, ne cherchez jamais à le couper. Sinon, vous tombez avec. Moi, en tant que Béninois qui vit depuis toujours au pays, je ne peux pas dire que Yayi n’a rien fait. Si quelqu’un le dit, c’est qu’il n’est pas de bonne foi. Certes, il y a des imperfections. Et d’ailleurs aucune œuvre humaine n’est parfaite. Yayi est un humain. D’abord si on prend l’aide qu’on apporte aux femmes avec les trente mille, est-ce que ce n’est pas une bonne chose. D’ailleurs, les femmes continuent de louer cela. Quand on a voulu essayer cela chez moi à Dovi, c’est 15 millions de F Cfa qui ont été décaissés pour satisfaire les femmes de mon arrondissement. Aussi, Yayi a démystifié la fonction du président de la république en étant un peu partout. C’est grâce à lui que Dovi sera éclairé puisque Dovi a un projet gouvernemental d’électrification. Il en est ainsi dans plusieurs domaines. Pour moi, Yayi Boni a essayé. Mais il faut reconnaitre que ce sont ceux qui l’entourent qui ne lui donnent pas de vrais conseils. C’est comme un cercle vicieux où, les personnes les plus proches du roi lui mentent. Et ceux qui sont à la périphérie qui arrivent à lui dire la vérité ne parviennent souvent pas à le voir.

Est-ce que ce ne sont pas les mêmes ritournelles avec Kérékou, parce qu’en son temps, on nous disait que c’est son entourage qui ne lui donnait pas les bons conseils. Quand est-ce qu’on va finir avec ça ?
Vous savez, on a élu une personne. Mais pas toute une population. Si le Bénin a des problèmes, aujourd’hui, je pense que ce sont les agents de renseignement, les conseillers les plus rapprochés de Yayi Boni qui nous ont conduits à cela. Moi, par exemple, c’est par votre intermédiaire que j’arrive à dire ce que je pense de la gouvernance de Yayi. Combien de Béninois peuvent venir vous parler? Les gens ont peur.

Avec ce que vous dites, pensez-vous que Yayi peut encore revenir en 2016
Sur l’une des chaines de radio, je l’ai déjà dit et je le répète ici. Notre constitution ne prévoit pas un 3ème mandat. Alors, pourquoi posez-vous aux gens cette question ? Ce que je sais est que Yayi a dit partout et même devant tout le peuple qu’il partira en 2016. Certains ont même dit qu’il aurait souhaité devenir pasteur quand il quittera le pouvoir en 2016. S’il le fait, je serai son premier fidèle, le premier à le servir dans son église.

Mais les actes qu’on observe montrent autre chose….
C’est normal. Parce que tout système qui tend vers sa fin a toujours de ces genres de choses. Prenons Kérékou, au soir de son mandat, des gens ont tenté avec UBF et consorts de le maintenir. C’est pareil avec Yayi. Moi je suis habitué et je sais que ces gens-là vont échouer parce que notre constitution n’a pas prévu cela. Je vais de ce pas vous demander une chose. Vous êtes le 4ème pouvoir, alors cessez de poser ces genres de question, parce que vous allez embrouiller la tête aux gens. Le chef de l’Etat ne nourrit pas l’ambition d’un troisième mandat.

Vous l’avez dit, Yayi ne se représentera pas. Est-ce une voie qui s’ouvre pour votre chef éclairé, Mathurin Nago de devenir président de la République ?
Etant donné que la constitution n’a pas prévu trois mandats, je suis certain que Yayi va partir. Et en me basant sur la définition de ce qu’est un parti politique, association d’hommes et de femmes aspirant à gagner le pouvoir et à l’exercer, je vous dirai oui. Vu que Mathurin Nago est bel et bien dans un parti politique dont il est le président. Ce qui veut dire que dès lors que Yayi s’en va, nous sommes prêts à le remplacer.

Et quelles sont les chances de Nago en 2016 ?
D’abord, il faut savoir qu’il y aura une pléthore de candidats. Mais, après avoir fait 8 ans d’exercice en tant que deuxième personnalité du pays, je crois que Mathurin Nago est bien connu des Béninois. Non seulement ça, il connait très bien ce dont regorge le poste du président de la république. Il a beaucoup de relations à l’international. Il a une grande expérience en matière de représentation. Je pense qu’il a la carrure, la taille qu’il faut pour briguer la mandature. Donc, pour éviter à notre pays d’errer, je dirai qu’il faut qu’on prenne quelqu’un comme lui. Je vais même vous faire une confidence. Les consultations du fâ ont dévoilé que le prochain président du Bénin en 2016 doit être de grande taille.

Ah bon ?
C’est la révélation du Fâ.

Et vous votre taille ne conviendrait-elle pas pour être ministre ? Que s’est-il passé ?
Avoir un poste de ministre, c’est le bon vouloir du président de la république. C’est vrai, ce sont des gens qui vous proposent. Si c’est vrai que j’ai été proposé, je pense que c’est celui qui m’a proposé qui a encore jugé bon de me retirer de sa liste. Et là, moi je n’y peux rien. Le malheur de Yayi, c’est de s’accoquiner avec des gens qui, au départ, étaient contre lui, des gens qui l’ont combattu en 2006. C’est aussi de considérer aujourd’hui ceux-là comme étant ses vrais amis. Or, demain ils deviendront ses ennemis dans la mesure où, ils ne sont pas prêts à gérer son bilan avec lui. Le fait que nous, nous ayons quitté l’alliance FCBE ne veut pas dire qu’on l’a lâché.

Le ministre Aké a toujours sa main tendue vers son frère Zodékon…
Ça, jamais. Il ne l’a jamais fait. Vous avez appris l’affaire des déplacés de Sagbovi. Voilà encore les méfaits de Symphorien Misségbétché. Le conseil communal s’est réuni le 30 septembre 2013 et a délibéré pour ordonner un payement. Exprès il n’a pas envoyé la délibération au préfet pour que cette délibération soit approuvée. Maintenant, pour être bien vu par le ministre Aké Natondé, il est allé avec lui dans l’arrondissement, où moi je suis le premier responsable, le 30 décembre dernier pour aller payer les 2 millions, sans rien me dire alors que j’étais présent. Si celui-là avait le sens du respect de l’autorité, il ne peut pas venir chez moi agir de la sorte. Je peux vous rassurer qu’ils étaient venus le jour-là pour faire campagne contre moi. Est-ce qu’on va dire que celui-là qui veut me déstabiliser sur mon territoire veut faire la paix ? Je ne pense pas. L’autre chose, le ministre Aké est venu encore lancer un dossier d’aménagement de la route Covè-Dovi-Sagon-Bossa laissé par son grand-frère, le ministre Lambert Koty à la veille des campagnes pour les législatives sans m’aviser. Pourquoi a-t-il attendu ce moment alors qu’il a pris service depuis août 2013 ? C’est encore pour me déstabiliser. Celui-là veut-il faire la paix ? C’est encore non. Les exemples sont nombreux.

Comment comptez-vous vous faire réélire dans la zone ?
Je vais vous rassurer. Ce qu’on vous montre-là, c’est un montage pur. Ce ne sont pas mes frères d’Agonlin qui sont allés à ce lancement hein. Je sais reconnaitre un frère d’Agonlin. Les gens ont été sollicités d’ailleurs comme ils le font quand il s’agit de venir marcher à Cotonou pour venir assister à la cérémonie et montrer qu’il y avait du monde. Pour ce lancement, ils ont tout fait, mais la population n’est pas sortie. Vous savez, la population de Dovi connait celui qu’il lui faut. Et de là, moi je suis serein, tranquille. Et je vais vous étonner. Moi je suis le futur maire de Zagnanando. Ils peuvent tout faire, ils ne pourront pas me déstabiliser. Je remplis tous les critères pour être le maire et je le serai. Aussi, suis-je en communion avec la population de Banamè, Don-Tan, Dovi, Agonlin Houégbo, Kpédékpo. Bref, toute la commune m’attend. Alors, je pense que c’est de l’amusement ce que Aké fait pensant qu’il peut me déstabiliser. Ils seront surpris.

En tant qu’inspecteur général du Ministère de l’Agriculture, dites-nous comment vous arrivez à servir vos administrés ?
Je sais que les gens font souvent l’amalgame pour ce qui est du double emploi. Si vous me relevez un seul article qui note que quelqu’un qui est inspecteur ne peut plus être chef d’arrondissement, moi je démissionne tout de suite. Sinon, c’est le maire seul que les textes obligent de résider. C’est pour cela qu’on leur construit leur résidence et on leur met à disposition des agents de maison. Si vous n’avez pas ce dispositif, on vous loue une maison. Cela fait partie des choses que nous devons corriger au fur et à mesure que nous évoluons. Parce que les textes actuels donnent trop de prérogatives au maire. Dites-vous que le maire de Zagnanando ne réside pas dans Zagnanando. Il réside à Naogon à Covè. Bref, si moi j’arrive depuis près de 7 ans à jouer convenablement mon rôle de CA, c’est parce que j’ai mis les moyens comme je vous l’ai déjà dit pour qu’aucun dossier ne reste sans être traité, c’est-à-dire, les dossiers les plus brûlants sont convoyés en même temps à l’administration de la mairie de Zagnanando et le secrétaire général s’en charge pour qu’ils soient vidés immédiatement. Donc, je n’ai aucun problème pour la combinaison de mes deux fonctions. Cela s’explique aussi par le fait que je sois chaque week-end au village pour m’occuper des affaires de l’arrondissement. C’est comme aujourd’hui où vous m’avez invité ici. Avant de venir, j’ai fini ce que je dois faire. Je viens comme ça d’une mission de contrôle dans une structure. Ce qui veut dire que j’accomplis d’abord ma fonction régalienne avant d’aller faire la fonction politique. Vous savez qu’on ne peut pas demander à un ouvrier d’aller occuper le poste de la gestion de la cité.
J’ai appris à bien justifier ma paye mensuelle. Si les admis à la pension de retraite perçoivent chaque fin du mois, pourquoi veut-on demander à quelqu’un qui est encore en fonction de démissionner de son poste pour aller gagner 60.000Fcfa, comme la prime qu’on doit me verser à l’arrondissement et que la commune ne me verse pas régulièrement.

Carte d’identité

A 53 ans, Irénée Zodékon est un ancien syndicaliste dans le milieu bancaire. Au Syndicat national des travailleurs des banques et établissements financiers du Bénin (Syntra-banques), il est propulsé secrétaire administratif en 1991, alors qu’il avait fait son entrée à la Caisse autonome d’amortissement (CAA) cinq ans plus tôt. Secrétaire général adjoint pendant deux mandats, il devient secrétaire général après un braquage à la Financial Bank, braquage ayant coûté le poste à son secrétaire général d’alors. En 2001, profitant du second tour des élections présidentielles, son syndicat déclenche un mouvement de grève extrême pour revendiquer essentiellement la révision par le patronat de leur convention et la revalorisation de leur valeur indiciaire. Après des négociations serrées, le syndicat avait réussi à s’entendre avec le ministre des finances d’alors, Abdoulaye Bio Tchané. « Aujourd’hui, c’est cette convention que toutes les banques et établissements financiers du Bénin utilisent », affirme-t-il, très fier de la lutte des travailleurs. C’est que, Irénée Zodékon est connu pour être un homme déterminé et tenace. Cela s’est traduit jusque dans ses études et sa carrière professionnelle. CAP aide comptable en 1981, BAC G2 en 1982, il fait des études de droit à l’université nationale du Bénin. Il est détenteur d’un DESS en droit des affaires et du Diplôme Universitaire en gestion de patrimoine, successivement à l’Université nationale du Bénin puis à l’université de Lyon en France. C’est le 20 août 1986 qu’il est engagé à la Caisse autonome d’amortissement (CAA), après un concours. « Un peu partout où je passe, je fais l’effort de respecter l’équité et les textes », dit-il. A partir de 2003, il devient directeur de l’administration au Ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle puis directeur des ressources financières, matérielles et logistiques. Il fait alors son entrée en politique et devient secrétaire adjoint chargé de l’information et de la communication de l’UPD Gamesu dont son ministre d’alors, Léa Hounkpè, était une des responsables. Il est également le fondateur de du collège d’enseignement général privé et professionnel ‘’Le Satin-Zodiac’’ basé à Covè. Depuis huit ans, Irénée Zodékon est le chef de l’arrondissement de Dovi dans la commune de Zagnannado. Inspecteur Général du Ministère de la réforme administrative en 2009, il a été muté au ministère de l’agriculture dont il devient Inspecteur Général quelque temps plus tard. Il a été confirmé  à ce poste lors du dernier Conseil des Ministres. Et l’homme continue d’avoir une confiance absolue en ses chances politiques. Malgré un franc-parler qui lui colle à la peau.

Intimité

Un mari fidèle !

Marié et père de cinq enfants, le CA de Dovi avoue n’aimer qu’une seule femme, celle qui est la mère de ses enfants. Même si, avant de la connaître, il a pu faire des aventures, il s’en tient à celle qui, comme lui, est originaire de Dovi. Quand on lui demande ses préférences culinaires, il répond sans détour : « J’aime la pâte de farine de maïs accompagnée de légume. Avant d’aller à table je prends un verre de vin blanc local (sodabi)».

La Rédaction

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