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Le triomphe de la vérité

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Edito: Le cas Eric Houndété


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Pensez-vous que Eric Houndété sera réélu au parlement ? C’est une question qui ouvre des perspectives dangereuses pour le candidat de l’Union fait la Nation (UN).
Car, le probable candidat de 2016 qu’il est, se met devant un défi colossal : passer malgré la tenaille des FCBE dans sa circonscription électorale. Quand on observe la cinquième circonscription électorale, on constate aisément qu’Eric Houndété en a été le seul élu UN aux législatives de 2011. Rescapé, pour ainsi dire, de la razzia FCBE, il n’a pu se faire élire sans les voix du PRD et de la RB. Car, la cinquième circonscription électorale comprend Allada,  Kpomassè, Ouidah, Toffo et Tori-Bossito. Son élection dans le contexte tendu de 2011 a été largement favorisée par son suppléant, l’actuel maire d’Allada, Cyprien Togni. Celui-ci est, depuis lors, passé du côté de l’AND dont il est même vice-président chargé des élections. Il a également bénéficié des voix de Tidjani-Serpos du PRD et de Marc da Costa de la RB. Toutes ces formations ont quitté l’UN depuis et pourraient même l’affronter sur le terrain. Seul point favorable, Toffo. Là, il aura le soutien de Jude Lodjou qui était en deuxième position sur la liste, ainsi que du maire de la localité, Saturnin Agossohou. Les deux hommes pourraient lui être d’un précieux recours. Mais, ce ne sera pas chose aisée quand on connait l’omniprésence de Françoise Assogba, la ministre de la micro-finance, dans la localité.
C’est clair, en effet, que Boni Yayi ne lui permettra pas de respirer. On se doute bien que l’une des raisons fondamentales de la présence constante du chef de l’Etat sur le chantier de la route Pahou-Tori-Allada, c’est bien l’équation Houndété qu’il entend résoudre avec la dernière énergie. Les visites du chantier, accompagnées des longs reportages de l’ORTB, appartiennent à cette stratégie. Ne comptons pas l’usine de tomate installée à Kpomassè, au cœur même de son fief. Elle n’a jamais fonctionné, à moins que, par la grâce de la campagne électorale, le Gouvernement la réveille de sa vieille torpeur, pour en faire un outil de propagande.
Mais, visiblement, il en faut beaucoup plus pour voir la réélection d’Eric Houndété au parlement. La cinquième circonscription reste aussi celle de Venance Gnigla de l’AND. Lancée dans une stratégie de quadrillage du terrain, l’alliance fait désormais feu de tout bois. Et il se fait précisément que l’un de ses bras financiers est un certain Venance Gnigla qui avait réussi déjà en 2011, à passer, malgré les fortes incertitudes  d’alors. Venance Gnigla ne sera pas une proie facile, ni pour l’UN ni pour les FCBE. Il sera probablement au parlement en mai prochain.
A contrario, on peut remarquer qu’en sus de tout cela, le bras financier de Forcé Clé a pris ses distances depuis quelques semaines. Désiré Vodonou, à défaut d’être l’âme de Force Clé, en était le moteur principal. Sa démission du parti, creuse un trou béant dans la stratégie de Houndété. Les élections au Bénin ne se gagnent qu’à coups d’argent. C’est la triste réalité d’une arène politique entrée depuis neuf ans dans la spirale de l’argent roi. Où Houndété pourra-t-il trouver les moyens pour mener de front et les législatives de 2015 et les présidentielles de 2016 ? C’est une grande question. Car, son frère, Arnaud Houndété, censé être son bras financier, n’a plus la même surface financière qu’auparavant. Il fut l’un des bras droits de Kadhafi. Il avait encore la possibilité de lui venir en aide sans problème. La mort du colonel aura mis du sable dans son dispositif. Et la problématique financière reste encore entière.
Ce qui est certain, c’est que le candidat court deux risques majeurs. Le premier se rapporte à l’éventualité de son échec. Ce serait, bien entendu, un véritable camouflet pour l’UN, mais un cinglant désaveu pour Houndété lui-même. Ses ambitions présidentielles pourraient s’arrêter dès ce moment, à moins que des primaires au sein de l’UN en décident autrement. Le deuxième, c’est qu’il soit obligé de dépenser ses ressources sur ces élections intermédiaires, avant la présidentielle. Pour qui connait les méandres de la finance électorale, l’assèchement des ressources correspond simplement à une sentence de mort.
Malgré cet engrenage, le député peut encore espérer retrouver son siège au parlement, s’il plane moins au-dessus de ses mandants.

Par Olivier ALLOCHEME

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