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Le triomphe de la vérité

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Refus de démissionner du Gouvernement: Christian Sossouhounto entre loyauté politique et avantages du pouvoir


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Il n’a pas obtempéré à l’appel de Lehady Soglo. L’homme pour qui, il était pourtant prêt à tous les sacrifices dans un passé récent. La lettre adressée ce mardi au président de la Renaissance du Bénin par le ministre Christian Soussouhounto pour lui signifier clairement son refus de démissionner du Gouvernement est sans équivoque : l’ex 3ème adjoint au maire de Cotonou, alors qualifié de « fidèle des plus fidèles » à la famille Soglo, a retourné sa veste aujourd’hui. Lehady Soglo devrait s’en mordre les doigts depuis la réception de cette « audacieuse » lettre de refus. Lui qui, volontairement et avec grand enthousiasme avait, deux ans plus tôt, fait le choix de Christian Sossouhounto, quand le parti a été sollicité pour participer à l’action gouvernementale. On se rappelle encore de l’euphorie suscitée par cette nomination dans le rang des « Hwézèhouè », notamment, les jeunes, heureux de voir l’un des leurs propulsé à un poste si important. S’il est vrai que le départ de Blaise Ahanhanzo Glèlè, un autre baron de la RB du Gouvernement n’a pas été trop apprécié dans le parti, l’avènement de Christian Sossouhounto a soulagé bien de ceux qui pensent que la RB avait plus intérêt à répondre, une fois encore, à l’appel de Yayi qui prônait, à l’époque, un Gouvernement d’ouverture, que de s’éterniser dans l’opposition.
Reste que d’hier à aujourd’hui, les données ont véritablement évolué et les cartes ont été brouillées entre Yayi et les Soglo. En rompant le partenariat entre la mouvance présidentielle et la RB, Lehady Soglo avait des raisons précises, au nombre desquelles, la non tenue des élections à bonne date et le non respect des libertés publiques. Mais le fils « chéri » de Dieu Donné Soglo et de Rosine Vieyra Soglo n’aura pas assouvi tous ses désirs, puisque Sossouhounto lui dit, pour sa part, « non ». Pas question de quitter le Gouvernement, selon lui, sans que le chef de l’Etat qui l’a nommé ne le lui demande. Et non, celui qui l’a envoyé, à savoir, Lehady Soglo. « Christian Sossouhounto est un militant engagé, fidèle et loyal à qui nous faisons confiance pour respecter les idéaux de sa formation politique », continuait à croire le président de la RB, jusqu’à samedi dernier, où il a lâché ce bout de phrase à la présentation de vœux entre les responsables du parti et les militants. Erreur.

Pas de loyauté, cette fois-ci
La loyauté de Christian Sossouhounto a fait défaut cette fois-ci. Il préfère continuer à être ministre, pour sans doute, des raisons obliques à celles idéologiques que prêche Lehady Soglo et les siens. Le temps qu’il a mis pour réagir, (environ deux semaines) à l’appel de son désormais ex-mentor politique  laissait déjà craindre qu’il ne cèdera pas à ses desiderata.
Entre la fidélité à la RB et la fonction ministérielle auprès de Yayi, avec tous les avantages inhérents, Christian Sossouhounto a fait son choix. Même s’il n’affirme pas – pour le moment – qu’il démissionne du parti grâce auquel, il est devenu ministre de la République, tout va s’en dire qu’il tourne déjà dos aux Soglo. Selon certaines informations, des « soutiens de taille » de la mouvance présidentielle n’ont pas été du reste dans sa décision, dut-elle battre en relief, les fondamentaux d’un accord politique. Puisque justement, Sossouhounto semble les méconnaître, obnubilé par le prestigieux train de vie qu’il mène depuis qu’il a accédé au fauteuil de ministre. Mais il devra travailler durement pour s’affirmer à nouveau au plan politique, loin de l’électorat non négligeable resté attaché à la RB. D’aucuns parleraient de « haute trahison » dans le cas d’espèce. D’autres évoqueront plutôt la realpolitik, où les intérêts généralement trébuchants et sonnants supplantent tous les autres.

Wandji A.

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