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Le triomphe de la vérité

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Edito: Duel à mort


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Le défi lancé par Saley à Gbadamassi est énorme. Il veut le rencontrer sur un plateau de télévision et lui régler son compte en direct, de préférence avant les prochains scrutins. Mieux, si Gbadamassi n’accepte pas le duel, le président de l’UPR entend bien sortir des  « dossiers » sur lui. Le ton est donné, violent, provocateur, non loin des combats de chiffonniers.
Le duel à mort qu’entretiennent les deux hommes depuis 2008, prend ainsi un nouveau virage et pourra se conclure devant les chaînes de télé. Se conclure ? Pas vraiment. Habitués à s’affronter par médias interposés depuis qu’ils ont rompu leurs liens au sein de l’UPR, les deux hommes ne se voient en public qu’en chiens de faïence. Les révélations faites hier par Saley font suite aux propos tout aussi provocateurs tenus par son challenger qui a pu dire, à Bantè : « Moi, Rachidi Gbadamassi, mon soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest contrairement à Saley et Sacca Lafia dont les soleils se lèvent au Sud et se couchent au Sud et ne peuvent donc jamais éclairer le Nord. Mais je comprends Saley car il n’a jamais été maire pour maitriser les questions du développement à la base. » Bien entendu, le soleil dont il est question, c’est  l’Alliance Soleil née le 21 décembre dernier. On se rappelle les propos du même acabit tenus par le même Gbadamassi il y a six ans, dans une lettre ouverte restée célèbre où il le chargeait violemment. Il l’accusait, entre autres, d’avoir bâti sa fortune sur le sang, la drogue et l’escroquerie. « Si tu as le courage, réponds au débat contradictoire auquel je t’invite », avait-il lancé, sans suite depuis lors. Apparemment, la provocation de Bantè où l’ancien maire de Parakou a réitéré son défi et sa volonté de donner des cours de droit à son adversaire, aura été celle qui a débordé le vase. Nous aurons droit à des déballages.
Mais alors, pourquoi se querellent-ils ? A priori, pour rien. En principe, les deux hommes n’ont plus rien de commun, depuis que Gbadamassi a démissionné du G13 avec fracas. Mais les éclats de voix engendrés par cette violente démission, ont connu des suites qui s’étalent devant nous. Et puisque, presque toujours, Saley finit par faire profil bas, Gbadamassi se sent dans le beau rôle. D’autant d’ailleurs qu’il a, pour lui, le pouvoir Yayi qui lui accorde toute sa protection. Cette fois-ci, du moins, on attend de voir si le député de Parakou acceptera le défi.
A y voir de près, la ligne de fracture qui se dessine entre les deux hommes, se situe fatalement au niveau de l’honneur. Les propos outranciers de Gbadamassi, ont toujours poussé Saley  dans ses derniers retranchements.
Nous aurons peut-être l’occasion de comprendre cette fois, pourquoi Boni Yayi ne touche pas au député de Parakou alors qu’il connait très bien ses fréquentations. Tous ceux qui ont eu le malheur de transiter par la case Talon depuis 2012, ont par exemple goûté à la colère présidentielle. Pas Gbadamassi qui n’a jamais pu cacher ses amitiés avec l’exilé de Paris, sans que le chef de l’Etat ne lève le plus petit doigt contre lui. Parce qu’il connait évidemment la force de frappe de ce bulldozer  resté populaire au sein des couches les plus défavorisées de la population parakoise. C’est qu’il fait partie des députés sur lesquelles Boni Yayi compte pour maîtriser sa circonscription électorale d’origine. Et bien entendu, il fait fi de sa réputation sulfureuse et fait semblant de ne pas entendre les appels à la prudence avec un homme que l’affaire Coovi a beaucoup Sali.
Quant à Saley, il devra laver son honneur après tant de provocations de son vieil ami. Alors que ses affaires sont presque toutes dans une très mauvaise passe, il sait le risque qu’il court en provoquant Gbadamassi en duel. Ses méthodes de gestion à Bell-Bénin sont décriées et la société croule sous le poids d’une dette titanesque. J’entends d’ici Gbadamassi se moquer de  la vente de Canal 3 ou même son incapacité à respecter la loi qui interdit les activités commerciales aux députés. On verra s’il saura répondre à la critique qui lui est faite sur son instabilité politique légendaire.
Comme on peut le voir, si jamais ce fameux débat se tenait, il donnera lieu  à des déballages qui risquent de faire vaciller les deux hommes et leurs chapelles politiques respectives.

Par Olivier ALLOCHEME

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