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La rubrique Sous l’arbre à palabre du quotidien l’Evénement Précis a reçu son 88ème invité, le premier de l’année 2015, en la personne de Christophe Megbédji, maire de la commune de Klouékanmey. C’était le lundi 26 janvier dernier au siège de ce journal, sis à Mènontin. Ce dernier, très ému, n’a pas mâché ses mots pour exprimer sa position par rapport aux questions liées à la décentralisation et à la gouvernance locale à lui adressées par les journalistes.

« La décentralisation est un processus qui va conduire inéluctablement au développement. Elle est assise sur un trépied ; le Gouvernement qui est dans les stratégies, les communes qui sont dans les exécutions, et les partenaires financiers ainsi que la société civile », a affirmé  le maire de Klouékanmey, Christophe Megbédji. En effet, plusieurs fois distingué meilleur maire du Bénin, Christophe Megbédji n’a pas fait la langue de bois face aux nombreuses interrogations des journalistes. Un des acteurs concernés par le rapport de la gestion du Fonds d’appui au développement des communes (Fadec) a laissé entendre qu’il devrait venir en complément au budget des communes. Mais, il a rendu paresseuses la  plupart d’entre elles. « Et de là, il fallait s’attendre aux nombreux reproches inscrits dans le rapport des députés», a-t-il confié.  Il a également fait remarquer qu’il n’accepte pas qu’on parle de gestion fantaisiste des maires, dans la mesure où, il peut arriver que des prévisions ne soient pas atteintes. « Que peut faire un maire lorsque les catastrophes naturelles, inondations, par exemple,  détruisent les cultures sur lesquelles les prévisions portaient ? », s’est-il interrogé avant d’informer sur l’une des stratégies qui mettent plus sur orbite sa commune. « Je me réjouis de cette stratégie qui a été suivie par les autres communes », a-t-il affirmé.

Faire du développement la chose la mieux vécue par les Béninois

« Vous savez, le développement, c’est un processus. Il se vit. Et nous ne pouvons aboutir à cela si toutes les conditions ne sont pas réunies», a-t-il déclaré avant d’ajouter que le développement doit partir des communautés à la base. Il a aussi expliqué que « la ville se crée d’elle-même, car, si on l’a crée, elle meurt». Alors, il pense que l’Etat central doit laisser la gestion entièrement aux communautés locales, tout en gardant son œil sur cette gestion-là. Militant inconditionnel du PSD, le maire de Klouékanmey est ouvert au dialogue et trouve qu’il n’est pas bon de tourner dos à son parti politique d’origine. «C’est montrer mon ingratitude vis-à-vis de lui », a-t-il affirmé avant de reconnaitre que ce sont les divergences d’idées qui font vivre un parti. «Car, nous n’allons pas laisser disparaitre le PSD. Nous n’irons pas jusque-là, sinon nous allons tous en pâtir», assure-t-il tout en précisant le profil du prochain président de la République. «Le prochain président de la République doit aimer le développement local.  Il doit faire de la décentralisation la priorité des priorités, son cheval de bataille. Il doit aussi avoir la capacité de mettre ensemble tous les acteurs du développement pour qu’il soit la chose la mieux vécue chez nous», a-t-il conclu.

Anselme HOUENOUKPO