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Le triomphe de la vérité

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Edito: L’Afrique progresse


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Le bilan 2014 de l’économie africaine est positif. La santé économique du continent affiche une forme presque incroyable, à voir les mauvais chiffres qui viennent de l’Occident. Il n’est que d’observer le taux de croissance annuel du continent qui oscille entre 4,8 et 5,1 %, selon les institutions financières internationales, contre 2,6% de croissance globale enregistrée dans le monde en cette année 2014. A l’exception de la Chine, aucune autre partie du monde n’a atteint ce seuil africain. Il est vrai qu’avec 7% environ en 2014, l’empire du milieu a des soucis à se faire, lui qui est habitué à des taux de croissance à deux chiffres. Ajoutons à tout ceci les prévisions 2015. Dans son rapport intitulé Africa’s Pulse, la Banque mondiale prévoit tout au moins une croissance vigoureuse de 5,2 % pour 2015 et 2016. Quelques pays dépassent même les 8%. Ce sont le Tchad, la RD Congo, la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie.
Malheureusement, comme vous le savez tous, cette Afrique des progrès a deux visages. Il y a l’Afrique qui sourit et l’Afrique qui fait des grimaces. N’allez pas croire que cette croissance a quelque chose à voir avec les ressources minières. Les pays ayant enregistré les évolutions les plus remarquables, ces vingt dernières années, sont l’Ouganda, la Tanzanie, l’Éthiopie, le Mozambique et le Burkina-Faso. Ils ne disposent pas en abondance de ressources minières. Les facteurs les plus importants de leurs progrès sont leur stabilité et leur bonne gouvernance, maintenues sur une longue période. Ces facteurs ont ainsi rendu ces Etats attractifs aux yeux des investisseurs publics et privés. Selon la Banque africaine de développement (BAD), les apports financiers extérieurs (dons, crédits, investissements…) ont franchi en 2014 la barre des 200 milliards de dollars, soit quatre fois le montant de 2000.
Mais on notera également le secteur des infrastructures qui a connu de grands progrès partout en Afrique ces dernières années, et particulièrement en 2014. Le cas le plus emblématique de cette tendance reste le troisième pont d’Abidjan inauguré le mois dernier et qui aura coûté environ 308 millions d’euros, soit plus de deux cents milliards de FCFA. Une bonne partie de ce pactole est allée dans les poches de Bouygues, la société française ayant réalisé les travaux. Il faut également associer à tout cela la production agricole qui a bénéficié de conditions météorologiques relativement clémentes l’année écoulée. Toutefois, ne nous leurrons pas. Globalement, depuis 2007, la croissance africaine n’est plus vraiment portée par les matières premières. Pour preuve, la contribution des mines et du pétrole a baissé dans l’ordre de 10-11% dans la croissance.
Il est vrai que les industries extractives ne sont pas toujours porteuses de croissance. Elles sont très mécanisées et automatisées, ce qui exige peu de bras valides et des compétences professionnelles pointues. Mais surtout, ces industries bénéficient de nombreuses exonérations fiscales qui finissent à la longue par asphyxier les Etats. L’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique écrivait même il y a quelques mois ceci : « Faiblement taxées, elles injectent peu de richesse dans les économies des pays producteurs ».
Mais il y a l’autre Afrique, celle qui n’évolue pas, celle dont les progrès sont peu visibles. Ce sont, pour la plupart, les pays instables et dont la gouvernance est, pour ainsi dire, chaotique. C’est presque toujours les pays en guerre. Cette Afrique-là marque le pas et il faudra les efforts conjugués de tous pour la relever.
Ce que je veux dire, c’est que l’Afrique est aujourd’hui la partie du monde qui évolue le plus vite. Elle attire de plus en plus d’investissements. Elle attirera même, de plus en plus de technologies et d’innovations, si les décideurs prennent conscience des outils modernes de management qui amènent performance, efficacité et efficience.
Autrement dit, plus personne n’a le choix. Désormais, le progrès est devenu obligatoire. Il y a seulement quelques années, un pays comme le Niger a pu être compté comme le pays le plus pauvre de la terre. Dans quelques années pourtant, ce sera un énorme pôle de croissance en Afrique grâce à son uranium et à son pétrole. Nous avons le droit de participer à cette embellie de l’Afrique. Nous avons le droit d’aller au progrès.

Par Olivier ALLOCHEME

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