.
.

Le triomphe de la vérité

.

Entretien avec un humoriste ivoirien: Gohou Michel fait des révélations sur Delta, sa vie et ses projets


Visits: 17

Gohou Michel netAu détour d’un spectacle qu’il a donné à l’Institut français de Cotonou, nous l’avons rencontré pour vous. Il s’agit de l’humoriste ivoirien Michel Gohou. Détendu et sans langue de bois, il nous a raconté l’essentiel sur sa carrière, sa vie privée et ses projets immédiats. Et ce n’est pas tout. Michel Gohou lève un coin de voile sur les démêlés qu’il y a entre Akissi Delta (la productrice de la série Ma famille) et les comédiens de la série « Ma famille » dont le tournage de la 2ème partie est projeté pour Janvier 2015. Découvrez donc tout dans cet entretien plutôt enrichissant que l’artiste nous a accordé volontiers.

L’Evénement Précis : Qu’est-ce qui vous a amené vers la comédie ?

Gohou Michel : Ce qui m’a amené vers la comédie, c’est d’abord ma grande timidité. A l’école, j’étais très timide, je n’osais pas m’approcher de 3 ou 4 personnes pour pouvoir m’exprimer. Le plus fort, je n’osais pas m’approcher d’une fille pour dire que je vais la draguer. Pour moi, m’arrêter devant quelqu’un pour lui parler avait vraiment un autre sens. Je n’avais pas ce sens ou du moins, je ne donnais pas ce sens-là. Dans un premier temps, on m’a conseillé de faire du théâtre. On m’a dit « vas au théâtre et tu arriveras à combattre ta timidité ». J’ai dit que si le théâtre peut me permettre de combattre ma timidité, je vais essayer. Je me suis donc lancé au théâtre et puis, dans le but de combattre cette timidité, l’amour est né entre le théâtre et moi. On s’est attrapé. On ne s’est plus jamais lâché et j’ai décidé d’en faire mon métier. Je m’en sortais bien, je me sentais à l’aise, j’arrivais à communiquer, à prendre la parole en public.

A quand votre première apparition sur podium ?
C’était, dans un premier temps, pour combattre ma timidité. Je jouais dans des écoles avec des amis, on montait des sketches dans des collèges et autres. Et puis, l’idée nous est venue de monter une pièce de théâtre et viser les grandes salles. C’était à Ganoua dans ma ville natale. Nous avons donc formé le Fromager théâtre de Ganoua. Le nom de la troupe, nous sommes allés le prendre dans l’autre racine de la localité qui est le Fromager. Avec le Fromager théâtre de Ganoua, nous avons formé une pièce de théâtre intitulée L’ingrat où je campais le rôle principal. C’était en 1985. Quand nous avons monté cette pièce, nous avons fait une grande première dans la salle de Ganoua qui fait plus de 1000 places. Jouer devant plus de 1000 personnes pour moi, était un bon chemin que je venais de prendre. Donc, ma première montée sur scène était en 1985.

On ne vous a plus vu depuis quelques années. Est-ce-déjà quelques pas vers la retraite?
Non. D’abord je tiens à dire que je suis dans beaucoup de tendances à la fois. On fait du théâtre radiophonique, des tournages de films, des téléfilms, des films institutionnels. On fait des voyages que ce soit à l’intérieur de la Côte d’Ivoire que dans la sous-région. On va même jusqu’en Afrique centrale ou même on sort de l’Afrique pour ailleurs. C’est un métier assez difficile et complexe que nous pratiquons à telle enseigne que quand tu n’arrives pas à aller chercher ailleurs, il est difficile d’avoir la pitance. On est obligé de chercher ailleurs ce qu’on n’arrive pas à trouver sur place. On est obligé de voyager. Ce qui fait que vous ne nous voyez pas dans les productions que vous suivez ces derniers temps. Il faut aller sur d’autres comptes. On nous invite aussi à des festivals en tant que chanteur, des festivals de théâtre, de contes. Donc, on est sur beaucoup d’événements à la fois. C’est comme si vous ne nous voyez pas, mais on travaille dans l’ombre. On travaille dans l’ombre et on vient quelques fois à Cotonou pour des tournages de films. J’ai déjà tourné deux à trois films à Cotonou avec Laha Production. Il y a deux films qui sont déjà sortis et un autre qui est en cours. Ne vous en faites pas, les productions vous en verrez. Un artiste, un comédien n’a pas de retraite. L’acteur de cinéma relate la vie telle qu’elle est et il rentre dans la peau de tous les personnages. Si on peut jouer le rôle d’un enfant, d’un adulte, d’un vieux, on peut jouer le rôle d’un vieillard alors que je n’ai pas encore l’âge d’un vieillard. Dans certains films, on trouve des gens qui ont vraiment du mal à marcher. Ça veut dire que l’artiste n’a pas de retraite et peut jouer à tout âge. Même quand tu n’arrives plus à marcher sur tes béquilles, on peut t’appeler à jouer un rôle de vieillard dans un film. Tu peux être un titan mort dans l’exercice de ton métier mais, pas de retraite. La retraite de l’acteur, c’est la mort. C’est quand tu meurs et qu’on te met sous terre que ta retraite a sonné.

On a appris qu’il y a eu des démêlés entre certains comédiens de la Série Ma famille et Akissi Delta. Qu’en est-il réellement ?
Il n’y a pas eu de démêlés entra Delta et moi. C’est juste des incompréhensions mais on a fini par nous entendre sur ce qui nous divisait. C’est le dialogue social et Ma Famille a failli nous diviser. C’est une troupe de théâtre qui a été constituée. La série «Ma Famille» n’est pas une association. Ma Famille n’est pas un groupe formé et dirigé par une personne. Ma Famille est le nom de la série. C’est vrai qu’elle a écrit sa série mais elle a eu besoin d’acteurs pour pouvoir jouer les rôles. C’est ainsi qu’elle a fait appel à certains comédiens qu’elle connaissait déjà et nous nous sommes retrouvés autour du projet. Elle nous a expliqué et on était d’accord pour l’accompagner dans ce projet puisqu’il y avait un challenge. Il fallait relever le défi puisqu’un nouveau comédien ou un acteur de cinéma n’avait encore jamais eu ce genre de projet. Il fallait se réunir autour de ce projet et le porter à bras le corps, ce que nous avons fait. Mais, dans «Ma Famille», on vient de diverses régions et chacun a sa troupe respective, chacun avait ses activités. Dans «Ma Famille», chacun était en free-lance. On s’est retrouvé, on a tenu le projet, chacun a joué et ça a donné ce que ça pouvait donner. Mais, c’était une inspiration et dans une inspiration, il y a un début, un dénouement et une fin. A partir du moment où tu arrives à la fin de ton inspiration, la sagesse te demande de marquer un stop, le temps de te faire un nouveau sang puis, de revenir. C’est cette idée qu’a eu Akissi Delta. C’est cette idée qu’elle a eu. Elle nous a réuni un matin me disant qu’elle est à court d’idées et qu’elle va bloquer Ma Famille pendant un certain temps puis, avant de venir à Ma Famille, qu’elle a un autre film appelé «Le secret de Ma Famille» qu’elle a tourné. « Peut-être après le tournage de Secret de ma Famille, j’aurai encore d’autres inspirations pour pouvoir relancer Ma Famille », nous-a-t-elle dit. Naturellement, nous sommes allés reprendre nos activités respectives. C’est ce qui est normal puisque nous vivons de ça et c’est ce qu’on fait pour soutenir nos charges. Chacun est donc reparti dans sa direction. C’est ainsi qu’une maison de production nous a approchés. Les jeunes de la maison nous ont proposé un contrat d’exclusivité sur trois ans. On a regardé dans la cagnotte et ce qui était dedans nous intéressait. Depuis le début de notre métier, on n’avait jamais eu ce genre de propositions. C’était plus de trois ans et après, on pouvait jouer dans Secret de ma Famille. C’est là qu’elle a crié au scandale nous demandant pourquoi on est allé signer avec une autre maison. C’est là que les coups de gueules ont commencé et fusaient d’un peu partout. Mais après, on s’est retrouvé, on s’est parlé, on s’est expliqué et on s’est compris. On a essayé de lever les incompréhensions qu’il y avait pour partir sur de nouvelles bases. Les trois ans se sont vite écoulés. Le contrat est donc fini. Nous étions là quand Delta nous a approchés pour nous dire qu’elle était prête pour la 2ème partie de Ma Famille. On lui a dit qu’on était prêt à l’accompagner dans cette aventure. Alors, il faut qu’on termine ce qu’on a commencé ensemble. A part ceux qui ne sont plus de ce monde, tous ceux que vous avez connus comme acteurs sont bel et bien présents et prêts à reprendre l’aventure. C’est déjà fini et je pense que d’ici à janvier ou février, le tournage sera fait.

Dites-nous quelque chose sur votre vie de famille
Je suis comédien, artiste, acteur de cinéma. C’est un métier de peuple, de contact, d’ouverture. Mais à côté de cela, j’ai quand même une petite vie privée. J’ai une femme et nous avons 5 enfants, 2 filles et 3 garçons. Mon ainée est une fille, elle a 19 ans et va vers sa 20ème année, le dernier a juste 3 ans et demi. Mais, je suis encore en labo, peut être que je pourrai former une bonne troupe de théâtre dans ma maison.

Comment avez-vous connu votre femme ?
Ma femme, je l’ai connue sur une piste de danse. Il y avait en Côte d’Ivoire des activités culturelles pendant les vacances qu’on appelait «Magnétoscope». C’est dans ce groupe-là que je l’ai remarquée. Elle dansait tellement bien et pendant qu’elle dansait, il y avait des jeux de regard qui se voyaient jusque dans la salle. Je l’ai détectée, je l’ai suivie et comme je ne laisse jamais ma cible, j’ai juste jugé le bon endroit et frappé.

Quelle a été sa réaction ?
Bon. Elle connaissait déjà le Président. Mais au début, ça n’a pas été facile parce qu’elle ne voulait pas d’artiste comme mari. C’est des hommes qui sont toujours partis, ils ne sont jamais là, ils n’ont jamais une vie rangée, ils courent un peu partout et c’est un peu difficile à accepter pour une femme. C’était son inquiétude. Mais, je l’ai rassurée. Je lui ai dit : « Tu es avec moi, c’est terminé, je ne vais plus avoir les yeux pour une autre femme. Je ne suis pas un garçon facile. Toi tu m’as eu mais je ne suis pas sûr qu’une autre femme puisse se cacher sur ma voie ». Elle s’appelle Péna épouse Gohou Aline Charlotte. Nous sommes légalement mariés depuis 4 ans et demi.

Qu’est-ce qui vous a plu chez elle ?
Sa simplicité, son accueil, sa bonne ambiance. Quand tu es avec elle, son esprit d’ouverture envers mes amis, envers ma famille, surtout ma mère. Car après Dieu, c’est ma mère qui le représente, pour moi, sur cette terre. Donc si tu veux m’avoir, il faut prendre par ma mère. C’est par-là qu’elle a pu m’avoir et on est ensemble.

Quels sont vos projets ?
Comme je le disais tout à l’heure, la retraite d’un artiste, c’est la mort. Quand on t’a mis sous terre, ta retraite a sonné. Mais quand tu n’es pas mort, ta vie active et ton boulot continuent. Les projets, il y en a toujours. Le projet immédiat, c’est la sortie de mon livre qui est pour bientôt. C’est ma biographie, depuis ma tendre enfance jusqu’à maintenant. J’ai ensuite un long métrage qu’on appelle « le retour du Binguiste » que je vais tourner bientôt. Mais, retenez que depuis que je joue sur scène face à la caméra, aucune production ne m’appartient. Je n’ai pas encore produit mon propre film. Il m’arrive d’écrire certains films et de les confier à un producteur. Mais, cette fois-ci, je vais me lancer dans la production et voir ce que ça peut donner. Donc, je vais produire deux films dont « Le retour du Binguiste » et une série de 104 films que j’ai intitulée « La culotte ».

Pourquoi la culotte ?
Je parle de la culotte qui balance entre l’homme et la femme. Quand l’homme veut porter la culotte et que la femme se décide à la porter, doit-on la diviser en deux pour que chacun puisse la porter ? La série va nous le révéler. Voilà donc les projets immédiats que j’ai.

Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

Reviews

  • Total Score 0%


Plus sur ce sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page