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Le triomphe de la vérité

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Organisation du FITHEB: Les vraies raisons du report sine die demandé par Ousmane Alédji


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Ousmane Alédji netDans un message adressé aux compagnies retenues pour l’animation du Fitheb 2014, le Directeur intérimaire du festival a fait part du report sine die de  l’événement pour raison sanitaire. Une raison officielle qui n’est en réalité que la face cachée de l’iceberg. Et qui suscite d’ailleurs la vive réaction des acteurs du théâtre béninois.

« J’ai effectivement suggéré le report sine die  du FITHEB 2014 ». C’est ce  que nous a affirmé Ousmane Alédji, le directeur intérimaire du Festival international de  théâtre du Bénin  (FITHEB) interrogé sur la question. Et même s’il avait refusé de nous en dire plus sur les raisons qui motivent sa décision, le message qu’il a adressé aux compagnies retenues pour animer le festival et partagé sur les réseaux sociaux le trahit. « L’équipe d’organisation du FITHEB, à  un mois de la douzième édition, considérant le contexte sanitaire toujours préoccupant en Afrique de l’Ouest, ne saurait faire courir le moindre risque aux artistes et professionnels du spectacle vivant qu’elle a invités », a-t-il expressément mentionné dans ce message. Mais en réalité, cet argument paraît bien superficiel et particulièrement léger pour convaincre si l’on s’en tient seulement  à l’organisation de la 64ème  session du département Afrique  de l’Organisation mondiale de la santé. Cette institution qui se charge même de la gestion au plan international des questions sanitaires. Cette session, faut-il le rappeler, a mobilisé 47 pays venus de toute l’Afrique. Et c’est bien le gouvernement du Bénin qui a autorisé la tenue du Fitheb du 06 au 14 décembre 2014 en Conseil des Ministres qui  l’a organisée.  Les raisons du report sine die du Fitheb 2014 sont donc à chercher ailleurs. Et nous les avons trouvées.

Ousmane Alédji pris au piège de la démesure de  ses ambitions

En réalité, le directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin, Ousmane Alédji  a le dos au mur. Il lui paraît bien impossible d’assumer la parole qu’il a donnée à sa prise de service le 25 février  dernier. A l’occasion, devant caméras et micro, face aux acteurs culturels, il a promis faire du Fitheb, « un label pour le Bénin ». Une ambition visiblement démesurée qui l’a contraint à extrapoler les limites que lui impose le ministre de la culture, Jean-Michel Abimbola dans  l’arrêté ministériel par lequel il l’a nommé. Gérer les affaires courantes de l’institution, organiser le Fitheb 2014 et rendre le tablier un mois après l’événement. Cette mission étant mal comprise, Ousmane Alédji, au lieu d’assurer le strict minimum pour sauver l’édition 2014 s’est lancé dans une vision plutôt plus ambitieuse. Il a donc oublié le diminutif “festival de transition” en s’investissant   dans une vision de long terme. Ce qui l’a amené à retenir des compagnies d’une  vingtaine de pays dont non seulement des pays francophones à l’instar de  l’Allemagne,  de la Chine, du  Brésil,  de la Guadeloupe, du  Ghana, du  Nigeria. Et aussi des pays comme le Canada, les Comores dont les cachets et les frais de voyage seront sans doute particulièrement onéreux. Ce qui a exponentiellement fait remonter le budget du festival.  Son budget pour l’organisation du festival de transition était donc d’environ 900 millions Francs. Un budget prévisionnel qu’aucune des éditions précédentes n’a pu atteindre dans l’histoire du FITHEB. Et pourtant, c’était un Fitheb de transition qu’il était chargé d’organiser. Mais le gouvernement béninois, face aux difficultés financières qu’il traverse,  n’a pu débloquer que 150 millions de Francs CFA pour l’organisation de l’événement. Une enveloppe financière qui plombe donc définitivement le rêve de Fitheb-label  que nourrit le directeur intérimaire  de l’institution. Que faire alors pour sauver l’honneur face aux compagnies déjà assurées de prendre part au Fitheb-label annoncé ? La trouvaille, c’est de décider unilatéralement d’un report sine die avec pour motif,  « le contexte sanitaire toujours préoccupant en Afrique de l’Oues ». Une raison qui fait bonne recette au regard des dégâts que cause la fièvre hémorragique à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Et ça, c’était pour couvrir la vérité.

Vive réaction de Gaston Eguédji, le Secrétaire Général de la FENAT: « Ce report est le résultat du pur amateurisme »

 « Pour vous dire la vérité, je dirai que ce report est le résultat du pur amateurisme. Parce que venant de quelqu’un qui clame partout le professionnalisme, moi ça m’étonne et je trouve ça bien dommage. Un Conseil des Ministres qui prend date pour un événement à caractère international et un directeur intérimaire  envoie une lettre aux compagnies pour le reporter, je pense que c’est au Bénin que cela peut se passer. Celui qui agit ainsi devrait aussitôt plier bagage  et quitter les bureaux du  Fitheb. En réalité, il n’avait pas d’ambitions à imprimer au FITHEB 2014. Son cahier de charge est clair. Il n’avait qu’à assurer une transition. Et pour assurer une transition, c’est un minimum qu’on lui a demandé.  Et ce qu’il a fait là est extrêmement grave. Parce que selon nos investigations, même le Comité provisoire de supervision qui fait office  de Conseil d’administration actuellement  n’a même pas été informé de sa décision.  Au monde du théâtre béninois, en tant que secrétaire général de la Fédération nationale des associations du Théâtre (FENAT), les périodicités de la biennale doivent à tout prix être respectées. Imaginez-vous qu’en 2010, on a organisé  le FITHEB en un mois. Il en est ainsi parce que l’équipe qui était chargée d’organiser le festival était dynamique. Car, quand on est directeur du Fitheb, on ne reste pas dans son bureau. L’argent ne se trouve justement pas dans le bureau. On sort pour aller le mobiliser. Quand on s’assoit dans le bureau, c’est ce genre de résultat qu’on a. Je voudrais donc dire aux acteurs culturels de ne pas se décourager malgré ce qui se passe. On attend donc la réaction du ministre pour prendre les décisions qui s’imposent parce que c’est bien lui qui a le dernier mot et qui l’a mis là. S’il valide ce report là, nous acteurs culturels, on va nous faire réellement entendre. Et on saura que  trop, c’est trop ».

Donatien GBAGUIDI

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