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Le triomphe de la vérité

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Edito: La HAAC et les coups fourrés


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La HAAC a levé la suspension hier  qui pesait sur les émissions du groupe de presse la Gazette du Golfe et TV Carrefour. Si nos deux confrères avaient péché par ignorance, ils sont aujourd’hui avertis. L’institution de régulation des médias ne leur fera plus de cadeau.
La nouvelle mandature de la Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la communication (HAAC) en est ainsi à montrer des muscles là où la mandature précédente avait pu montrer un certain laxisme. Elle a tapé fort, voire très fort. Le sentiment est qu’elle s’en est prise à Golfe TV du fait des récentes libertés prises par la chaine de télé qui avait cessé depuis quelques mois de chanter les louanges effrénées du roi. La Lettre du Continent croit même savoir que le patron de la télé avait envoyé un courrier à la présidence pour se plaindre de factures impayées en indiquant clairement qu’il ne pouvait plus continuer à servir le gouvernement « avec fidélité et loyauté » comme il l’avait fait par le passé. « Il est reproché à Thomas Boni Yayi de ne pas respecter les termes du contrat de communication liant les deux hommes. D’où les graves difficultés de trésorerie que connait ce groupe… » écrit La Lettre du Continent qui croit savoir que le pouvoir avait menacé de lui retirer ses fréquences. C’est donc fort logiquement qu’on a pu apercevoir  la main de ce même pouvoir derrière la décision de suspension. Là encore, comme l’autre mandature, la HAAC se donnait l’image d’une institution aux ordres de la présidence. Ses conseillers dont certains journalistes qui avaient juré fidélité à leurs confrères lors des élections, ont été alors regardés comme des traitres.
Cependant, la levée  de suspension entreprise hier, a montré que même si elle n’est pas  aussi douée de liberté face aux exigences du palais, la HAAC pouvait encore prendre son destin en main.  Dans les officines du palais, l’on se gonflait déjà la poitrine sur le sort de Golfe TV. Il était dit que la chaine n’émettrait que sous le prochain régime.
Le communiqué unilatéral de mise en garde envoyé la semaine dernière par le Président de l’institution, demandait simplement aux professionnels des médias de faire l’impasse sur les informations en provenance du Cos-Lépi.  Les plates excuses présentées par Adam Boni Tessi n’ont renforcé que ce sentiment de soumission aux « pressions » du palais. Placée en coupe réglée, l’institution ne saurait être qu’un appendice de l’exécutif dont il sert à couvrir la tenace propagande.  Hier, nous avons vu que   ce projet serait plutôt difficile à réaliser. On verra la suite.
Pour le moment, les Béninois, dans leur écrasante majorité, espèrent de la HAAC, qu’elle serve surtout à encadrer la propagande stérile qui se renforce à l’ORTB. C’est là en effet que le véritable pouvoir de l’institution, devrait se matérialiser en contraignant les responsables à s’ouvrir à plus de qualité et plus de professionnalisme. Lorsque dans un pays démocratique, la chaine publique nationale ne sert que les vérités du prince, elle se contraint elle-même à subir tôt ou tard les foudres populaires. Cela ne saurait tarder, si tant est que le journal télévisé a été transformé en foire pro-Yayi. Il y a, comme hier mardi au journal de 10h30, une volonté farouche des responsables de cette maison de plaire au Chef de l’Etat. Tout un journal télévisé    de plus de trente minutes uniquement consacré au Chef de l’Etat…
Non, notre pays n’en est plus à cette image moyenâgeuse que véhicule ce média public. Et il appartient à la nouvelle HAAC, de mettre le holà, de sonner la fin de la récréation en obligeant les responsables de cette institution à servir le pays et  non pas quelques individus.
C’est le chantier le plus crucial pour la HAAC, si elle tient à garder une certaine crédibilité, après tant de couacs en début de mandature.

Par Olivier ALLOCHEME

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