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Le triomphe de la vérité

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Séance de travail hier au parlement sur l’impasse électorale: L’ultimatum de l’Assemblée nationale aux membres du Cos-Lépi


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Les membres de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale se sont entretenus hier jeudi 9 octobre avec ceux du Conseil d’orientation et de supervision du processus de correction de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lepi). Le plat de résistance, cette fois-ci, étant le nouveau chronogramme annoncé par le porte-parole du Cos-Lepi, le vice-président Augustin Ahouanvoébla. La rencontre qui a eu pour cadre le palais des gouverneurs à Porto-Novo a connu la présence effective des députés Djibril Débourou, Hélène Kèkè Aholou, Rachidi Gbadamassi, Karim Chabi Sika, Eric Houndété, Epiphane Quenum, Fagnon Nicaise, Charlemagne Honfo pour ne citer que ceux-là. En effet, depuis quelques jours, il s’est installé une polémique autour de ce processus et des informations contradictoires circulent à tout vent. Aussi, Mathurin Nago et ses collègues députés ont-ils voulu s’enquérir de l’évolution des travaux au niveau de cet organe en charge du toilettage de la Lepi afin d’être rassurés.  Il ressort de cette rencontre que des doutes persistent toujours quant à la mise à disposition de la Lepi le 17 décembre prochain, telle qu’annoncée par les responsables du Cos-Lepi. Selon des indiscrétions, les débats ont été très houleux aussi bien entre les membres du Cos-Lepi, qu’entre députés membres de la conférence des présidents. Toutefois, le technicien du Cos-Lepi, Thomas Houédokoho a confirmé aux députés la date butoir du 17 décembre prochain pour la publication de la Liste électorale mais à une condition: la continuité du financement. A en croire le technicien du CNT, les perspectives pour la correction complète de la Lépi concernent les principaux repères du nouveau chronogramme. Il s’agit de l’affichage et de l’enregistrement complémentaire du 3 au 23 novembre. Ils seront suivis de la consolidation des données, le dédoublonnage, l’affichage à partir du 1er décembre de la Liste électorale informatisée dans la perspective de la correction afin de rendre les documents électoraux vers la fin de la première quinzaine du mois de décembre. Le président du Cos-Lepi Saka Lafia bien qu’en confirmant le nouveau chronogramme, n’a pas manqué de soulever quelques écueils.   « La lecture optique était prévue pour un mois. Mais dans la réalité, elle a duré au moins 5 mois et demi… Nous sommes trop lents parce que nous qui sommes en charge de l’élaboration de la Lépi actuellement n’avons jamais  fait l’expérience sans oublier les aléas.  On prévoit finir vers mi-décembre si toutes les contraintes sont maitrisées. Car, il y a des contraintes maitrisables et non maitrisables. Ce sont des taches complexes, car par exemple nous avons été amenés à reprendre entièrement la numérisation complète de certains arrondissements et communes », s’est expliqué Saka Lafia. Au vu du climat délétère qui prévaut au Cos-Lépi, les députés ont souhaité que ses membres trouvent les voies et moyens de taire leurs divergences, d’accélérer le processus de correction afin de rendre disponible la Lepi avant la fin de l’année.

Mathurin Nago discipline Rachidi Gbadamassi
Au cours de cette rencontre de vérité qu’ils ont eue hier avec les membres du Cos-Lepi,  les députés se sont livrés à des attaques  personnelles. En effet, la cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été ouverte à la presse. Mais très vite, juste au moment où les débats allaient commencer, le président Mathurin Nago a souhaité que cette partie se tienne à huis clos. Cette proposition du président Nago n’a pas été du goût du député Rachidi Gbadamassi. Il s’est alors attaqué au président de l’Assemblée nationale, l’accusant de vouloir faire de la haute politique et surtout une campagne de dénigrement contre le chef de l’Etat. Pour lui, Mathurin Nago, après son intervention devrait permettre aux autres députés de se prononcer en présence de la presse si tant est qu’il n’y a rien à cacher. Mais le président Nago soupçonnant probablement les envolées lyriques qu’il pourrait y avoir lors des discussions, a donc pris ses responsabilités en priant la presse de s’éclipser.

Ils ont dit

Mathurin Nago, président de l’Assemblée nationale: « Nous avons le devoir d’accompagner le Cos-Lépi »

«  Je voudrais présenter les excuses de l’Assemblée nationale à tous les membres du Cos-Lépi, en raison du retard que nous avons accusé avant de démarrer cette concertation. Ensuite, je voudrais remercier les membres et en particulier  le président du Cos-Lépi pour avoir accepté  notre implication. Nous avons envoyé  notre lettre d’invitation le lundi dernier, et nous avons été heureux d’apprendre que le Cos-Lépi a accepté de participer à cette concertation. Je voudrais rappeler que ce n’est pas la première fois que nous tenons une telle concertation, mais plusieurs fois déjà. Nous avons fait deux types de concertations. D’abord des concertations restreintes qui se sont limitées à des rencontres entre membres de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale et  membres du Cos-Lépi, membres du bureau du Cos-Lépi, concertations directes entre président du Cos-Lépi et président de l’Assemblée nationale et deuxième catégorie, c’est une rencontre avec la plénière. A ce niveau, nous avons organisé plusieurs séances, au cours desquelles les membres du Cos-Lépi nous ont fait régulièrement le point de l’évolution de leurs travaux. Je voudrais me réjouir particulièrement de ces relations de travail et d’échanges qui existent si heureusement entre les deux institutions. Cela se justifie amplement, je n’ai pas besoin de rentrer dans les détails. Je voudrais tout simplement rappeler que et le Cos-Lépi et la décision de correction de la Lépi résultent d’une loi qui a été initiée, traitée et adoptée par l’Assemblée nationale. Par conséquent, nous nous sentons un devoir d’accompagner et le Cos-Lépi et le CNT qui est son bras technique dans la réalisation des travaux qui leur sont confiés au titre de cette loi qui a été votée ici et je me réjouis également de la réponse qu’on nous a faite, chaque fois que nous avons sollicité ces échanges-là. Cela veut dire que, concrètement, les deux organes, les deux institutions expriment une vérité et un certain esprit d’ouverture et de concertation qui est tout à fait évident. Pour aujourd’hui, nous avons comme les premières fois, souhaité que nous puissions être informés des dernières évolutions au niveau des travaux du Cos-Lépi. Nous avons émis ce vœu-là, d’autant plus que ces derniers jours, comme vous le savez, il y a quelques échanges, sinon quelques polémiques autour de cette opération. Nous avons constaté et vous aussi vous avez pu constater que l’Assemblée nationale est restée en marge de ces débats autour de la Lépi. J’ai parfois noté que l’Assemblée nationale était parfois interpellée par des citoyens béninois qui voulaient quand même avoir aussi l’opinion de l’Assemblée nationale. Pour toutes ces raisons, il était de bon ton que nous nous retrouvons avec les principaux acteurs de la correction de la Lépi».

Sacca Lafia, président du Cos-Lépi: « La séance d’aujourd’hui est particulière pour nous, parce que tout le pays est en ébullition »

« Je vais en profiter pour saluer les membres de la Conférence des présidents et notre reconnaissance de l’assistance que l’Assemblée nous porte dans la réalisation de ce travail. La dernière rencontre a eu lieu le 11 juin dernier. Et après celle-là, on a eu à rencontrer la Cour constitutionnelle, la Cena et  la préoccupation a toujours été à peu près la même, à savoir, quelle est l’évolution du travail que nous faisons ? Quand est-ce qu’on pense qu’il peut venir à terme pour permettre le déroulement normal de la démocratie, des élections et de toute autre chose dans la pays ? Je voudrais dire que la séance d’aujourd’hui est particulière pour nous, parce que tout le pays est en ébullition, le monde est presque à bout de patience. Chacun est sensible à ce que le Cos-Lépi fait, chacun veut voir là où nous en sommes exactement et c’est certainement pour cette raison que le président, en nous invitant, nous a fixé la date et l’heure. Nous avons reçu le courrier le 07, on n’a eu que 48 heures pour nous préparer (…). Nous allons présenter les travaux, voir les perspectives et ouvrir un débat… ».

Propos recueillis par Hugues Elphège Patinvoh

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